vendredi 23 octobre 2015

"Répétition" de Pascal Rambert au TNS: une valse à quatre temps!


Ils auront mis le temps-mille temps- pour écrire et inspirer ce texte à Pascal Rambert: quatre artistes, comédiens, metteur en scène, réalisateur et non des moindres, Denis Podalydes, Emmanuelle Béart, Stanislas Nordey et Audrey Bonnet!


Quatre monologues pour nous entraîner dans une réflexion sur l'acte, le théâtre, la mise en scène, le jeu, bref, la vie d'artiste, cette vie d’égoïste, de flambeur, de jouisseur!
Ils portent leur prénom, chacun, comme à la ville et sont présents, fragiles ou forts, sincères et convaincants, ces quatre personnages qui tiennent le plateau deux heures et demie durant, sans se lasser, sans faiblir: le mutisme de ceux qui ne "parlent" pas pendant que l'un s'épanche, déverse son texte, éructe les mots, fait parler son dos, ce silence est présence, accompagnement, communion
Car il y a un chorégraphe sur la scène, des circulations qu'il anime, des immobilités, des corps qui se glissent au sol, habitent le plateau, viennent mourir, se répandre, fondre au sol.Travail sur le plancher, la dépose du poids du corps....
Tenue de ville, décontractée, exigée! Avec te shirt de couleurs ou torse nu, bottes d'amazone ou veste sobre, les voilà, mis à nu, manipulés par le phrasé du texte d'un auteur qui danse, qui respire ou noue met en apnée. Suspension, déferlement des mots, jouissance de la diction qui sourd des lèvres gourmandes d'Emmanuelle, des épaules de Stan, des yeux Denis, de la chevelure d'Audrey.
Ils questionnent, retourne le terreau, laboure la pensée en mouvement!
Ils travaillent à vue, on les regarde se dépenser, réfléchir, fléchir, ployer ou se redresser dans des érections salvatrices des corps qui doutent, se replient ou se déploient!
Ils se revoient parfois la balle, s'interrompent, se rattrapent comme au basket mais quel est le "but" recherché de cette curieuse formation qui ne semble pas faire "équipe" ?


Et comme pour la danse, la lumière sculpte l'espace et les corps: dans ce gymnase tout bleu et de tendance orange profond. Le panier de basket au centre, les découpages et tracés au sol, déterminent un espace de travail "sportif", de labeur, de souffrance, alors que celui de l'art et du théâtre ne sont pas le lieu du "martyr" mais de l'implosion, de l'explosion du verbe, des corps, de ce verbe incarné que nous donnent à voir nos quatre feuilles de ce trèfle porte bonheur
De jubilation, de suspens, de voix qui comme dans "Clôture de l'amour" tonifient les situations, guident et conduisent à une lecture visuelle d'un texte fait sur mesure pour des comédiens si différents, si singuliers!
Au final, une gymnaste fend l'espace de son ruban serpentin, danse gracile de la virtuosité, évocation d'une musicalité corporelle, contrainte, disciplinée, domptée
Les quatre protagonistes de la liberté d'aller et venir n'ont qu'à bien se tenir!

lire "Rambert en temps réel" de laurent goumarre aux "solitaires intempestifs" 2005

