jeudi 31 juillet 2014

"Les ballets suédois" à l'Opéra Garnier: Mémoire vive! de l'audace!



Du 11 juin au 28 septembre 2014

LES BALLETS SUÉDOIS 1920 - 1925

Une compagnie d’avant-garde

«Les Ballets Suédois ont sauté à pieds joints par-dessus les lieux communs chorégraphiques. Ils s’en portent fort bien. Ils veulent du nouveau. Le Ballet moderne, c’est la Poésie, la Peinture, la Musique autant que la Danse.»
Programme des Ballets Suédois, Théâtre des Champs-Elysées, nov-déc. 1924

C’est ainsi que la compagnie des Ballets Suédois, fondée en 1920, à Paris par Rolf de Maré, se présentait au public : à la pointe de l’avant-garde non seulement chorégraphique, mais artistique. « Les plus grands poètes, les peintres les plus modernes, les musiciens les plus hardis » sont sollicités : Cocteau, Claudel, Pirandello, Cendrars écrivent des livrets mis en musique par Ravel, Honegger, Milhaud, Satie, Auric ou Cole Porter, tandis que Fernand Léger, Picabia, De Chirico, Bonnard, Steinlen dessinent les décors et les costumes. Une liste à laquelle il faut encore ajouter, entre autres, le nom de René Clair, auteur d’un film projeté pendant le ballet « instantanéiste » Relâche, en 1924 !
De 1920 à 1925, Les Ballets Suédois auront ainsi rivalisé avec la célèbre compagnie des Ballets Russes de Diaghilev, dans la recherche de modernité artistique, préfigurant le happening et la performance.

L’exposition sera aussi l’occasion de redécouvrir Jean Börlin (1893-1930), le chorégraphe unique de la compagnie. Élève préféré de Michel Fokine, il a su transgresser sa formation classique pour inventer un vocabulaire chorégraphique plus libre, expérimentant de nouveaux modes d’expression artistique. Elle explorera tout particulièrement les relations du chorégraphe et danseur avec la peinture, avec le folklore et les contes nordiques ainsi qu’avec le cinéma, et montrera sa conception chorégraphique du tableau en mouvement. Elle permettra aussi de mettre en valeur les chefs-d’oeuvre - pour partie inédits - des collections de la Bibliothèque-musée de l’Opéra, provenant du fonds des Archives internationales de la danse donné par Rolf de Maré en 1952 : maquettes de décors et de costumes de Fernand Léger, de Nils de Dardel, d’Alexandre Alexeieff ; costumes de scène jamais montrés depuis les années 1960, photographies de ballets et de danseurs, affiches de spectacles, peintures et sculptures de Karl Hofer, de Per Krohg, d’Antti Favén ou des frères Martel, autant de témoignages déterminants, non seulement pour l’histoire de l’évolution des arts plastiques, mais pour l’histoire des arts de la scène sous toutes leurs formes (mime, pantomime, danse folklorique, danse moderne, performance...).
Elle montrera, enfin, la postérité des Ballets Suédois à l’Opéra de Paris, qui engage l’étoile de la compagnie suédoise Carina Ari, fait travailler les peintres (Léger, De Chirico) et les musiciens (Milhaud, Honegger,…) ayant créé pour Rolf de Maré, et accueille une reconstitution de Relâche par Moses Pendleton en 1979.

Présentée par l’Opéra national de Paris et la Bibliothèque nationale de France dans les espaces de la Bibliothèque-musée de l’Opéra, l’exposition Les Ballets Suédois vise ainsi à réévaluer un maillon fondamental dans l’histoire de la danse et des arts au XXe siècle.

mercredi 30 juillet 2014

Dansons sous la pluie!!!!

Aujourd'hui, ciné avec Gene Kelly!!!!

mercredi 23 juillet 2014

Pan-pan "Tutu" des Chicos Mambo!

 
Le spectateur se retrouve heureux complice de cet insensé zapping visuel et musical derrière lequel se cache une absolue déclaration d’amour à la danse.  Les Chicos Mambo sont à la revue du music-hall ce que le « Songe d’une nuit d’été » de Shakespeare est au théâtre, une illusion comique. 
Un hommage hilarant et très réussi au monde de la danse.  Les Chicos Mambo sont avant tout danseurs, des danseurs virtuoses, interprètes irrévérencieux maîtrisant tous les styles. Bref, des danseurs hors normes. Le spectacle procure un plaisir inestimable. Leurs parodies sont délicieuses. En un saut de biche et deux entrechats, allez les découvrir ! L’humour des Chicos Mambo est irrésistible. Danseurs et pitres exceptionnels ! Un spectacle débordant de joie, de technique et d’innovation 
  • TUTU, une création inédite et décalée, déjantée, loufoque !
    Après avoir régalé le monde avec leurs Méli-Mélo, les Chicos Mambo reviennent enfin à Paris !
    à Bobino du 10 0ctobre au 31 Décembre!

