samedi 30 avril 2016

"Rigor mortis" et autres danses macabres: vanité de vanité!


 « Rigor Mortis et autres danses macabres » au Musée Tomi Ungerer - Centre international de l’Illustration Du 15 avril à octobre 2016 En contrepoint à l’exposition « Dernière danse » présentée à la Galerie Heitz, le Musée Tomi Ungerer-Centre international de l’Illustration propose la découverte de 80 dessins originaux provenant de la collection du musée et de diverses collections privées. Les danses macabres ont constitué depuis le Moyen Age un motif iconographique majeur et un support privilégié pour la satire sociale et politique.

A la suite de maîtres du dessin comme Dix, Goya, Grosz, Holbein ou Posada qui ont traité de ce thème, Tomi Ungerer, dont l’œuvre est marquée par le thème de la mort, a publié en 1983 le livre Rigor Mortis. Il a associé dans les dessins publiés et inédits de cette série des sujets intemporels et des problématiques actuelles à l’image de la mort. Le style incisif, porté par un trait à l’encre de Chine, est caractéristique de l’ensemble de son œuvre satirique.

Le thème des danses macabres continue à trouver des résonances contemporaines chez des artistes très différents comme Antoine Bernhart, Hervé Bohnert, Marie-Amélie Germain, Laurent Impeduglia, Jakob Kirchmayr, Julien Kuntz, Pascal Poirot ou encore Auguste Wackenheim. Leurs œuvres sont présentées en écho et se confrontent à celles de Tomi Ungerer.

Slow des escargots: temps-danse de circonstance météorologique!

Dancing in the rain !





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Muguet: emballez vous ! En bal et vous !




Danses du muguet!




"En écho" par l"'Accroche Note": des "ricochets" dans la musique!


le vendredi 29 Avril à 20h00 à l’Auditorium de la Cité de la Musique et de la Danse, Strasbourg
Accroche Note En écho, en partenariat avec le Conservatoire de Strasbourg
Commandes de l’Etat Français : L. Naon, F. Bousch (création), P. Jodlowski
Entrée libre
Depuis plusieurs années, l’Ensemble Accroche Note propose des programmes de
musique de chambre alliée à l’électronique. Avec ces trois œuvres commandées par le
ministère de la Culture et dédiées à l’Ensemble, dont la création de François
Bousch, Accroche Note permet de mettre en écho les instruments classiques et les
technologies modernes.
La chambre d'Echo.......Quand un ensemble bien chambré fait écho !
Luis Naon Ultimos movimientos pour voix, clarinette et électronique, 20′ (2012)
C'est au couple-duo Arngster-Kubler qu'est confiée la tache d'ouvrir le bal ce soir: en "ouverture" donc, cette pièce sobre, colorée, où la voix et l'instrument sont doublés, "en écho" par l'électronique! Jolies phrases, timbrées en rebond, en ricochets, en ronds dans l'eau, comme des rémanences sonores qui s'appellent, se retirent ou se retiennent.La poésie de Fogwill en est la trame: la trace du poète sur terre! La voix est profonde, retenue ou distillée dans une musicalité ténue, un phrasé rythmique en résonance avec la clarinette.Françoise Kubler, de noir vêtue est toute de fragilité, de force et d'enracinement dans cette "salopette" stylée très seyante!