au TNS jusqu'au 7 Novembre


mercredi 21 octobre 2015

"Mérédith Monk, une voix mystique" de J.L. Tallon


Meredith Monk est ailleurs. Née à Lima ou à New York, la nature profonde de cette artiste atypique, tout à la fois compositrice, chanteuse, mime, dramaturge, metteuse en scène, danseuse, comédienne, toujours à l’avant-garde d’elle-même, procède à la fois du feu terrestre et du cosmos, des passions humaines et des secrets du monde, dont elle se fait la messagère. Très tôt, le chant, lui ouvre des horizons qu’elle devine, autant de territoires inexplorés, où l’imaginaire et le mythe, l’espace du dedans et du dehors, le passé et le présent, se rencontrent, se déploient. Guy Scarpetta parlait d’une « femme cent-voix », Daniel Caux d’« une voix qui danse », Babeth M. Van- Loo de « voix intérieure ». Qu’elle soit associée, à un instrument – piano, violon, accordéon, kazoo et tant d’autres – à un quatuor, à l’orchestre, à son ensemble, qu’elle soit démultipliée par la scénographie, le mouvement, l’image, chez Meredith Monk, la voix prime, reste le vecteur principal de son art, cherchant à établir, souvent sans un mot – pas de texte, juste le son de la voix, mélopée, borborygme, animale ou primitive - un lien intime entre deux mondes, des vérités transcendantes au spectateur/auditeur. Protéiforme, la voix de Meredith Monk, comme catalyseur de son art, se fait alors mystique.

Ce livre d’entretien avec Meredith Monk, Une voix mystique – premier livre en français sur la compositrice américaine – montre ainsi, comment ses oeuvres et son esthétique, sans doute parmi les plus intenses et les plus puissantes de notre temps, loin du minimalisme auquel on l’associe, à tort, sont le lieu d’une expérience éminemment spirituelle.
Jean-Louis Tallon écrit, vit, travaille à Orléans. Il a réalisé de très nombreux entretiens d’écrivains et d’artistes. Il est l’auteur d’un récit intitulé Composition de l’atmosphère (Le Grand Souffle, 2007) et d’un entretien avec Pierre Bergounioux : Un écho lacunaire (Fata Morgana, 2014).

Zvardon à Trafalgar ! Graffalgar !

photo robert becker

Chambre d'hotel Graffalgar à Strasbourg

mardi 20 octobre 2015

Danseuse les bras en corbeille !



dimanche 18 octobre 2015

Découflé fait des fleurs le dimanche!


Soirée "pièces courtes": rendre la monnaie de singe de la pièce, danses de la Balle pour Cathy Dorn et sa sagrada familia !


Beau baptême pour la jolie petite salle de spectacle du nouveau complexe culturel de la Vill'A à Illkirch: salle comble pour la dernière soirée de la "Folle Semaine" de la compagnie "Itinéraires"
Pour cette "semaine folle" inspirée de celle des grands magasins, pas de soldes, mais des "promos" inédites, des pièces que l'on s'arrache, comme au "bonheur des dames" .........On se bouscule gentillement à l'entrée, retrouvailles pour beaucoup, venus soutenir, regarder les "pros" à l'affiche de ce soir là:soirée des "grands", ceux qui ont croisé Cathy Dorn durant leur carrière ou apprentissage de danseur-chanteur-acteur!
En entrée ou "amuse-bouche" sur la merveilleuse mezzanine de la chaufferie réhabilitée (superbe architecture industrielle à vue), un circassien,Paul Herzfeld,étrange, tout jeune acrobate, doublé par un couple de musiciens bohèmes, Sylvain Piron et Catherine Paira-Piron, opère à vue sur son mât chinois: exercice périlleux, haletant où tout le monde est en apnée pour suivre des yeux les évolutions virtuoses d'un homme de l'air


Belle prestation, rehaussée par les touches sonores des deux compères musiciens , corps sonores de cette saynète alléchante, suiveurs des faits et gestes de ce magicien de l'éther, suspendu, glissant, frôlant l'absurdité de l'apesanteur!
Comme une joyeuse redoute,farandole, cavalcade, voici le public invité à intégrer la salle de spectacle pour y goûter en primeur aux péripéties d'une longue et belle soirée réunissant artistes et public pour un instant unique de communion!
Jean Lorrain et Patrick Labiche aux commandes pour introduire l'événement, celui qui n'aura lieu qu'une fois! Et il fallait y être, bravo, c'est le bon choix pour ce soir!
Catherine Bury ouvre le bal avec son solo "Structure et .....Assise", enchevêtrement de corps et matière, sur de très belles percussions sonores, métalliques: un univers singulier en émane, frôlant, glissant au sol, et s'achevant par une érection humaine à quatre pattes, chat botté claudicant dans l'espace!