"Liaison(s): pas lettre morte! Que d'amour!

Aux TAPS Scala à Strasbourg dans le cadre de l'été 2014, saison estivale
Compagnie Cabarecites
Mise en scène Pascal Holtzer Jeu et chant Clarissa Worsdale / Jean Lorrain Piano Motoko Harunari
Extraits : Les Nozze di Figaro | Don GiovanniCosì fan Tutte......
Ils sont trois sur le plateau pour cette "lecture" musicale singulière!
D'après "Les liaisons dangereuses" de Choderlos de Laclos, voici le jeu qui démarre, sobre, feutré.
Elle, la marquise de Merteuil légèrement vêtue, de blanc, très évocatrice des sens en émoi, guèpière brodée très seyante, dentelles érotiques, frou-frou sensibles. Lui, le Vicomte de Valmont,de noir et blanc gainé, de son long corps affublé.
Lecteur, comédien, chanteur? Ils seront tout à la fois pour évoquer cet univers du désir, du mensonge, du jeu à la "Marivaux": on se piège, on s'attaque, on s'attend au tournant dans toutes ces mises en scène du désir, du plaisir! Les lettres y sont le pivot, la conversation y règne en despote pour les échanges à distance, favorisant l'éclosion des sentiments, de l'attente, de la stratégie amoureuse et de ses débordements!
Égrenée d'extraits judicieusement choisis d'opéras de Mozart , voici l'intrigue qui enfle, se poursuit, envahit les corps, fait bouger ce petit monde clos qui tourne en rond dans ses fantaisies érotiques et sensuelles. Clarissa Worsdale, soprano, délicate, légère, sensible et grave à la belle voix mozartienne, déploie des trésors de malice et de gravité dans l'interprétation de sa Marquise sublimée!
Lui, Jean Lorrain, grand homme aux accents graves et pesés, se fait léger, rêveur quasi diaphane pour séduire et ne pas imposer. Talqué de poudre blanche, auréolé lui aussi de quelques dentelles et pourpoints dandy, il feint la passion et tous se prennent au piège de l'amour à mort!
La pianiste, elle, narratrice, de son bel accent confie et dévoile les méfaits des uns et des autres. De son doigté très inspiré, elle fait sourdre les petites et grandes notes de Mozart: très présente, Motoko Harunari, très discrète et subtile, aussi: en guépière comme la marquise, complice!La mise en scène de Pascal Holtzer sert ce trio de choc pour façonner ce petit monde grouillant d'intentions pas toujours très nobles, mais opérantes!
Du bel ouvrage pour un genre "lecture musicale" à développer absolument!

Sous la caresse d’un piano à la fois voyeur et complice, deux comédiens-chanteurs se jaugent, s’affrontent, s’attirent, se repoussent, se manipulent, se blessent, se trahissent, se déchirent, et peut-être… s’aiment. Dans ce combat à mort, la frontière du masculin et du féminin se brouille, car tous deux sont vulnérables autant qu’ils sont impitoyables. Ce ne sont plus un homme ni une femme, mais deux protagonistes subissant dans leur chair les dégâts collatéraux de la passion. Tous les coups sont permis et personne n’en ressortira indemne. Par le prisme de la musique de Mozart et de l’œuvre de Laclos, la Cie Cabarecités propose une relecture de la guerre amoureuse où il n’y aura pas de vainqueur, seulement des victimes.

mardi 22 juillet 2014

Un "César" à Arles pour Christian Lacroix!

Il vient de restaurer l’hôtel César à Arles!
Le voici entouré des costumes de l'Opéra Garnier pour Le Palais de Cristal de Balanchine!

"Shapito Show" : ça danse et ça va vous rendre sourd et muet!

Sur les plages de la mer Noire. Quatre héros ou quatre "losers" vivent chacun un drame profond et personnel. Une jeune fille blonde aux yeux bleus, un geek, un sourd et muet, un chanteur… des personnages tout droit sortis des films de Kusturica, ou encore de Fellini. Un des héros devient fou d'amour , un autre souffre de l'incompréhension de ses amis, un autre veut conquérir l'estime de son père, et enfin le dernier peine à organiser la coopération avec ses compagnons. Un film qui est une ode aux "magnifiques losers" comme l’indique le réalisateur Sergey Loban. Et ça danse énormément
Le langage des sourds-muets pour une des quatre partie est un régal de traitement à la légère!
Tout est drôle, surprenant, chatoyant!