François Bousch Infini(s) silences pour soprano, clarinette, violoncelle, harpe, accordéon
et électronique, 20′ (2016) – création
Le groupe se constitue et rejoint nos deux interprètes qui tiendront le plateau toute la soirée: belle performance dans l'endurance, la mémoire et la subtilité des changements de styles à interpréter! Évocation du cosmos qui fascine le compositeur, rencontres sonores intergalactiques, doublée d'un texte inédit: voici une oeuvre tectonique, surprenante qui nous conduit aux confins de l'univers sonore, ponctué par chaque intervention: voix ou instrument.Paysages inédits, élancés, versatiles aux sonorités venues faire éclore les instruments donnant le plus incongru d'eux-même: accordéon, harpe ou violoncelle aux aguets, à l’affût de l'indicible, de l’inouï!
Pierre Jodlowski Ombra della mente pour voix, clarinette et électronique, 27′ (2013)
Et voici le morceau de bravoure, mis en scène pour clarinette, voix et électronique!
La muse écho s'en donne à cœur joie, apparaît, disparaît inconnue, invisible, désincarnée mais bien pleine de sons, de bruits et de paroles; D'abord des bruits de pas martelant le sol, avant et pendant l'apparition sur scène des deux protagonistes.
Françoise Kubler, assise à table, parle, récite, murmure, vocifère en italien, accent parfait et diction de rêve; les textes d'Alda Merini. Voix chantée, voix parlée en alternance, timbrée grave ou jouissive, charnelle, incarnée à souhait par la chanteuse-interprète de cette tragédie mentale déjantée! Frottements des sons, mes aussi de ces éponges qui grattent la surface de la table, résonnent et accompagnent rythme et sonorités.Bruissements, souffles, échos du monde se déversent dans un joli tumulte, un déséquilibre soigné, conçu et façonné pour évoquer des mondes flous, troubles, amoureux, en mouvement!
Théâtralité de la partition, mise en espace ludique pour ce duo de personnages étranges qui frôlent le burlesque et l'incongru.Délire efficace, contagieux et jouissif, euphorique à l'écoute, pas "sage" du tout, indiscipliné et cocasse!
Assis, debout, éclairés par leurs lampes de bureau qui font office de projecteurs de poche, les deux compères-complices se jouent des difficultés, se répondent, se repoussent s'ignorent ou se rejoignent, attirés dans une osmose musicale aux confins de la surprise

En "écho" toujours, en reflets ou miroir, cette soirée dédiée à la déesse de la disparition, de l'absence est une réussite que le public, nombreux écouta avec recueillement et concentration.

Ensemble Accroche Note
Françoise Kubler, soprano / Armand Angster, clarinette / Iida Hirvola, violoncelle /
Elodie Adler, harpe / Anthony Millet, accordéon / François Donato, réalisateur
informatique musicale / Frédéric Apffel, ingénieur du son / Philippe Darnis, régisseur
lumières.

Avec la participation d’une étudiante de l’Académie supérieure de musique de
Strasbourg-Hear.


vendredi 29 avril 2016

Soins du corps!





"So blue" : Louise Lecavalier en verve! La blue lady....fait son Bowie magnétique et flirte avec Karol Armitage !


