jeudi 30 mars 2017

Danses pascales !




mercredi 29 mars 2017

"On n'arrête pas la connerie": Yanne et Feltz au zénith de la farce ! Con-vivial et "tout à l'égo"!


En préambule:
"La Compagnie Théâtre Lumière vous invite à découvrir "On n’arrête pas la Connerie" de Jean Yanne,Mercredi 29 mars, 20h, au Café Brant.

Toute sa vie, Jean Yanne a été captivé par la connerie. Plus fascinante encore que l'intelligence, parce que sans limites, elle a été sa grande passion. Doué d'un véritable génie pour la débusquer dans ses manifestations les plus variées, les plus discrètes comme les plus éclatantes, il remarquait : « J'ai la faculté d'assimiler la connerie ambiante comme les abeilles butinent les fleurs et prennent le pollen pour en faire leur miel. »De ces observations résultent On arrête pas la connerie, un ouvrage « ruisselant de cette intelligence du rire » qui caractérisait Jean Yanne."
Dans ce nouveau spectacle Christophe Feltz rend hommage à cet iconoclaste de génie qu’est Jean Yanne et réinterprète quelques-uns des grands moments de sa lutte incessante et nécessaire contre la connerie… pour notre plus grand plaisir !"

L'homme touche à tout, éclectique, celui qui brandit"Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" ou "Liberté, égalité, choucroute" est donc à l'honneur dans ce one man show désopilant!
"Ou vais-je, d'où viens-je, que veux-je ou qui suis-je"? Ca démarre en trombe dans une ambiance bistrot sélect, après une bonne collation. Cet homme "exquis", c'est Yanne et Feltz à la fois, c'est cette faculté que le comédien possède, de s'approprier texte et homme pour en faire sa "salsa", sa mayonnaise à lui, et ça prend!
Pas facile l'exercice, de passer d'un sketch à l'autre, d'une situation, à une autre, bref, d'être au cœur d'un personnage polymorphe, singulier : Jean Yanne, trop méconnu, mais si virulent, caustique, malin, et débrouillard.
Un personnage en or pour notre comédien orpailleur et chercheur de "perles"
Des perles rares, il y en a dans le choix des textes, ponctués de chansons: la gamberge des vingt berges, le rire du "comment vas-tu yau de poêle" et" toi le à matelas"...Le "moi", le tout à l’ego de l'auteur de ces diatribes, est quasiment toujours "au centre" malgré ses aveux de gauche ou de droite, ses bons mots sur le politique, ces "polis petits chiens" de l'humain.Vulgaire? Non mais argotique en diable, la littérature de ce "Jean" qui pleure et qui rit sans cesse des "conneries" du monde, dont il s'exclus, bien entendu Tout est passé au crible ou à la moulinette du sarcasme: avoir un dé-boucher pour construire son théâtre, contester les fonctionnaires légistes, le Ministère de la Culture dans un texte si lourd à dire et digérer que cela devient drôle et édifiant: faire l'éloge de la brièveté dans une syntaxe grossière et inaudible: chapeau le lecteur, diseur de ces bonnes aventures rocambolesques!
Parfois, l'acteur sourit, se détache du texte, histoire de respirer et mettre en valeur, calembours, vire-langues et jeux de mots (à la Boby Lapointe parfois)
Desproges,Pierre Dac et Francis  Blanche veillent au grain et à l'ivraie!
Les "Césars", la démocratie, le vote et les discours électoraux débiles, le cinéma où Yanne tourne des films "bancals" à savoir bancaire et fiscal, tout est bon dans le cochon:même ne pas tuer des animaux, faire que le "rock abreuve nos microsillons"!
 Sans parler ni omettre la fête du vin , vécue par un journaliste, ivre du soir au matin: portrait désopilant écrit de main de maitre-najeur-: ton et syntaxe virtuose où le texte rétrécit, la langue s'assèche, les mots et les idées se chevauchent!
Christophe Feltz nous fait découvrir un auteur "populaire" gouailleur, faussaire et arnaqueur de génie.
Alors tout se finira-t-il par "poil au nez" ou en "réussir sa vie ou rater sa mort"?
En tout cas, on se dilate la rate plus d'une heure durant face à ce comédien, diseur de bonnes aventures, l'air malin d'un écureuil fier de sauter d'une branche à l'autre sans jamais se faire pincer, en panache et capable de prodiguer du  bien être bien né en toute chose.
"Si tu t'en irais....": et bien, on le suivrait!
A la saison prochaine donc au Café Brant où l'on prend de bonnes habitudes les mercredis soirs: on faire du bien en bonne compagnie, cum-panis, histoire de partager l'ivresse d'une littérature inédite.
Désabusé , déconfit, démodé, Yanne ? Plutôt d'actualité: on voterait bien pour lui!