Un drôle de truc. Excentrique. Long. Piégeux. Et faussement désordonné : tout au long des quatre histoires, apparemment indépendantes, les mêmes personnages se croisent en Crimée, dans des paysages sauvages ou sur une plage surpeuplée près de laquelle trône une sorte de cirque, le « Shapito Show »... Sergueï Loban a du talent, mais il croit, hélas, en avoir plus qu'il n'en a, ce qui le pousse par moments, entre Fellini et Jodorowsky, à quelques excès baroques qu'il maîtrise mal... Il filme avec fièvre, en revanche, et sensibilité, des esseulés tragi-comiques : un cybergeek falot en quête de l'âme soeur, rencontrée sur Internet, un chanteur sourd (et boulanger...), peu doué pour une fraternité qu'il recherche désespérément. Sans oublier — le plus réussi — un acteur célèbre, ­devenu cynique à force d'avoir malmené son âme (c'est très slave, ça !) et qui, sans pouvoir s'en empêcher, vam­pirise son fils, apprenti cinéaste... Emerge de cette fresque intimiste une Russie déboussolée, extravagante, à la douleur presque gaie, plus proche du Gogol des Ames mortes que de Tchekhov ou de Dostoïevski

Avignon: danse dans le "off"! Belle récolte!

Au Théâtre Golovine, deux bons spectacles:
"L'intrusion" du chorégraphe Gilles Schamber, qui n'est pas un inconnu de la maison de la danse légendaire d'Avignon (voir la belle expo aux archives municipales).
Quatre danseuses, plus d'une heure durant von t devant nous, sans quitter le plateau, s'enivrer le mouvement, de perte, de perdition
a notion de "dépense" nait d'emblée pour cette performance, entre grace et virtuosité
La chorégraphie, simple, sans chi-chi se fait écriture des corps dans l'espace, échanges, occupation maximale du plateau pour y nicher les évolutions sempiternelles, poétiques ou "mécaniques" des corps lancés dans la verve de la bataille. Impressionnant!
"Tina": jolie surprise signée de Benoit Bar de la compagnie Appel d'Air.Déjà présent sur Avignon avec deux créations originales in situ, "drive-in" et une sacrée histoire de canapés!Le "genre" en serait le thème majeur: féminin, masculin et ?. Travesti ou autre figure de la sexualité.
Peu importe car c'est drôle et fort: deux femmes, de dos, perruquées, un être hybride, entre androgyne et troisième genre.C'est malicieux et plein de références à une jeunesse, celle des modèles Barbie, des robes à pieds de poule, de la couturière du quartier, de l'homme à la Pina: en robe et bien dans sa peau, malicieux et danseur classique à la fois Ils sont plein de charme ces troius interprètes, très respectés et mis en valeur par leur chorégraphe dont le propos séduit, questionne et attire à lui. Belle réussite, en couleurs, en musique, en-gendrée par un légitime questionnement sur l'identité sexuée dans la danse. TINA, There Is No Alternative!

A la Condition des Soies, c'est le travail de Erika Zueneli qui interpelle le regard. Avec deux pièces, un solo "Daybreak 07/14" qu'elle danse au cœur de la petite salle ronde: solo tendre, confidentiel mais aussi rappellent parfois la cruauté ou l'originalité d'une "danse de la sorcière " de Wigman. Très organique, corps non dissimulé qui nous fait front dans une proximité étonnante.
Un duo "Incontri" met face à face deux danseurs en conflits: ils se repoussent, s'agressent, contact aux poings, rage ou tendresse au corps Ils sont trois, investis à tour de rôle dans cette proposition pétrie de force, de malice et de passion. Gestuelle originale, jeux avec l'objet, mais pas trop: une table, deux chaises comme tremplin aux évolutions humaines.
Les compagnies de Taiwan sont toujours présentes à la Condition des Soies et avec "Fabrication", Chang, Chien-Kuei et Chang, Chien-Chih de la compagnie Chang Dance Theater séduisent par la magie de leur prestidigitation autour de trois danseurs virtuoses en mal de placard à investir façon Willi Dorner:la danse ne connait pas de frontières dans le mimétisme ou l'invention!