Cathy Dorn et Jean Lorrain ponctueront la soirée de petites pièces courtes, empruntées à leur répertoire sur Prévert: c'est" l'Ane dormant","Le petit poucet" et "Le mouton à grosses fesses" de Roubaud, un joyaux de subtilités livresques et littéraires, magnifié par une inventivité gestuelle et un jeu très "malin" de la part de ces deux escogriffes si bien associés, cul et chemises, complices et détracteurs de la bien séance!
Joie et plaisir de regarder, écouter les mots qui bougent, les gestes qui parlent sous la houlette de ces deux bonimenteurs, pas "menteurs"!
Claudine Pissenem sera une jolie révélation tant son "Petit itinéraire d'amuse bouche" est frais, gai et virevoltant: empruntant autant au langage de la danse africaine, qu'à la danse contemporaine, la voici en dialogue avec Cathy Dorn pour enchanter petits et grands dans les turbulences d'une paire de bottes de sept lieux, comme une "danse des petits pains": manipulatrice de son corps pour des percussions sonores terrestres, jouisseuse de ses mains pour un ballet classique désopilant, malin et très révélateur des fondamentaux de la danse: en dehors, en dedans, sur les pointes ou en casse-gueule, que voici une belle caricature caustique des petits pas codés, bien décodés!
"Surprises" avec Mauricette Juan, belle danse nostalgique sur des airs médiévaux à la saudade, évocation d'une marée de souvenirs à partir d'objets fétiches, coquillages chéris par la mémoire de la danseuse, chorégraphe de ses rêves
Incarnation d'une femme qui danse et se joue de la nostalgie pour nous offrir un portrait touchant d'une femme aimante, qui se transforme peu à peu d'infante à déesse hispanisante, sensuelle et flamboyante.
"Point de suspension" de Bruno Béguin, comme une halte, un bivouac dans ce tumulte bigarré, ces vents et marées de la création dansante
Recueillement sylvestre pour évoquer l'équilibre fragile de l'homme et de sa nature
Bois et sculptures naturelles à l'appui pour des suspensions, équilibres et déséquilibres virtuoses des matières convoquées: péril, suspens, danger de la construction à vue d'une installation plastique fragile!
Et puis c'est "Les vacances de Mademoiselle Nini" où Emmanuelle Konstantinidis et Patrick Labiche donnent à voir un duo craquant, désopilant sur la séduction, la feinte et l'ignorance: quand celui qui convoite est titillé par celle qui séduit, se cache les vertus du sexe et de la chair tentatrice
Des sept péchés capitaux, la "luxure" serait -t-elle la plus vivace, la gourmandise la plus alléchante?
Il faut voir se révéler les doigts de pieds de la femme alanguie dans son fauteuil à la "Emmanuelle" pour comprendre le désarroi de ce partenaire qui lui chante "Aline" où du Charles Aznavour, pour entrer dans les affres d'Eros et Thanatos à corps perdu!Quand la femme sans tête, masquée par sa revue "vogue" dévoile et fait parler ses jambes, sa cambrure, elle en dit plus long que toute les revues "crazy horse" de Panam! Que Brigitte Bardot est encore belle avec son gigolo !
Délicieux moment érotique, sensuel et très distancé aussi de danse coquine, évocatrice, simulatrice et bien "charnelle" en diable!


Et pour vous servir Geneviève Charras et Jean Lorrain sur un perchoir idéal, jouant sur les "différences" et contrastes, sur les paradoxes petit-grand, lourd-léger, évoquant l'oiseau de Prévert comme une sentence de tribunal où l'accusé déclare "Ta Cathy t' a quittée?", "Ta Cathy t'a pas quittée!"
Avec "La cimaise et la fraction" et "Les Papous" se clôt ce championnat du verbe, du geste, du théâtre du verbe incarné que proposaient Jean Lorrain et son double Cathy Dorn: gaieté, spontanéité mais surtout virtuosité de la performance danse-paroles, guidé par Raymond Queneau

Et le public d'apprendre à l'unisson le langage des signes pour fédérer l'aspect participatif de l'oeuvre de Cathy Dorn!
On se quitte en se rassemblant sur la mezzanine pour un dernier coup de bluff hallucinant de mât chinois et le bal est fini!