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Camille Claudel: la danse (l'abandon)


Toupie !


Bientôt Pâques !


mardi 28 mars 2017

"Heroes" fragments campus: performance Radhouane El Meddeb: un "teaser" posté, bien 'incarné" !


"4 danseurs. Ils racontent d’abord l’histoire de leur corps et celle de leur rapport à l’art de danser. Les gestes sont précis, rapides, énergiques, dévorés par la transe de la danse et l’obsession de la répétition. Popping, locking, hip-hop, voguing, breakdance s’emparent des corps et bientôt dépassent les codes pour créer un nouveau langage collectif qui va au-delà du spectaculaire."
Cette performance était proposée en écho au spectacle Heroes de Radhouane El Meddeb présenté au Maillon-Wacken du 29 au 31 mars, en co-réalisation avec POLE-SUD.

En préambule, donc cette expérience singulière, deux performances sur le campus universitaire, inspirées de la pièce pré-existante "Héroes",reconçue et revisitée pour cette occasion "in situ": dans le patio, à l'intérieur d'un des bâtiments de l'université.Puis, second épisode, sur le parvis du Portique en début d'après-midi.
Public nombreux, étudiants, curieux et amateurs de surprises. Au sol, un carré, micro tapis de danse pour accueillir les évolutions contenues de quatre danseurs, des hommes vêtus simplement, tee shirt et tenue très urbaine, exceptée quatre pieds nus et deux casquettes comme couvre-chef. Ils dansent, unis dans un corpus gestuel quasi identique, tétanique et morcelé, segmenté comme dans la grammaire hip hopienne. Codes et démonstration transcendés par une écriture chorégraphique pour quatre interprètes aux quatre côtés d'un carré magique. Frontière, qu'ils ne franchiront pas, exilés de la rue qui retournent sur le pavé, aux origines de leurs évolutions respectives: la rue, le sol béton et résistant.Ils sont à la fois solitaires et complices, à l'écoute, multidirectionnelle, à l'unisson d'un esprit où l'on avance au lieu de reculer, ensemble. Pas de battle, ni de démonstration virtuose d'un savoir faire, mais un savoir être ensemble, joyeux, contagieux et ludique. Performance sous le soleil éclatant, musique au poing, public entourant les quatre protagonistes: la scène est un lieu comme une arène, le risque et le danger d'être vus de toutes part, mais dans la bienveillance du cercle, du cirque. De la robotique certes, mais interprétée par chacun selon sa qualité de geste ou d'énergie: cette "peau de la rue" où l'on perçoit la porosité, la perméabilité des uns et des autres, la sympathie de cette petite compagnie, cum panis, communion païenne de l'acte de performer.
Loin du ciel étoilé des stars au firmament de la virtuosité du hip hop, ceux du "Cent Quatre" (ancienne friche des pompes funèbres de Paris) frémissent de vie et d'énergie, de fureur, d'audace et de rires .Un teaser bien trempé, bref, punch et flasch dans sa forme et plein de "messages" à décoder dans cette gestuelle si brisée, rompue mais toujours enthousiaste et euphorisante!
Un "événement" qui marquera de sa trace, le sol du campus où le public put encore échanger avec chorégraphe et artistes, les potins de la création, les envies et intentions des uns et des autres
"Echange", j'écris ton nom aux frontispices de la Danse....à l'Université: celle qui a toutes ses facultés!

lundi 27 mars 2017

Les filles d'aplomb ! A vos marques, petits soldats de plomb !