Autre surprise, au delà des aprioris que l'on pourrait avoir sur les talents chorégraphiques de Marie-Claude Pietragalla: c'est à 22H 30 , en alternance au Théâtre Le Chien qui fume.
"Etre ou paraitre", un solo de et avec Julien Derouault, ravageur interprète de textes d'après Shakespeare et Aragon. Il arrache et brûle les planches, extatique, révolté, passionné. Corps canonique, certes mais jamais impérialiste ni totalitaire. Surprenant. Le pianiste à ses côtés fait duo et duel, répondant et osmose: c'est Yannael Quenel, remarquable complice.
Avec le duo "Les chaises" inspiré de Ionesco, Pietragalla et Dérouault s'en donnent à cœur joie avec deux interprètes singuliers, Daravirak Bun et Blandine Laignel. Pétris d'humour, de punch, de malice, les voici aux prises avec l'univers absurde de Ionesco et ça marche à coup de chaises et de joutes verbales Comique, tragique, insolent, le spectacle est aussi burlesque et accompagné de musique originale, toujours grâce à ce pianiste très inspiré et rêveur.
Côté hip-hop, on retrouve au Théâtre de l'Oulle les danseurs du "Collectif  2 Temps 3 mouvements" autour du travail de Nabil Hemaizia avec "Prêt-à Penser".
Évocation des salles des pendus dans les carreaux des mines, corps suspendus à des cintres, reliés par les cordes, manipulés comme des marionnettes ou téléguidés par leurs impulsions.Original et convaincant, belle gestuelle hip-hopienne sans trop de références cabalistiques et de glossaire traditionnel du hip-hop.Kader Attou comme complice et regards bienveillants fait de ce spectacle un "prêt à porter" sur mesure, à la démesure des normes imposées et reniées. On y revêt les costumes du "prêt à penser" pour quitter rapidement la chrysalide et s'en affranchir!
Au théâtre du Roi René, autre proposition plus classique, celle du groupe Stéphanois de "Ballet2rue": cinq danseurs de formation hip-hop ou classique revisitent Mozart, Vivaldi et autres poncifs musicaux pour nous convaincre que danse du hip-hop sur du baroque, est possible Ce n'est pas nouveau, mais cela fonctionne dans un beau professionnalisme!  "B2R".
Et puis pour clore côté formes hybrides, courez voir au Théâtre des Lucioles, "L'homme d'habitude" de Bruno Pradet (compagnie Vilcanota) et du groupe "Les Blérots de Ravel".
Danseurs et musiciens se coltinent leurs genres, leurs corps dans un show tonitruant, très bien monté et mis en scène où se mêlent les corps Le batteur devient danseur et élément au sol d'un dispositif original, un manège de danseurs sur une scène tournante fait vibrer musique et gestuelle C'est punch et rock, vivant vif, intelligent, jamais faux ni tape à l’œil. Concert de danse déconcertante, vibrations multiples, chaleur et générosité croisées pour un temps de divertissement très élaboré; on rêve de les retrouver au festival "l'humour des notes" de Haguenau!

Avignon : la danse dans le "off"! Au CDC et chez "La belle scène saint-denis"

"L'été particulièrement danse au CDC" Les Hivernales, troisième édition bien "chambrée", bonne cuvée éclectique, variée, séduisante!
10H au Théâtre des Hivernales à Avignon: le "marathon" peut commencer avec en "entrée", "Siwa" de Michel Kéléménis ou "la persistance rétinienne d'un Eden fantasmé".Un quatuor de danseurs évoquant l'univers de l'oasis égyptienne  de Siwa: atmosphère feutrée, danse éthérée, fluide, en dentelle , tonique au phrasé très délicat.La poésie de cette atmosphère est renforcée par le choix musical, cher au chorégraphe: Debussy et son "Quatuor à cordes", rehaussé par la création musicale de Yves Chauris"Shakkei-Quatuor à cordes N° 2": du très bel ouvrage, interprété avec grâce par quatre danseurs sur le plateau et un fond vidéo évocant lever ou coucher de soleil comme on le souhaitera au petit matin avignonais!

Tout autre registre pour le "plat" du jour de midi, avec "Zoll" de Christian Ubl: un joli, plat de résistance très évocateur dans le sous-titre qui contiendrait déjà tout le propos très décapant de ce créateur hors norme! soit "I'm from Austria, like Wolfi!" et "Shake it out (extrait)" Deux pièces bien distinctes mais où la griffe du chorégraphe, acerbe et bien acérée joue et prend ses fonctions décapantes avec bonheur. L'humour et la distanciation sont de mise ici et l'on sourit sans honte devant le spectacle à la foi pitoyable d'une nation décriée politiquement qui s'empêtre dans ses identités et volontés d'appartenance vaine à l'Europe! Des drapeaux et oriflammes ponctuent la lecture de ce paysage dérisoire! C'est drôle et mali, très indiscipliné et politiquement incorrect! Le patrimoine autrichien en prend un sacré coup: short et Mozart avec ses légendaires "boules" pralinées, son chanteur fétiche Reinhard Fendrich,
Europe, tu fous le camp, avec ce quintet de danseurs militarisés, arpentant en chorus, le plateau, policés, dressés comme des chiens de combats dans un rythme sempiternel, agaçant, entêté, enivrant qui va bien sûr basculer côté panique et pagaille dans une joyeuse dissolution des corps formatés!