Pas pour longtemps car Cathy Dorn n'a pas fini de nous étonner, de nous séduire par ce long chemin, "itinétaires bis" sur le sentier de l'âne, broutant ce qui ne se mange pas dans les fermes à batterie: l'herbe fraîche, les racines, les épines!
Keine Rose ohne Dorn, sans opiniâtreté, sans joie et douleurs, sans fraternité sans l'être ensemble que tricote Madame Dorn au fil du temps!
Au bonheur de la Dame, au plaisir de se rencontrer au studio, sur le plateau, pour tous ceux friands d'expériences artistiques, personnelles, conviviales!
Vaut toutes les séances de "divan", assurément!
Bon anniversaire et bon voyage: revenez si le pays vous plait!

A la Vill'A Illkirch jusqu'au 18 Octobre: on ne brade pas, ni ne solde à la "semaine folle": on promeut, on partage, on troque, on participe!
Equitable et participatif avant l'heure "bo-bo"!

samedi 17 octobre 2015

Danses de oufs !



"Chagall, le triomphe de la musique" : une exposition "danse" !


L’exposition de la Philharmonie de Paris intitulée Marc Chagall : Le Triomphe de la musique explore les créations pour la scène de Marc Chagall, les commandes décoratives et architecturales liées à la musique. Sont réunies environ 300 œuvres (peintures, dessins, costumes, sculptures et céramiques), incluant des installations multimédias notamment grâce à un dispositif exceptionnel développé par le Google Lab autour du plafond de l’Opéra de Paris et un ensemble de photographies pour la plupart inédites, dont celles d’Izis prises dans l’atelier de Marc Chagall dans les années 1960.

Les décors que Chagall réalise pour le Théâtre juif de Moscou en 1920, conservés à la Galerie Tretiakov, constituent un décor universel réunissant les arts (Musique, Danse, Théâtre, Littérature) dans une approche d’art total, faisant rayonner la culture et la langue yiddish par l’association du spectacle populaire, de la musique, du rythme, du son et de la couleur. Plus tard, fuyant l’Europe pour les États-Unis, Chagall renouvelle son approche scénique par la découverte de l’espace et de la monumentalité de l’architecture et des paysages américains. En 1942, il crée les décors et les costumes pour Aleko à Mexico, puis pour L’Oiseau de feu à New York en 1945, renouant ainsi avec la musique russe. De retour en France, l’Opéra de Paris lui commande un travail similaire pour Daphnis et Chloé en 1958 (1959 pour la première à l’Opéra de Paris), une collaboration qui culmine en 1962, avec la commande par André Malraux, alors ministre des affaires culturelles, du célèbre plafond de l’Opéra Garnier, inauguré en 1964. Panthéon musical personnel de l’artiste, il constitue à lui seul un formidable hommage aux compositeurs qui ont marqué l’histoire de la musique. Les nombreuses esquisses inédites de ce projet, également présentées dans ce volet de l’exposition, restituent pas à pas la genèse de la création et les différentes étapes de son processus créatif. Dans toute l’œuvre de Chagall, la musique se manifeste par un surprenant éventail de résonances à travers lesquelles notre temps se révèle enchanteur.

En coulisses !La "classe" en corbeille !!




vendredi 16 octobre 2015

Danseuse en verre de Murano



"Marguerite D" par le Jarnisy : portrait de femme-fleur !


Mise en scène par Anne-Margrit Leclerc du Théâtre du Jarnisy, voici une incarnation simple et juste de la plus rebelle écrivain du siècle dernier: Marguerite Duras!
Charlotte Corman, qui incarne le corps, le verbe, la verve et les mots de Duras est simplement bluffante.
Attitudes, physique, fragilité, noblesse , modestie font de son registre tout un roman de cette femme idéale, insaisissable, belle, vivante!