Ceci est un appel des 1001, je répète ceci est un appel des 1001.

Ordre de mobilisation générale pour  former une compagnie de 1001 petits soldats.
Venez nombreux et nombreuses découvrir en avant première les "Soldats d’opérette », nous encourager et contribuer à la réussite de ce projet en coloriant et en découpant une petite figurine.

Rendez vous les week-ends du 1-2 avril et du 8-9 avril de 14h à 19h.
A l’atelier Véronique Moser, 1 place Albert Premier, 67000 Strasbourg
Au dessus du garage Peugeot, 1er étage, sonnette Moser-Deslandes
Bus 15 arrêt Bruxelles

Au plaisir de vous voir,
Corine kleck et Véronique Moser



1001 est un projet en cours de réalisation. Il est né en juin 2005 d’une envie commune de Corine Kleck et de Véronique Moser d’axer leur recherche essentiellement sur la notion de série et de multiple. A quel moment « beaucoup » n’est plus quantifiable ? Dans la langue française 1001 signifie ce « beaucoup », ce moment à partir duquel on ne parle plus d’unité mais de quantité. 1001, qu’est ce que c’est ? c’est beaucoup, énormément même mais c’est aussi un petit jeu artistique que vous propose Corine Kleck et Véronique Moser pendant 1001 heures. Au-delà, le temps ne comptera plus...

Danse, atours végétaux




Le pied ! la danse !




Wilis!



"Danse flore" chez Art Course !


Performance dansée et chantée de Geneviève Charras
charivarieuse, ballet yeuse !
MERCREDI 29 MARS 18H 30
Galerie Art Course
49 A rie de la course
strasbourg
vernissage exposition fleur 

Une jolie fleur dans une peau d'vache
Une jolie vache déguisée en fleur
Qui fait la belle et qui vous attache
Puis, qui vous mène par le bout du cœur

Je vous ai apporté des bonbons 
Parce que les fleurs c'est périssable 
Puis les bonbons c'est tellement bon 
Bien que les fleurs soient plus présentables
Surtout quand elles sont en boutons
Mais je vous ai apporté des bonbons


dimanche 26 mars 2017

Elham Etemadi danse !



Les fantômes de Ola Maciejewska: Loie Fuller ressuscitée!




Waydelich à Offenbourg :l'Ange de la peinture prend ses ailes: une rétrospective édifiante !


A la Stadtische Galerie et Kunstverein Offenburg jusqu'au 28 MAI
Démon et merveilleux magicien, poète, écrivain d'aventures rupestres,, notre as du burlesque en peinture, installations, céramiques et autres "boites pièges" à la Joseph Cornell ou les tableaux pièges de Spoerri, s'installe à Offenbourg !
Avec son bestiaire, ses fantasmes, sa narration fictive si prolixe, son archéologie du futur, sa verve, sa générosité et son éternelle jeunesse!



William Kentridge chez Jannink et Stimultania: marche et danse ! Soulèvements !

William Kentridge est à la fois peintre, sculpteur, graveur, metteur en scène, décorateur, cinéaste, acteur, performeur-poète… En cela, il est un « artiste total » voisin d’un Jan Fabre, mais dont les principales préoccupations sont l’apartheid, le post-colonialisme, l’Histoire et l’écoulement du temps.

Stop Here est écrit et dessiné au stylo plume, il paraît aux éditions jannink dans la collection « L’art en écrit ». La figure de l’arbre est au cœur de ce livre. On y retrouve les codes d’expression propres à l’artiste – le palimpseste et la répétition – au travers desquels il nous plonge dans une réflexion métaphorique et crée une analogie entre le livre et l’arbre qui est représenté comme la source nourricière de la création, avant de se transformer en potence. Kentridge s’aventure dans des méandres où il évoque à la fois l’odeur de bakélite, le vermouth, un cimetière au Congo, Sibylle, Cranach, les Winterreise, ou encore son père, avocat défenseur de Nelson Mandela.