"Us-Band" de Samuel Mathieu à 13H 45 n'est pas le dessert idéal ni notre tasse de thé: un quatuor prétentieux soit disant inspiré du "Husbands" du réalisateur très chorégraphique (voir la thèse de Jackie Taffanel à ce propos) John Cassavetes.Désirs et divagations masculines sur l'univers des hommes: leurs fantasmes, jeux, travers et autres singularités. Peu convaincant.

Pour rêver à 15H 45, à l'heure du gouter, on n'hésite pas à se plonger dans l'univers graphique et onirique de Anthony Egéa avec son conte chorégraphique "Dorothy". Le "magicien d'Oz" veille au grain pour cette danseuse, Vanessa Petit, très inspirée qui tournoie dans des spirales vertigineuses, sur fond de scène et de sol marqués par un graphisme rythmique très intéressant.Inspiration capoeira ou hip-hop, grâce très "féminine" à la touche rêveuse.Les personnages se succèdent, les costumes et le décor basculent pour évoquer des univers très variés: la peur s'empare de ce jeu, la joie, l'errance, le bonheur aussi.L'illustration de Loic Godart et Fred Bayle, la création vidéo de Yvan Labasse concourent à créer cette légende fantasmée pour petits et grands et le ravissement opère sans un faux pli!

Apothéose pour la soirée avec à 21H 30, le clou de la programmation: "Mas-Sacre" de Maria Clara Villa Lobos.On la connait pour son humour décapant, son culot et sa verve, son langage qui n'est pas "de bois"!
Ici c'est le Sacre du Printemps de Stravinsky qui est revisité avec pour thème, le massacre des poulets en batterie!C'est un vrai petit miracle, bijou de fantaisie cruelle, et massacrante.Société de consommation dévoilée, abus et horreur de l'industrialisation de l'alimentation: tout y est grâce à la fois à des images vérité, projettées en simultané, et présence des quatre danseurs, prestigieux interprètes de cette farce, cette pochade burlesque, décalée et pas tendre du tout!
L'aile ou la cuisse?: vous n'en aurez plus du tout envie en sortant de l'usine, abattoir à viande!
Les quatre escogriffes font une lecture musicale et rythmique du Sacre digne d'un Del Sarte ou Willems et gadjets, objets, corps se mêlent pour fantasmer juste sur un sujet brûlant.
Un vrai conte de fée qui n'en serait pas un où la société de conso mise à nue ressemble à ce corps dénudé, tel un oiseau, poulet plumé que l'on décortique comme pour une autopsie.La fiction dépasse la réalité, ou l'inverse, comme on voudra, mais la magie opère une heure durant, sans faille: petit "miracle" que ce "mas-sacre", "morceau de choix pour cette programmation fort réussie de "Lété danse au CDC"!

Autre lieu du "off" très prisé pour la danse, le Théâtre de la Parenthèse qui héberge le temps du festival, le projet de "La belle scène saint-denis" (Théâtre Louis Aragon et Le Forum)
Une programmation rêvée au petit matin de dix heure à midi et à 18H dans une cour privée, aux accents intimes de l'échange d'expériences chorégraphiques insolites, insolentes, inédites.La "profession" s'y retrouve avec chaleur et bonheur: un lieu d'échange indispensable, hélas en péril financier mais pas de fréquentation. Lieu incontournable pour y découvrierles propositions variées de Marion Alzieu et Ousseni Dabare "En terre d'attente", "Man Rec" signé Amala Dianor ou encore le matin de la deuxième édition de programmation, "Cantando sulle ossa" de Francesca Foscarini.L'autre et l'ailleurs y sont les propos récurrents dans des esthétiques multipliées où transparait toujours le désir prononcé de l'identité, de l'altérité , de la considération du langage et de l'existence de l'autre"
A 18H, une révélation, celle de la danseuse interprète Lorena Nogal, pour "Portland" sous la direction de Marcos Morau et Lali Ayguadé. Elle est unique, décalée dans son costume gris, étroit avec sa bulle casquée en main, son corps, tel un oiseau téléguidé, oscillant entre raideur, tétanie et glissé fluide.Son regard médusé, ses accents de folie, d'absence très légers sont un travail d'orfèvre On est capturé, captivé par cet être étrange, esseulé qui attire à lui un spectateur, l'abandonne, s'abandonne.Une proposition évoquant l'Amérique et ses dérives, son drapeau signifiant on ne sait plus quoi. Les chorégraphes dénoncent avec beaucoup de subtilité, une "nation" qui se cherche toujours à travers toutes les identités plurielles qui la façonne. A la manière de cette danseuse atypique qui cherche sa voie et nous trouve pour l'accompagner dans ses chemins de traverse
"Aire de jeu/ Bach" de Bernardo Montet avec Kettly Noel et Frédéric Alcazar succède à cette pièce rare et divertit grace à une rencontre judicieuse entre musique et danse, architecture, lieu et résonances multiples sur la question de la rencontre. On retrouve avec bonheur les forts accents de sensualité de la danse de Montet et la vivacité éclatante de Kettly Noel, aux aguets, à l'affut du geste, de l'instant! Chasseurs du beau, les voilà unis pour un singulier duo , duel de solitudes croisées.
Enfin, Romual Kabore, émeut avec son solo "Romual, sans D", sur son être, son nom tronqué à sa naissance, quelque part oublié dont bil doit partir à la recherche và la conquête en compagnie de la musique de Tim Wensey!
De très beaux moments en partage, donc pour cet événement au cœur du off, "La belle scène saint-denis" qui donne envie d'aller y voir de plus près, en saison régulière.