Plateau dégagé, au sol des plaques blanches strient l'espace, lumières de biais...
Elle est là, Louise Lecavalier, la légende qui bouge plus vite que son ombre , qui virevoltait dans les clips de Bernar Héber "La la la human sex duo N°1" ou celui de Nam June Paik avec David Bowie et Marc Beland en 1988  Wrap Around the World,  chorégraphie : Édouard Lock.
Petits chefs d'oeuvre de virtuosité et d'apesanteur, d'incrustation et d'icones
Souvenirs, souvenirs...Mais la bombe et la furie se réveillent encore dans ce corps sculptural de presque 60 ans, mèche hirsute, blonde platine, en éveil, en alerte, en bond et rebond tétaniques de tout genre.
Affolée, esseulée, la voilà en proie à des mouvements hachés, tectoniques, comme l'instrument d'un désordre et dérangement mental: hystérie: animal traqué, meurtri, inquiété, à l’affût, aux aguets, dérangé par un danger menaçant?
Quelques beaux arrêts sur image pour calmer le jeu, un poirier très yoga qui dévoile son ventre, musclé, façonné par le labeur technique, corps taillé dans le vif, droit comme un crayon ciselé de près.Son partenaire surgit, molosse, colosse de Rhodes, fort bien bâti pour accompagner les débordements d'une femme au bord de la crise de nerfs.
Elle fait son David Bowie, lui son Monsieur Propre, elle tout en noir, style sport décontracté, jogging, soquettes pour mieux glisser au sol.La musique de Mercan Dede est folle, basique, binaire à souhait et épouse les évolutions magnétiques de la danseuse chorégraphe, comme il se doit, aux doigts et à l’œil! Bleu atomique, ralentis salvateurs des mouvements qui délivrent une grâce insoupçonnée...Articulations, découpes, hachures des gestes, fractionnée, arrêtés dans leur course folle contre le temps qui passe, le corps qui s'use et se répare ou se "conserve", intact avec les années de travail acharné sur son être, son outil de travail et de jouissance éperdue.
Reptations, beaux portés (cette fois ce n'est pas elle qui supporte son partenaire), elle semble  le dévorer comme une mante religieuse pas très catholique.
On ne lui donnerait pas le Bon Dieu...sans confession à cette femme de caractère qui sait aussi être tendre parfois!Tout se termine par une image dans des lumières bleutées pour effacer ce rêve d'apesanteur, de virtuosité quelque peu enivrante et agaçante à la longue.
Ovations du public devant cette dépense physique remarquable, perte et essoufflements, affolements et débordements d'énergie à la clef!
Ne serions nous pas les "voyeurs" de cette dépense éperdue où l'on achève bien les chevaux, où l'on participe en empathie à l'épuisement de l'autre qui travaille à corps perdu devant nous?

A Pôle Sud encore ce 29 AVRIL 20H 30


A propos de:
"Elle est la danseuse, et comme éternelle, elle emporte dans son tourbillon tout ce qui passe à sa portée. Sur les musiques de transe techno de Mercan Dede, Louise Lecavalier, figure emblématique de la scène chorégraphique canadienne, se livre à un époustouflant duo. Avec So Blue, en chorégraphe, elle marie l’engagement absolu du corps et la précision des gestes. En interprète, elle donne toute la mesure à son partenaire. Une fascinante danse de l’excès.


Elle fut la danseuse égérie du grand chorégraphe canadien Edouard Lock, l’icône emblématique de sa célèbre compagnie La la la Human Step. Louise Lecavalier et ses tourbillons improbables, inoubliable dès les années 90 et toujours interprète virtuose. On a pu la retrouver plus tard dans un splendide solo chorégraphié pour elle par un autre grand nom de la scène canadienne Benoît Lachambre. À l’opposé de son image antérieure qui semblait défier les lois de la pesanteur, elle opérait tout en lenteur et déconstruction, avec une présence et une qualité de danse fascinante. Elle est aujourd’hui à nouveau transfigurée, surgissant telle une météorite, sur les sons et pulsations viscérales de Mercan Dede, musicien alchimiste qui fait tourner les derviches jusqu’à la transe. Et c’est ainsi qu’elle entame l’espace, sur le tranchant des gestes. Périlleuse et sauvage, elle entre dans toute la démesure de sa danse, d’abord seule puis en duo avec son partenaire Frédéric Tavernini. So Blue est un objet de jeu et de défi offrant un ciel de danses syncopées comme hallucinées. "

jeudi 28 avril 2016

Merci Patron!


Aux premières loges: Forain et Degas





Vestiaire danse



mercredi 27 avril 2016

"Belle d'Hier" de Phia Ménard: plus belle que jamais dans son dessein de glace! La grande lessive !