Le pôle de photographie Stimultania et l’Université de Strasbourg proposent une immersion totale et puissante dans les réalités migratoires contemporaines.

La double exposition délivre un message universel en croisant les regards et les langages. L’approche artistique de William Kentridge dans « More Sweetly Play the Dance » entre en résonance avec le discours scientifique mis en scène dans les modules interactifs de « Moving Beyond Borders ».

Une mélodie aux notes mineures se déclenche. Le départ est donné à la « danse macabre » de « More Sweetly Play the Dance ». Dans cette pleine immersion visuelle et auditive, l’iconographie propre au vocabulaire de l’artiste sud-africain William Kentridge prend vie. La fiction et la réalité s’entrelacent dans une chorégraphie funeste dans laquelle le théâtre d’ombres, la danse, la performance, le dessin et la musique se superposent subtilement.


Sur un fond sombre, l’œil discerne différents traits au fusain aux contours incertains qui s’animent successivement. Les machines métalliques, imagerie emblématique du tracé de l’artiste, marchent aux côtés de formes humaines. Des silhouettes à contre-jour se succèdent et laissent pour seules identifications possibles des détails vestimentaires ou accessoires. Les musiciens élèvent leurs cuivres, les danseurs s’accomplissent dans leurs gestes, les malades se déplacent accompagnés de leur pied à perfusion et les travailleurs faiblissent sous le poids porté.


La marche lente de ces protagonistes sans identité s’apparente à la situation des réfugiés, eux aussi dans une marche continuelle, saccadée, contrôlée. Une marche lente au destin incertain. Cortège joyeux et lugubre, fanfare mortuaire, lente procession de populations en exil… La danse, c’est le geste de la survie. Prendre part au bal ou choisir d’en finir là. Que se passe-t-il quand la musique s’achève ?

vendredi 24 mars 2017

Danse naturelle !




Démantibulée ! Kleck Haettel en transe en danse !










mercredi 22 mars 2017

Paccagnella et Bernardeschi de " wooshing machine"pour un " Happy Hour" désopilant !

A propos de
"L’heure heureuse à laquelle nous convient deux danseurs au tournant de la cinquantaine, est finement – quoique pas toujours ! – tissée de gravité et légèreté. On y découvre des histoires de danse, mais aussi et surtout d’amitiés. Entre le geste et le partage, la mémoire et le rire, s’esquisse une vitale poétique de l’existence.
Le public de POLE-SUD les connaît bien. Ils ont été deux fidèles complices des œuvres de Caterina Sagna. Mais pas seulement. Nombreuses sont leurs expériences artistiques tout au long du riche parcours dansé qu’ils ont effectué. Et c’est aussi ce qu’ils s’apprêtent à raconter, voire même à danser sur des musiques allant de Monteverdi à Bob Dylan. Une danse qui selon eux : « fouille dans la mémoire de deux ados des années 70 en Italie, enfants de la télé et d’une politique infâme ». 
Dans cette Happy Hour, les voici seuls en piste, drapés dans l’un de leurs costumes privilégiés, l’humour. Suave dérision mais aussi étonnante distinction. La grâce ne tient pas qu’à la danse, elle surgit aussi de cette forme de dénuement qu’ils ont choisi de mettre en scène. Sur le plateau, une table, deux chaises, quelques rares objets, surtout des perruques. Et basta ! L’heure à passer avec tous est essentielle. Certainement pas un credo mais une condition. Une qualité aussi enjouée que nécessaire quand on a tant de choses à partager. "