lundi 21 juillet 2014

Avignon: le "IN" sera politique, sera Danse!

La danse cette année au festival d'Avignon, 68 ème édition sous la nouvelle direction d' Olivier Py se voit offrir une belle place: sa dimension politique, poétique étant ici reconnue à sa juste valeur!
Alain Platel, Thomas Lebrun, Arkadi  Zaides, Julie Nioche et pour les spectacles suivants vus et chroniqués, le succès indéniable!
C'est avec Josse de Pauw que l'on débutera ce voyage dans des contrées et paysages esthétiques et sonores fort édifiants!
"Huis" au Cloitre des Célestins, c'est l'odysée de la vieillesse joyeuse et tonitruante!
Sur des textes de Michel De Ghelderode, Josse de Pauw et Jan Kuijken déployent leurs imaginaires à bon escient! Ils sont six vieillards couchés sur le sol dans la "maison" derrière "la porte"a recevoir quelques hallucinations salvatrices: sons de cloches et autres voix réelles ou factices, engendrées par l'imagination, la démence ou tout simplement l'errance et le temps qui passe et laisse le pouvoir à la féerie des esprits. Les laisser entrer, pénétrer dans l'univers de nos corps, de leurs corps qui du coup se redressent, revivent, se ré-animent!
Du "théâtre musical" signé Jan Kuijken qui séduit autant De Pauw pour sa curiosité envers la mixité des genres.Musique enregistrée, certes, mais bien présente dans la dramaturgie, régissant le rythme de vla mise ven scène, les silences aussi, les recueillements.Musique mixée en direct par Kuijken, attentif au texte, aux déplacements."Le cavalier bizarre", première partie obéit aux lois du grotesque: état de vieillesse des corps renforcé par costumes et lumières inspirés de l'époque, des représentations picturales anciennes.
La mort devrait venir chercher ces hommes, mais elle les évite et ils se confondent en liesse et joie non dissimulée C'est drôle et festif et très réussi.
Dans "Les femmes au tombeau", l'idole c'est Jésus le sauveur pour ces femmes qui entourent la vierge Marie.
Elles chantent, évoquent la vie, se jalousent autour de la figure du Christ.
Hommes, femmes, sont ici émouvants, solides, dans cette "pochade", ce croquis, cette farce bigarée, aux tendres couleurs grissonantes de la vieillesse
De Pauw, en "guetteur", veille au grain et c'est très bien ainsi.
On le retrouve plus "fringuant" dans "An old Monk" au Tinel de la Chartreuse de Villeneuve les Avignon
En présence des musiciens du trio de Kris Defoort au piano!
Quelle verve, quel allant pour notre homme métamorphosé en jeune premier de la danse!
Car la danse, il l'aime et la magnifie, la pratique dans sa vie au quotidien comme sociale ou artistique et cela se voit!Inspiré par Thelonious Monk, ses textes sont plein de poésie et de verve: il les incarne avec bonhuer, fougue, passion et conviction, laissant toute latitude à la musique, au rythme des percussions (EXCELLENT très jeune  Lander Gyselinck) et de la basse électrique de Nicolas Thys.
"Monk, le moine, le pianiste génial ont inspiré aux artistes ce spectacles hybride, atypique: accord entre mots et notes, entre les deux créateurs. Improvisation des mouvements du corps, tout bouge en symbiose.
La mort est un des moteurs de la vie pour De Pauw: il résiste avec de l'humour du mouvement ravageur pour son âge.Bel exemple de résistance au temps!
L'engagement de Robyn Orlin est tout autre mais l'humour ce coup çi est de mise!
Avec sa création "At the same time we were pointing a finger at you, we realized we were pointing three at ourselves...", la chorégraphe sud américaine nous fait jubiler sur le mode "exotique"avec une bande de performeurs hors pairs, africains. Se pose pour elle la question de notre regard sur ces corps africains, les torses nus, le colonialisme, l'identité, l'altérité.
Les "sans-papier" y sont évoqués avec force et malice, humour et vérité sans contour. Pas de langue de bois ici! Feu les corps souffrants et victimes: voici ceux de la révolte, puissants, beaux, pas sages, exultants et frénétiques.La farce, le rire sont là pour attester de l'existence de ces faits et gestes, de nos aprioris, de nos peurs, de nos clichés.On est interpellé par les danseurs qui se faufilent dans le public, le questionne, l'agace, le secoue sans le brutaliser jamais. On est interpellé par la réalité à travers l'humour et la dérision. Pas de désenchantement mais de la belle révolte, des voltes pour ne pas se défiler mais se sentir responsables de nos positions, postures, attitudes: comme des danseurs: conscients, politiquement engagés sur le devenir de l'être libre!Sacrée Robyn Orlin, toujours surprenante et battante.Elle appelle à la vigilance et guette en veilleuse le moindre signe de faiblesse de notre part et de la sienne.