Performance d'actrice, accompagnée par son double, une marionnette, enfant stylisée de l'époque vietnamienne, manipulée par une comédienne enceinte: le symbole est fort, guidé par les textes, empruntés à l'oeuvre de Duras: un autoportrait remarquable, sans chichi, ni fioritures qui conduit dans les sentiers les plus reculés de l'intimité de Madame Marguerite, l’insaisissable ouvrière de l'écriture, enivrée des fragrances d'alcool, de joie, de décrépitude, d'amour, d'échanges.

Au TAPS Laiterie Strasbourg jusqu'au 16 Octobre

"Le Méridien" de Nicolas Bouchaud: quel souffle !

Souffler n'est pas jouer !
Et pourtant ce solo, monologue mis en scène et interprété par Nicolas Bouchaud, ne manque pas de souffle, ni de respiration!
A l'instar de Buchner et de Paul Celan, voici une performance très ambitieuse, bardée d'orgueil , de savoir-faire et d'être en scène, tel que Nicolas Bouchaud sait le faire et l'inventer.
La rencontre entre un poète et un acteur, une oeuvre littéraire et un corps, que les mots traversent, irriguent, animent opère et donne naissance à un cour magistral où il a toutes ces "facultés"
On rêve d'un enseignement universitaire aussi vivant, habité, spectaculaire!.


Belle prestation entourée d'un décor de collines graphiques, tendues sur toile, surpassées par un parterre de souffle de craie quand l'acteur sème à tout vent de la poudre aux yeux du monde!
C'est une évocation de Lenz, de la mort de Danton, c'est un partage des poèmes de Celan (conférez pour mémoire ce même emprunt dans le  "Passim" de François Tanguy), une convocation d' Oberlin: on est en territoire connu, à l'aise parmi des univers déjà côtoyés.
Et Nicolas Bouchaud d'esquisser une petite danse, chorégraphiée par Jean François Duroure, où il déploie son corps qui bouge et se meut selon ce qui l'anime: le mystère, la joie et surtout ce souffle dont il est question tout au long de la pièce


Quand in fine, le "méridien" se dévoile, trace, coupure géographique, séparation tectonique,le charme est rompu et l'adieu de l'acteur sonne comme un glas de départ, de perte, de séparation
Quittons nous bons amis, malgré parfois des tendances à l'égocentrisme ou à la parade chez cet acteur qui se gonfle, enfle, s'enflamme s'épanouit et envahit de son regard aiguisé, tout l'espace: peut-on encore y respirer, nous spectateurs, alors qu'il nous traque où nous enferme dans une extrême sensibilité à nos réactions: le quitter en plein spectacle ne lui est pas envisageable, alors il fusille et prend en otage!
Au TNS jusqu'au 16 Octobre salle Gruber

"De mainS " :à deux mains, à deux pieds !


La compagnie" Au-delà-danse" pilotée par Marie Close s'est un beau jour et pas par hasard, penchée sur la main!
La main du danseur, celle qui ose, communique, caresse, joint , rejoint et relie les uns aux autres, grâce au langage des signes entre autre!
Alors, un petit "cygne" en passant, avec ce très joyeux spectacle pour tout petits ou pour très grands
Le plateau est un cercle, un nid où quelques accessoires vont dévoiler leur présence grâce à la manipulation astucieuse d'une femme qui danse, au milieu!


D'abord chrysalide, de son cocon éclot un étrange personnage à la découverte du monde et de son environnement: brindilles de bois, pot de fleur, peau de bête
Chacun à son tour sera source d'inspiration et de magie: source de gestuelle très douce, inspirée, sensuelle en phase avec une musique de boite à joujou très sensible, alliant sonorités berceuses à sons étranges et percussifs
On voyage au pays des plantes vertes car elle semble avoir "la main verte" cette audacieuse jardinière qui joue avec la lumière, comme un piège en cercle, nénuphars aspirant à la convoitise!
Nid où l'oiseau trouve sa "niche", fait son trou et vit de belles aventures de matières, plumes légères qui virevoltent.