Alors après un préambule, prologue en introduction, ces deux compères, de noir vêtu, relax, se racontent, s'interviewent dans la franchise et la décontraction la plus totale. A deux, c'est mieux! Un duo, parlé, ponctué de danse, s'égraine, coté cour, coté jardin." Pauvre théâtre" ou "théâtre de pauvre" marmonne l'un d'eux en diversion.... Petites saynètes qui se succèdent, "concerto" avec port de perruques et torse nu, à table pour y gratter des percussions à l'aveugle, musique de table pour un comique bien déjanté! Place à "La crise", manipulation d'un des compères par l'autre cagoulé, le tout sur une table d'opération. En voix off des réflexions sur le vivre ensemble et la transmission d'après d'Hannah Arendt.Puis une belle histoire en langue italienne, un "pas de bourrée'" dans ce monde de sauvages.Place à la variété italienne, images d'actualité désuète sur vidéo pour fond de scène: les deux complices y opèrent une révolution, puis "une forêt de bras" magnifiques entrelacs en construction, de membres qui s’enchevêtrent.Face à face, autant de tentacules qui se meuvent, s'enlacent sans se lasser.
Du Music Hall aussi, en plumes blanches piquées dans le vif, autruches dignes de "l'arte povera" du genre !
En slip et chaussettes, ils sont désopilants avec leur ceinture autour du torse nu et chapeau fait de collant coupé en queue de fruit!
Ils entament la "marche", martiale, militaire, athlétique, corps glorieux et canoniques en exposition. Ça se déglingue de temps en temps pour mieux retrouver la verticalité rigoureuse et stricte.Les corps massifs et charpentés traversent la salle comme des bêtes déchaînées
Des fresques de danse "trad", un jeu de marelle, du tango s'esquissent, un derviche tourneur sans robe s'improvise: c'est drôle et distancé, brute et sans concession. Deux égarés se disputent la scène, plateau nu du studio de Pole Sud
La proximité avec le public provoque l'empathie et quand ils invitent le public à les relayer pour se boire une bière et se reposer, les candidatures spontanées ne se font pas attendre. Mais comment "se cacher des regards qui convergent vers vous", cible exposée devant le public.
 Dans un élan de solidarité, celui ci répond et soutient, participatif! "Place aux jeunes"! Nos deux barbus, cheveux blancs, amis d'enfance clôturent le débat par un splendide duo, contact dance pour ce "no contry for old men", une ode à la longévité, l’endurance, l'usure, le temps qui passe et pose son empreinte.La musique baroque semble les transporter dans des portés musicaux et physiques très engagés
 Manipulations, pose de piéta ou de gisants, les icônes sont nombreuses et défilent, mise au tombeau: les appuis, le poids, les tirez poussez au menu de cette performance très poétique: le lâché prise leur va si bien, la lutte aussi, l'abandon sans retenue est de mise. Un "happy hour" de rêve pour un temps de respiration ludique, caustique et décalé de toute beauté.
"Happy Hour" à Pôle Sud les 21 22 et 23 MARS

"Les ombres blanches": Nathalie Pernette spectrale! Et ectoplastique!


"Une histoire de fantômes, une chorégraphie en équilibre entre beauté lente et vignettes affolées... et affolantes. 
Avec Les Ombres blanches, la talentueuse et pétillante Nathalie Pernette passe en revue et en mouvement toutes les facettes connues et moins connues des fantômes et autres spectres. 
Un véritable «monde entre deux mondes» ; irréel, lisse et accidenté, grave et drôle aussi, où les lois des corps et des objets sont bousculées. 
La danse aspire à des corps flottants, apparitions brumeuses et silencieuses. La chorégraphie tente des danses de têtes ou de mains privées de corps, modèle des êtres à la présence calme et 
inquiétante, mais versatile. 
Des états de corps extraordinaires ! 
L’ensemble se teinte d’inexplicables déplacements d’objets et de meubles, mais aussi d’expériences sensorielles qui nous glacent joyeusement le sang ou nous caressent les narines. 
Nathalie Pernette nous fait partager l’insaisissable : gisants en mouvement, apparitions poignantes, la légèreté d’un parfum, un «éclat de mémoire», un danger, une presque immobilité... 
Les Ombres blanches, un spectacle, un duo entre suggestion, évocation et impression... à vivre et à partager en famille! "