Et les "Sujets à vif" à l'initiative de la SACD : toujours dans le mille?
Les programmes C et D, très éclectiques, variés, changeants, toujours nichés au sein des Jardins de la Vierge du Lycée Saint-Joseph, font recette."Indiscipline"?
Bien entendu! Et comme il se doit!
On remarquera "Il se trouve que les oreilles n'ont pas de paupières"( prélude)" d'après "La haine de la musique" de Pascal Quignard, mise en scène de Benjamin Dupé avec Pierre Baux, comédien et Garth Knox au violon alto.
Voici une vraie rencontre, une écoute et un échange étonnant entre la pensée de Quignard, la musique, le corps du comédien et notre intelligence. On sort grandi d'une telle effervescence intellectuelle, guidée pas à pas par musique et paroles, silences et recueillement. La magie opère, les textes semblent limpides malgré la hardiesse des propos et révélations que l'on suit avec délectation, envie et empathie. Une lecture-démonstration très édifiante , une réflexion sur la musique que chaque artiste de toute discipline se devrait de lire, de rencontrer pour s'y confronter professionnellement!
Pierre Baux y est confondant de simplicité, malgré lou grâce à la virtuosité du texte et de son contenu.
"Une estime rare adressée au public" que ce projet çi!
Après cet exercice de voltige périlleux, on se re-pose avec "Buffet à vif", une tonitruante pochade sur le déconstruction, le sacage, le massacre d'un véritable buffet de cuisine, ou de salon que deux escogriffes, s'échinent à détriure une demie- heute durant devant nos yeux inquiets et ébais!
Performance, farce, exercice de style ludique, loufoque? Chacun ira de sa version. Reste que Pierre Meunier et Raphael Cottin y sont des déménageurs audacieux ou laborieux, drôles, désopilants. Un bain de jouvence, de décontraction, truffé d'humour salvateur. En ces temps qui courent, une bouffée d'air frais est salvatrice! Buffet froid mais pas indigeste, signe amical à la création dans le vif du sujet: l'objet n'est pas à négliger fut-il une armoire normande à abattre! Tous les soirs, du garde meuble de la SACD sort une nouvelle victime!
Gare à la SPB ; société protectrice du buffet ou du patrimoine!
Le programme D de 18H est moins réjouissant et convaincant.
On ose à peine parler du raté en flèche de Marie Agnès Gillot et Lola Lafon qui frôlent la catastrophe sémantique, esthétique et politique avec "Irrévérence(s)" dont le sujet serait les années ratées d'un petit rat de l'opéra confiné dans son art monastique alors que copains et copines se la coulent douce et perdent leur temps à vivre une adolescence normale.
Texte et gestes indigents, maladresse d'une comédienne à mi-mots, auteure et interprète de propos rétrogrades sur le régime communiste roumain. Indigence de la "chorégraphie" qui se résume à un glossaire d'exercices de danse classique à la barre (certes très rafinés car une danseuse étoile de la pointure de Gillot, ça ne se refuse pas)
Mais est-t-on voyeur d'un monstre sacré qui s'échauffe, nostalgique d'une danse sacrificionelle?
On reste médusé, sans voix, pétrifié: si c'est le but c'est réussi. Sinon on renvoie sa copie et on oublie.
La seconde proposition du "Sujets à vif" respire l'étrange et l'incongru: c'est "Je vais danser autour de ta tête jusqu'à ce que tu tombes": une demi-heure durant un personnage quasi homme de Neandertal arpente le plateau, vite secondé, puis doublé par son ombre. Un escogriffe emprunté à la démarche hésitante. Drôles de divagations signées Manuel Vallade et Volmir Cordeirof pas toujours très convaincantes.
C'est le risque encouru par le pari du "Sujets à vif" et l'on ne peut que saluer l'audace et la curiosité qui y président!
Le "clou" du festival IN : le magistral spectacle de Lemi Ponifacio, "I Am" dans la cour d'Honneur du Palais des Papes.
On le connait pour son engagement politique auprès de la cause du peuple Maori, mais ici il est question de guerre, de mort à travers l'inspiration de texte de Artaud et Heiner Muller.L'espace de la Cour d'Honneur est chargé de mémoire, de sacré, de théâtre et de vérité pour le metteur en scène qui n'a de cesse de transformer cet immense plateau en plage de rituel.
C'est un cérémonial, lent et fort, empreint de solennité, de majesté. Acteurs, chanteurs, professionnels ou amateurs convoqués à cette occasion et de la place avignonaise, jouent le jeu de la cérémonie commémorative de la grande guerre.Mais bien au delà, c'est à un voyage initiatique, recueilli, que le public est convié, s'il le veut bien, car c'est ardu et profond, rude et tout de noir conçu.
Une mise en espace judicieuse met en scène des corps tels des moines ou capucins en prière qui errent, divaguent ou défilent en rang serré: victimes, défaits, résignés?
La scénographie inspirée de l’œuvre de Colin McCahon est unique: le "i am" emblématique de son œuvre picturale s'y reproduit à l'envie, et une cascade le lumière déferle du haut des remparts de la Cour. 
Emouvant ce "sur mesure" scénographique, ainsi que cet immense pan de murailles sur lequel gravitent hommes et femmes ainsi qu'un Christ désarticulé, bruissant, percutant, immolé.
Une oeuvre magistrale ou chants, cris et paroles abondent pour vider le silence, agacer la cruauté et dénoncer l'absurdité de la guerre
Le théâtre, la danse, les corps s'y rencontrent pour fêter une résurrection de l'humain.Enfin!