A portée de mains
Espace à jouer, à inventer avec son corps, ses mains qui tatonnent, prolongent un discours corporel simple et perceptible, visuel, audible, convaincant.
Les petits spectateurs dans une écoute recueillie et bruissante s'émerveillent, attentifs, surpris, en haleine.Et la lumière de visiter ce petit monde jubilatoire, parfois effrayant aussi, étrange, inquiétant!
Du bel ouvrage pour ces "maternelles" devenues supérieures, les "mat'sup" grâce à ce moment de partage, d'écoute où le regard est convoqué, juste, sans concession ni manière
Les sens en éveil, au bout des doigts, sans faire "des pieds et des mains" pour tenter des métamorphoses, grâce à un simple costume à fleur de peau, dévoilant la stature massive et charpentée, bien réelle d'une femme qui danse pour créer un univers singulier et original.
De mains, et de merveilles, voici un écrin de saveurs délicieuses à regarder sans modération, avec appétit et curiosité, avec une âme d'enfant à qui on ne fait pas croire à n'importe quoi!

Au TJP Petite scène à Strasbourg

mardi 13 octobre 2015

Fiat lux!


Echarpée !



"La folle semaine" de Cathy Dorn: "Itinéraires" conseillé par bison futé ! Sagrada familia ! Saga danse!


Comme un billet en "prologue" à ses trente ans: on verra pour l'épilogue: une valse a mis le temps!
Sans boussole, ni GPS, voici bientôt Trente printemps que Cathy Dorn suit un "Itinéraires bis" sans bison Futé, mais avec un petit air malin et espiègle de danseuse de tout son "corps" de ballet!
Empruntez "Le chemin de l'âne" comme disait Dominique Boivin, où brouter à son gré est plus ludique et bénéfique que dégainer son porte monnaie au  péage de l'autoroute.


Il faudrait citer tous les titres de ses spectacles pour suivre pas à pas, ses évolutions dans le vaste territoire chorégraphique: planète Dorn, où osez "Josette" serait le leitmotiv humoristique, clin d'oeil à ses pairs.
Pas d'"Eclipse" dans son parcours, semé de "Vertigo" à la "Vertical Horizontal", toujours "Poubelle que jamais" dans des "Complicités" rarissimes (avec les photographes Patrick Bailly Maitre Grand ou Nathalie Savey) En compagnie d'Aperghis, de Pascal Comelade pour décoiffer les codes musicaux de la musique à danser, pour s'em- baller aussi lors de bals baloches en compagnie de Sylvain Piron!


Et en "s'accordé on danse" et en s'avouant qu'"on est foutus, on mange trop!" dans des "navigations" interactives avant l'heure dans les cafés internet branchés!
En vidéo aussi pour un hommage à Camille Claudel, implorante, "Le dieu envolé",en "Portraits en mouvements" en famille avec ses complices, en "causeuses", en jardins animés de crinolines à Wesserling....En performeuse au CEAAC pour Ilana Isehayek ou Christine O Loughlin...........
En inventaire à la Prévert avec Jean Lorrain pour "Inventaire" ou "DanseFables", bref, en fleur bleue ou pas ,selon ses humeurs vagabondes.
Avec les enfants et son âme d'enfant intacte, active, pugnace et joyeuse! Avec Claudine Pissenem

Bon anniversaire Cathy Dorn et sa bande , comme une danse de lucioles, avec tous ceux qui l'accompagnent depuis belle lurette, larirette: graphiste, régisseur, amateurs éclairés, producteurs (Le Préo, L'Espace Athic, Denis Lecoqc)............Ritournelle, errons errons petits baluchons, en "donnez corps", encore et en corps en "cor-son" en "balsprung" et autres sauts de biches ou de moutons, en grand jeté, n'en jetez plus dans ce petit manège enchanté!
Étonnez moi Cathy! Et surtout avec Boby Lapointe "Tas quitté ta cathy, ta cathy t'a quitté"..............Cathy inlassablement, tisse, relie, rassemble, fédère les énergies les plus diverses et éloignées pour créer une toile bigarrée, festive, humaine, sérieuse aussi dans les apprentissages prodigués auprès des différents publics.
Quelle "sagrada familia" que que cette association conviviale, bon enfant et sérieuse en diable qui a su informer et former tant d'"amateurs" à la danse contemporaine !