Et bien plus!
Un nuage flottant au dessus de structures très carrées, délimitant l'espace, deux escogriffes qui apparaissent et disparaissent à l'envi, gris souris en chasubles plissées ou soutanes, calottes seyantes sue le crâne!
Drôles d'oiseaux, de créatures qui virevoltent au son de cris d'oiseaux, de chouettes effraie ou de grillon: c'est la nuit, l'atmosphère s'anime, l'univers nocturnes peuplés d'êtres étranges fait sens.
Ils sautent, franchissent des obstacles sur fond de bruitages de machines infernales, trublions de l'espace-temps, générateurs de l'univers tout "craché" de Nathalie Pernette.
Des mouvements tranchés , saccadés, autant que fluides et souples, des attitudes, pauses arrêtées sur image.... Visions de "fantômes" ou d'ectoplasmes, galerie de petits monstres sympathiques, pour évoquer nos peurs, nos attentes. Des rires fusent, des voix- off racontent des histoires sensibles, d'enfance, de souvenirs justement de "peur" ou d'émotions.
La "maison hantée" parle, peuplée de ces deux êtres étranges, venues d'un statuaire médiéval, habitants de crypte ou de cimetières. Bêtes ou hommes, âmes ou esprit, ils s'agitent et se meuvent savamment, ludiques personnages, sur une marelle, dans un espace délimité par le champ des poutres au sol, des colonnes à la verticale. Des chaises renversées s'animent, un carton devient boite de Pandore et délivre des mains de prestidigitateur, illusionniste, magicien de l'éphémère.
Pas l'ombre d'un doute, c'est spectral à souhait, enjoué, jamais macabre, ni défaitiste: la mort et ses esprit est gaie, animée de bonnes intentions. On y songe, on vit avec en toute complicité et là réside la force de ce travail de longue haleine sur le fantastique, l'irréel, le surnaturel qui hante les pensées et gestes de Pernette, saperlipopette!Un dernier Adieu, et les fantômes disparaissent après ce bal, consommé de vie et de vertiges,de danse de feux follets, d'élucubrations fantaisistes d'êtres qui émettent bruits et sons à l'envi.
Deux petits papillons tout blancs, mouchoirs animés reviennent en leitmotiv, comme deux écureuils qui jouent à se poursuivre: objets, avez-vous une âme?
Alors après le spectacle, rencontre en bord de scène avec la magicienne, en coulisse, qui a prété serment de ne pas dévoiler tous les secrets de fabrication de son opus-corpus.Elle invente ce qui lui ressemble à travers le virus de la danse. Son encyclopédie sur les fantômes ne date pas d'hier, cette galerie de portraits ou de types, fumées vertes qui sourdent de toutes les parties du corps des danseurs: magie inquiétante! "Pet de mort"et phénomènes surnaturels dans les allées de sa déraison créatrice. Les fantômes prennent notre place, comme dans les bibliothèques ou les petits volumes de bois remplacent les livres empruntés....Le Mistigri, chat noir au jeu de cartes veille au grain et ce qui taraude la chorégraphe, c'est bien ce bestiaire incongru , "nuisible" comme la mauvaise herbe, vampires ou chauve souris, hiboux venu d'un monde de l'au delà...L'extra-ordinaire en figure de proue de ce navire qui vogue sur le fil du mystère. Edgard Poe aurait adoré! La musique bruitiste au poing, les cordes symphoniques pour épilogue musical de ce son tricoté, cet univers de deuil recueilli où les spectres rodent et s'amusent au bal de la salle des miroirs.
Du souffle, du toupet dans cette création, incarnée par deux interprètes malicieux, frisant parfois la pantomime, l'humour et la joie d' "exister" dans cette galerie singulière de créatures ectoplasmiques!
Un régal , un univers onirique, fantastique.