Se faire "la belle", de jour, de nuit!
Une immense paroi dorée masque le décor: se dévoilent trois grands hublot embués d'où l'on devienne des silhouettes floues d'hommes qui évacuent d'un entrepot frigorifique, d'étranges corps ou carcasses, vides, costumes ou robes-sculptures surdimentionnées.
Cimetière ainsi façonné de statues givrées, glacées, congelées qui vont peu à peu fondre et laisser tomber, qui un bras, qui une capuche
C'est surréaliste, froid, curieux, intriguant!Sur scène, une trentaine de robes figées dans la glace font face au public. Par la force du temps qui passe et l’effet de la chaleur, elles se mettent à fondre et à perdre forme, alors battues à la manière des lavandières d’antan par cinq femmes en résistance, comme pour en finir avec celui qui ne viendra plus, le prince charmant!
Silence et temps qui s'écoule; on devient contemplatif et serein. Les robes sont fantomatiques, sans corps ni âme, vides, enveloppes inhabitées...
Vision romantique d'un monde en ruines. Et s'anime le jeu quand ces figures travailleuses vont se dévoiler, corps féminins en robe vIntage de couleur pastel, cInq femmes vont s'occuper de ces oripeaux de rêve, vont les suspendre, les trier, les jeter au sol : grande braderie, ou carcasse vouées à la boucherie sur des crochets à viande!On songe aux salles des pendus dans les carreaux des mines autrefois.... Visionnaire, ce spectacle continue sa course folle: on arrose, on nettoie, on passe au karcher les figures féminines de rêve, on s'installe les pieds dans les sceaux, on patauge.Elles se feront la belle, la revanche!


Les femmes sont l'avenir des hommes et lavent leur linge en leur donnant un savon de rigueur!
Elle ne laisse pas de glace, cette pièce qui fait froid dans le dos!
Et pour briser la glace, se connaitre, rien de tel qu'un cocktail "on the rocks"!
Dans ses pièces précédentes déjà, la fonte de glaçons en bloc suspendus au dessus d'elle nous faisant fondre d'empathie, vibrer et résonner de concert avec elle, d’emblée, sans discutions.Les matières la fascinent, l'intriguent et elle en fait sa signature.
Elle jette un froid pour mieux chauffer l'ambiance et ici à nouveau, on s'y laisse prendre, on se prend au jeu.
Dans une chambre froide, où sont alignés des robes, des symboles et icones de la féminité
Des femmes s'échinent à détruire le mythe de l'homme et déboulonnent le tout: robes de princesses congelées qui fondent puis qui se transforment en serpillères qui vont être essorées comme la figure de l'homme. Les femmes vont sauver le monde et piétinent les figures masculines
Grande lessive d’anthologie de princes massifs qui ne résistent pas à leur prétention:émancipez vous messieurs, il y a du travail car la femme est bien l'avenir de l'homme!
Et surtout, fondre de plaisir......Cela jette un froid et au final un paysage brumeux, où se fondent les silhouettes de nos héroïnes de pacotille, offre une vision apocalyptique: une béance où s'engouffre les femmes après s'être dénudées devant nous, face au public dans leur plus simple appareil!Matrice, utérus: l'initiation à la féminité, ce passage, cette brèche béante , ce miroir derrière lequel on passe.
Et tout s'éfface, se gomme, se dissoud, s'évapore!
Ice danse, nice danse, Phia Ménard porte ses rêves très haut et très loin avec cette chambre froide sophistiquée, ses corps objets, matière à frémir
Ces scènes entre nuit et brouillard où les dépouilles s'amoncellent font aussi songer à d'autres chambre ...Images fortes, sonores, trompeuses, songeuses
On sort troublé, touché par tant de force et de sincérité

À découvrir,  jusqu'à vendredi 28 AVRIL 20H 30 au Maillon, « Belle d’Hier » de Phia Menard / Cie Non Nova. Une proposition Maillon et TJP CDN d'Alsace. Billets disponible au 03 88 27 61 81 et www.maillon.eu

Serpillières qui dansent


Serpillières souillées dans"Belle d'hier" de Phia Ménard




"Archive" d'Arkadi Zaides: vidéo et corps, médium multiple, pour dénonciation sans concession.