Création de "Corsonor" avec Sophie Béziers Labaune, deux soirées "pièces courtes" avec ses chers "amateurs" et professionnels, comme des dédicaces-hommages à l'image de la meneuse de revue que Cathy Dorn cultive avec bonheur, les 16 et 17 Octobre à 20H 30 à la Villa.
Un livre d'or "Itinéraires" voit le jour dimanche 18 Octobre 2015 au final d'une semaine festive événementielle à l'Illiade à Illkirch

Du 12 au 18 Octobre à la Vill'A Illkirch
www.itinerairescompagnie.fr
www.illiade.com

En bal et vous !


Sortez couvert !


dimanche 11 octobre 2015

Pour naissance de danseuse !


L'habit ne fait pas la danseuse !


samedi 10 octobre 2015

Chut, silence on tourne !


"Animal" par Flash Marionnettes : bébête show pas bête !


Quand Flash Marionnettes se met à l'oeuvre, c'est tout un petit monde magique qui s'anime, se déploie et procure des rares instants de bonheur: entre conte, récit et image, que voici un spectacle chatoyant, ravissant et plein d'enseignement!
A la manière de fables sans morale pourtant, la vie nous est contée par le truchement d'étranges créatures: deux perroquets seront les conteurs ou messieurs Loyal pour introduire ce bestiaire magique, étrange, entre monstres et gentilles bêtes curieuses!


Que du bonheur à voir un dinosaure flambant neuf dialoguer avec une murène, des poissons volants dans la lumière aqueuse, des singes aux yeux exorbités, un cygne en proie à un chien le poursuivant, un os, objet de tentation et malédiction pour un crocodile errant, à demi esquissé!
Et le clou, au restaurant "Aux petits oignons" les mets parlent et se révoltent: tête de veau, poulet frittes ou carpe prennent la parole pour ne pas être dévorés par l'homme, les deux compères du spectacle qui œuvrent à vue ou en manipulateur invisibles!
Ismail Safwan signe ici en compagnie de Vincent Eloy et Michel Klein, une pièce magnifique où la marionnette est oeuvre d'art et objet de convoitise pour les yeux et les oreilles, pour l'imagination débordante que chaque saynète dévoile et stimule
Beau travail de facture de personnages, animaux en tout genre qui vont se mettre à nous ressembler, nous l'humaine gente pas toujours très correcte!
Eléphant-girafe très surréaliste qui ondule et se métamorphose en hybride singulier.....Petit phoque, écureuil malin, mignon en bagarre avec un vieux rats de laboratoire qui veut se venger des maux du monde entier à son égard....Toute l'humaine condition semble au rendez-vous pour signer un manifeste, une boite de revendications, un cahier de doléances à la figure de l'homme!
Revanche, règlement de compte ou simple constatation imagée de l'état du monde?Ca castagne en diable, sans violence mais dans un trait d'union caustique, burlesque et humoristique bien éclairé!


Bestiaire enluminé, alphabet et glossaire savant de l'animalité pas "bête", ce spectacle rebondit et rend des "contes" à ceux qui se croiraient "supérieurs" à l'animal, "anima" bien animée de bonnes intentions
"Animal" c'est un univers scénographié par Jaimes Olivares avec brio et dans une esthétique exotique fabuleuse, porteuse de rêves et de connotation irréelle, très graphique.
Bravo et "adieu" à Flash Marionnettes qui continuera comme une rémanence à irriguer nos rêveries oniriques grâce à des images et des propositions à tout jamais inscrites dans nos fantasmes et nos mémoires vives! Sur "le fil" toujours et sans filet ni mascarade!

Aux TAPS Scala jusqu'au 11 OCTOBRE

vendredi 9 octobre 2015

Danseuses couche tôt!!


Tutu en crabes pour souris!

pour la "danseuse" de Honegger, les bras en corbeille!