Au TJP jusqu'au 22 MARS


"Variations sérieuses": le gynécée de la honte à Actuelles XIX TAPS Laiterie


Et c'est reparti pour une semaine foisonnante de découvertes de textes d'auteur émergents: Actuelles va battre son plein toute une semaine durant pour mettre en espace scénique et en bouche,des textes inédits, et les faire partager à un public friand de surprises.
Premier essai ce mardi soir avec le texte de Emmanuelle Delle Piane, mise en scène par Sophie Nehama, scénographié par les étudiants de la HEAR sur le thème des femmes et de leur condition amère et incroyable de femmes "assassinées" pour le plaisir de perpétuer la tradition et de se faire "massacrer" par "les hommes".
Le public se sépare pour pénétrer dans la salle de spectacle, "revisitée" pour l'occasion: surprise: nous serons au cabaret, petites tables et estrades: un rideau rouge semble partager l'espace; déjà au départ, une ombre chante, dessinée en théâtre d'ombre sur le rideau rouge: chant languissant, attitudes et postures que l'on devienne langoureuses, sensuelles.La voix est belle , discrète ou empreinte d'une sorte de saudade de l'amour: "the men i lovel", standard de jazz, la "vie en rose" qui au fur et à mesure du déroulement de la lecture, s’avérera loin de cette couleur là!
Silence, puis une voix s'élève et bien d'autres, pour incarner et raconter des situations indescriptibles, incroyables de vie de femme, de part le monde: du mariage forcé, à l'inceste ou au viol familial, les pires horreurs humaines s'accumulent, s'additionnent, indigestes et affreuses à entendre. Les "lectrices, soit sur scène, soit disséminées parmi le public, là, près de nous, enflammées, révoltées ou discrète présence, avouant les crimes, en écho en résonance.Le rideau se tire pour dévoiler comme un proscenium de défilé, rehaussé d'un dais, comme pour un mariage ou une cérémonie. De l'autre c^té, en miroir, d'autres spectateurs, d'autres actrices-lectrices, comédienne sincères et bien présente de ce drame à ciel ouvert Insupportables aveux de ces femmes "torturée", assassinées par la gente masculine, innocentes victimes de bourreaux omniprésents.Atrocités et violences des mots, du texte, 17 histoires "vraies" qui s'échelonnent, crescendo vers l'horreur et le drame. Le public tremble et s'émeut assurément. L'empathie ébranle les esprits et l'on ne songe même pas à grignoter les trois mets concoctés à l'occasion, "amuse bouche" exotiques, indigestes ou tout simplement impossible à avaler, tant la tension monte. Pas de répit dans cette fiction-réalité truffées d'agressions à la personne humaine: les comédiennes s'emparent du texte avec vérité, fureur ou discrétion, selon. Une femme torturée pour homosexualité, une autre vendue comme cadavre pour accompagner les morts: on a du mal "à avaler" tout cela sans l'envie de vomir l'horreur décrite."Finis tes bols pour être grasse et désirable, gaves toi pour plaire et être replète"": au bon vouloir des hommes !Honte à la tradition, dans un "je vous salue Marie" de toute beauté!Des petits gâteaux brûlés dans le four, le temps du viol collectif....La virginité dans les contrats d’embauche: difficile à imaginer! Et pourtant, cela existe et perdure."Laisse tomber les filles" entonnent les sept lectrices, en final bouleversant!
La lecture se termine, on est en médusé, en apnée, comme submergé par les faits évoqués
Puis vient le traditionnel temps d'échange, animé par le "trublion" Thomas Flagel: honte à la gente masculine pour certain, défit de l'écriture pour exorciser les horreurs, faire parler et entendre les voix de ces sacrifiées dans le monde d'après l'auteure, présente parmi nous.Le fond et la forme s'exposent, s'expliquent, la scénographie raconte la dispersion de ces êtres foudroyés dans le vaste monde, l'espace volé révèle peu à peu ce décor de cabaret apocalyptique où les amuse bouche, amuse gueules ne font pas sourire du tout. Comme une géographie de l'espace mondial, ces "variations" de Mendelsshon, résonnent, fausses et hypocrites. Très "mâle" pas bien du tout cette sidération, ce combat où la parole circule, s'entend enfin et libère les corps et les âmes.
Et la culpabilité est partout même chez ces femmes qui transmettent leur culture, us et coutumes, malgré elles, complices et responsables! Pour sauver leur peau, aussi!
L'aliénation opérée par les répétitions d'horreurs, le recul de la dérision que l'on doit prendre pour vomir ou ingurgiter ces faits honteux, débordent et rassurent.
La banalité de l'atrocité mise à distance pour la regarder, l'ausculter, la rendre visible: dans ce cabaret, le sans-gêne semble de mise, de misogynie!
On se quitte ce soir là, pénétrés d'une actualité fiction née à en trembler.