Seconde partie de la soirée à Pole Sud pour le festival EXTRA DANSE

Un homme seul, israélien va nous porter témoin de ce qu'il voit, filme et dénonce sur le territoire d’Israël
Pas de discours politique, mais une étude fine des gestes, attitudes et postures des hommes qui tuent, violent ou torturent les esprits, déplacent les corps, s’entraînent à lancer des pierres sur l'ennemi, l'autre! Une heure durant, embarquement sur d'autres territoires infernaux, violents, vrais dans une actualité toujours vivace, stérile, abominable...
Arkadi Zaides sème le trouble, dérange et montre du doigt, de tout son corps la bêtise, l'absurde des situations, du contexte de guerre éternelle.Tee shirt quyi baille, nu pieds dans un plus simple appareil scénique.
Sobre, direct, jamais maladroit dans ses évocations litigieuses de mouvements types de comportement banal des hommes, en civil, cagoulés ou dissimulés selon les images sur l'écran témoin
Prestation juste, ciblée qui fait mouche, cible parfaite qui se prend à éviter les rafales, les coups d'éclats, de bruit et de fureur d'un désert en guerre, en fuite, en panne!
Salves de danse éparpillée pour corps blessé pour mémoire visitée en temple des archives, celle d'un pays, d'une mémoire blessée, meurtrie! Touchée, coulée mais ici resurgie pour mieux considérer la lutte, la résistance au phénomène de la tuerie, de la disparition des corps par les actes de barbarie...

à Pole Sud ce mardi 26 Avril

A propos de:
"Il pense le corps comme un medium pour interroger le politique et la situation de son pays. Arkadi Zaides, artiste israélien né en Biélorussie, a créé Archive entre documents vidéos filmés par des Palestiniens résidant en Cisjordanie et gestes reproduits hors contexte mais face à l’image. Du réel à la scène, un mouvement qui pose question, intensément.


Chez lui, le chemin des gestes débute par le secret du silence, par l’écoute et l’ouverture d’un espace intérieur, monde sensible d’où se déploient ses visions. Mais comme la plupart des artistes de sa génération, Arkadi Zaides, voit la création comme un espace multimédia. Dès ses premières pièces aux paysages abstraits, il engage un travail sur le vivre ensemble. Démarche qu’il conduit tant en Israël, qu’en Europe ou au Japon.
Quiet, premier spectacle à réunir sur le plateau des artistes Israéliens et Palestiniens, est né d’un sentiment d’urgence face à la violence des conflits entre communautés. Cette chorégraphie par vagues, tentait de requalifier l’espace en s’écartant de l’irrationnel. Avec Archive un autre processus surgit et de nouvelles questions : Quelles sont les répercussions de l’occupation ? Quelle position adopter lorsqu’on est soi-même Israélien ? Engagé dans un travail documentaire et réflexif, l’artiste se tient au pied d’images-preuves dont il réfléchit les gestes. Ces vidéos sont issues du B’Tselem, camera project, le programme d’une organisation israélienne attachée à révéler les violations des droits des Palestiniens. Médiateur entre le public et les images, Zaides est observateur ou acteur. La position de son corps, tantôt filtre ou obstacle au regard, bouscule les points de vue, cherchant à ouvrir d’autres perspectives. "

"De marfim e carne": Marlène Monteiro Freitas: carnaval grotesque, perle baroque!