Actuelles au TAPS Gare jusqu'au 25 MARS

lundi 20 mars 2017

vendredi 17 mars 2017

"Salomé": toutes voiles dehors ! De Py en Py, le lait de la danse des voiles,désaltére!"

C’est l’une des œuvres majeures du répertoire moderne. Olivier Py présente "Salomé" de Richard Strauss à l’Opéra national du Rhin. Dans des décors grandioses, le dramaturge et metteur en scène livre une version très contemporaine et extravagante
Pour sa quatrième collaboration avec l’OnR, Olivier Py a choisi de s’attaquer à cet opéra sulfureux de Richard Strauss, d’après Oscar Wilde, créé le 9 décembre 1905 au Semperoper de Dresde (Allemagne), et joué pour la première fois en France en mai 1907 au théâtre du Chatelet à Paris, sous la direction de Strauss.

Dans des décors hors normes, les plus grands jamais réalisés à l’Opéra national du Rhin et signés Pierre-André Weitz, Olivier Py livre une version très personnelle, et plonge Salomé dans un univers érotique et sauvage, mais où la dimension spirituelle est également très prégnante.
Alors en avant pour cet opus dei, hybride forme alambiquée, signée du trublion de la mise en scène d'opéra. Py perd la tête et voue à Salomé un culte tout juvénile: un rêve d'adolescent enfin se concrétise: mettre en espace et en corps, en chair, passion, désir et déraison!Solide interprétation d’emblée qui séduit de la part de Héléna Juntunen, belle, blonde et "fraîche", tentante, séduisante puis démoniaque créature impudique. Impudique, cette mise en scène où se déploie de scène en scène un dispositif tectonique, plaque de décor qui vient frapper le sol à chaque diversion. Pour révéler jungle exotique et luxuriante, chœur d'abbaye sulfureuse et autre trouvaille décapante.Et à l'intérieur de chacun de ces écrins, voix, corps et musique s’agitent fébrilement jusqu'au drame. Un christ suspendu par les pieds vient y semer la discorde, le blasphème et l'irrespect, mais ce "corpus déi", "porcus dei" d'une proche boucherie, abattoir de la face d'Hérode va opérer pour ce sacrilège ! Christ porté sans croix, comme dans une chorégraphie très kinésiologique, très "danse contact"
Le christ de Claude Bernhart à Saverne en est tout "renversé" !

Claude Bernhart Saverne

La danse toujours présente chez Olivier Py, danse des voiles où Salomé abat ses cartes et se déchaîne: la danseuse-chanteuse s'y donne corps et âme, danse érotique, sensuelle, osée, bordéepar la présence des fidèles interprètes-citons ici, la divine Charlotte Dambach et le non moins séduisant Clément Debras, fidèles compagnons de scène de cette entreprise voluptueuse. Des corps dénudés, nus pour simuler l'acte d'amour et la ruée orgiaque de la chair sur l'esprit: voici, franc de collier , l'annonce faite à Salomé ! Les voix, l'orchestre sous la direction de Constantin Trincks, les décors grandiloquents et quelque peu kitschs de Pierre André Weitz façonnent un édifice musical dantesque et fascinant où l'on s'immerge aisément. Et si on y perd son "latin", la tête suspendue aux cordes des étoiles, on ne perd pas pied: la tête sur les épaules, Salomé revendique, vibre et sa générosité flambante fait de cette héroïne, l'adolescente retrouvée, perturbée mais parcourue par le désir, la revanche ou la vengeance.
A l'Opéra du Rhin Strasbourg jusqu'au 19 Mars
puis à la Filature à Mulhouse  les 31 Mars et 2 Avril