Le plateau est déjà occupé pour l'entrée en salle: comme des guerriers ou sentinelles électrocutées, médusées, tétanisées, des personnages se meuvent de façon robotique en bord de plateau, aux lisières d'une estrade surhaussée. Deux femmes, gainées d'un corset carapace bleue, quatre hommes en longs gilets, peignoirs de boxe ou accoutrement singulier, ceinturés, bleu satiné de soie, mi-bas peints en noir à même la peau.
Costume, déguisement, très architectoniques, tant on croit y voir des entrelacs de colombages...
Tout s'agite en mouvements robotiques, brusques, hachés, détachés comme mu par une machinerie, une horlogerie de musée de la mécanique, des arts et métiers: pantins, poupées, les corps se déplacent au son d'un déferlement de musique, haut et fort, ponctué par une alarme d'usine
Univers fascinant, maîtrisé à la seconde près, ils sont médusés, paralysées, comme autant de figurines à remonter pour les faire avancer selon le mécanisme infernal de la programmation.
Rythme soutenu pour ces mannequins , poupées de cire mais pas de son, rigides, droits, figés
Les mouvements dictés de l'extérieur comme dans une vitrine de musée des automates!
Animés de grimaces, de pauses grotesques, parfois inanimés, arret sur image en apnée: là ce petit monde qui s'affole, se calme, chante, cause au micro, déballe des visions carnavalesques, redoute ou cavalcade endiablée; de l'humour, du détachement aussi dans cette parade joyeuse qui déferle, tonitruante devant nos yeux
Un diable s'en détache pour aguicher la salle, chatouiller le spectateur, tenter de lui faire peur: cette peur de l'horreur, du monstrueux qui bave, fou, timbré, cloche et déséquilibré!
Faciès de quasimodos en tenue baroque, légère panoplie bleu nuitl Les visages bougent, grimacent, les yeux exorbités de la danseuse, telle une Joséphine Backer, roulent, et s'enroulent, les lèvres s'étalent prises dans des prothèses écarquillées.
Carnaval, vitrine, ce qui se voit, s'entend se déverse devant nous, charmés ou heurtés par une vérité sans mensonge, sans artifices sauf celui de ces secondes peaux de soie, lisses, scintillantes,
Parade animale, burlesque, aux confins de l'imaginaire de la chorégraphe nourrie d'icones de l'enfance, de fantasme de personnages monstrueux, ce spectacle jour sur la tension, le désir et quand notre diable s'en mêle, Denis Lavant comme figure de proue ou de référence, c'est bien de folie et de tétanie dont il est question!
 à Pole Sud le mardi 26 AVRIL dans le cadre du festival EXTRA DANSE


A propos de:
« Les statues souffrent aussi, », précise le titre élargi donné par Marlene Monteiro Freitas, à l’une de ses récentes pièces, De marfim e carne ; comprendre : « d’ivoire et de chair ». Etranges étrangers que les corps chez cette chorégraphe remarquée de la scène portugaise. Et ce spectacle d’en faire l’éloge avec ses interprètes, véritables statues vivantes et dansantes, évoluant comme dans un bal grotesque au rythme de l’impur et du bizarre.
Performeuse, elle était déjà dans (M)imosa, pièce créée avec Trajal Harell, François Chaignaud et Cecilia Bengolea. A Lisbonne, membre du collectif Bomba Suicida jusqu’en 2014, elle a réalisé plusieurs œuvres dont le solo Guintche aux métamorphoses confondantes, et Paradis - collection privée inspiré des toiles de Bosch et Bacon.

Marquée par les figures grotesques des carnavals de son enfance à Mindelo, au Cap-Vert, la chorégraphe semble faire du corps un instrument privilégié de subversion artistique. De marfim e carne n’échappe pas à la règle, avec ses énigmatiques corps-statues. Ici, danse, archaïsmes et animalité se fondent aux effets spéciaux des plus récentes techniques numériques. Il en surgit d’ironiques et mémorables rituels. Et l’artiste aux multiples visages d’oser alors d’improbables mouvements, rythmés, intenses et frondeurs."

mardi 26 avril 2016

"Incendies": le silence est d'or! Silence, on joue! Je suis "le silence" !


La pièce s’ouvre sur la mort d’une femme : Nawal. Elle laisse en héritage à ses enfants une lettre les enjoignant de partir à la recherche de leur passé. De cette quête jaillit une confrontation impitoyable avec des origines innommables. Un face à face sans dérobade avec leurs propres racines les contraint à refaire le chemin que leur mère a effectué avant eux : celui du pardon. Il y a beaucoup de la vie de l’auteur dans ce drame haletant, beaucoup de ses souffrances et de ses traumatismes. Car chez Mouawad, l’intime et l’universel ne sont jamais très éloignés.
Présentation des protagonistes: il y aura trois mères, à trois âges différents, d'autres, identifiés d'emblée...Tout commence endiablé avec la présentation tonitruante du testament de la mère par le notaire, l'ami intime de cette dernière, devant les deux descendants, les enfants, jumeaux, tétanisés par les nouvelles: ils devront affronter la vérité de la succession, devenir filateurs détectives et enquêteurs dans un contexte brûlant, politique, économique et guerrier.
De quoi frissonner, mais aussi sourire et emboîter le pas de cette curieuse galerie de portraits, crus, sans chichis, ni flagorneries, brossés avec vivacité, justesse par un écrivain, enflammé, passionné .Il délivre ici un récit sans concession qui nous embarque trois heures durant dans les affres des secrets de famille, des horreurs insoupçonnées de la condition humaine!



Pourquoi la mère est-elle devenue muette, enfermée dans le silence total comme dans une folie psychique, un arrett du souffle: c'est le secret de "la femme qui chante" et qui réfléchit, l'énigme d'une amitié portée par la rebellion, le secret et l'horreur
L'une chante, l'autre, pas; le souffle sera le moteur de la vie et de la mort, le premier et le dernier cri de ces acteurs galvanisés par un texte froid, nu, empli de cruauté, de sarcasmes et de dureté
Le contexte de guerre, la situation torride verse dans le drame et la tragédie de notre temps: les familles sont des monstres qui s'auto engendrent et pétrifient le genre humain en autant de statues qui parlent in fine pour délivrer des secrets inavouables.
Les comédiens, mis en scène, aimés par Stanislas Nordet, sont sobres et brillants, justes et hurleurs de vérité, d'absurdités pourtant existantes et vraies.
La mère de Nordey, en mère vieillissante est sublime et son fils la magnifie, comme un cadeau, un hommage à la filiation de métier: la complicité est bienveillante et charme un temps Juste celui de l'épilogue où se révèle les aveux de chacun pour le pire...La famille recomposée, décomposée au complexe psychanalytique offert à la nouveauté: les enfants vont tuer le frère et le père!

Au TNS jusqu'au 15 MAI

dimanche 24 avril 2016

Respire!


CND: "Je suis un Centre": d'art pour la danse!



Chaque danseur est son propre centre affirmait Merce Cunningham!
.et le CND Pantin, sous la houlette de Mathilde Monnier en est bien l'espace de prédilection!

Raconter des salades! Danses de paniers à salades!


Danse aux fragrances de cerisiers en fleurs!


La fragrance florale boisée musquée, gracieuse, charnelle, qui s'ouvre sur une envolée pétillante avec la Poire comme note exquise et la Fleur de Cerisier comme un nuage de poudre.
Fortement inspiré par le monde de la danse classique, le parfum Repetto enroule la peau d'une fragrance aux notes de rose qui s'ouvre sur des accords de poire et de fleurs de cerisier.
Concentrée d'émotions, cette création pleine de feminité joue sur l'intensité de la pulpe de prune et des effluves de fleur d'oranger. Dévoilant des notes de fond qui nous entrainent dans une volupté orientale, le parfum Repetto est une délicieuse combinaison entre fragrance addictive et bouquet gourmand. Renforcée par la vanille, cette sensation exquise enrobe nos sens de son effet poudré qui s'épanouit sur la peau, tandis que le fond ambré arrive à son paroxysme. Aura d'élégance et de sensations fortes à l'image des Etoiles, ce parfum compose avec les notes gourmandes de la poire, des fleurs de cerisier et d'oranger, qui s'harmonisent avec grâce aux effluves féminines de la rose, de la vanille et de la chaleur des bois ambrés. Entre tendresse, délicatesse et raffinement, le parfum Repetto révèle un équilibre absolu !


samedi 23 avril 2016

Danse en colonne Morris!






Dissection et autres bricolages!