Le "IN" nous parle et nous interpelle encore au delà des frontières avignonaises et c'est bon signe!

"Montpellier danse 34 ": agoraphage!

Jean Paul Montanari, le désormais légendaire directeur du festival Montpellier Danse affirmait pour cette édition 2014, une volonté de dédier cette manifestation, aux espaces de l'Agora. Un lieu mythique, des espaces multiples dédiés à la création artistique contemporaine depuis que le site du couvent des Ursulines de Montpellier est destiné à accueillir et promouvoir en son berceau, tous ceux qui œuvrent en direction de l'effervescence de l'imaginaire créatif.
Pari gagné si l'on considère la pièce d'Israel Galvan, un solo unique et original, dédié à la cour des Ursulines, sur le sol, à même la matière minérale. Il danse seul, sans musique une heure durant. C'est fascinant, tétanisant de gravité, de majesté, d'intériorité et de respect. Respect en hommage à Vincente Escudero, danseur et chorégraphe de flamenco au début du XX ème siècle, protagoniste d'une danse sans musique, bien avant les revendications d'un Cage ou Cunningham!
Le sol est sonorisé, les vibrations des frappés de Galvan, sont amplifiées, magnifiées et font écho dans la réverbération des arcades de la cour.
Il est là, présent, charnel, de profil avec ses gestes emblématiques et désormais griffés de son sceau: claquements tout azimuts, percussions corporelles inventives, jamais ni vues, ni faites, désoriantantes à souhait.
On est captivé par ce gout du risque, cet humour à fleur de geste ou de regard, ces poses, ses attitudes ou postures . Et le sol lui répond, ils dialoguent dans le minéral, la poussière, le sable. Il se jette au sol, abandonne la légendaire verticalité du flamenco et des ses ports de tête martiaux!
Son dos s'imprègne des traces de poudre, il vit devant nous son expérience unique, ses moments où il distille le temps à sa guise dans sa propre musicalité. C'est magistral très fin, jamais impérialiste ni dictatorial, sensible et très fort à la fois.Un coup de maitre pour cet homme qui danse en état de grâce constant!

Autre spectacle, de Jan Fabre, autre solo chorégraphié pour Cédric Charron, "Attends, attends, attends....(pour mon père)": les textes de Jan Fabre, interprétés ainsi donnent sens à ses écrits et laissent transparaitre une dramatique approche de la condition de l'homme.On prend plaisir à découvrir l'âme de cet être dansant sur une musique de Tom Tiest, dans une dramaturgie de Miet Martens.La relation entre père et fils en est le fil conducteur et résonne intelligemment aux oreilles et aux yeux d'un public réuni au sein du studio Bagouet, autre lieu de l'Agora de la Danse!Il danse le temps, l'espace dédié à des aveux à son propre père: c'est émouvant et interprété avec force, rage et subtilité.
Jan Fabre, qui a tant chorégraphié pour les femmes, se révèle ici un complice étroit avec l'homme, le danseur de la douleur, le guerrier de la beauté esseulé dans l'arène, au cœur, au creux d'un jeu juste, jamais pathétique, entier et vrai. Du bel ouvrage en résonance avec l'esprit du lieu et de ce rendez-vous avec lui-même!Visions oniriques d'un homme en barque, d'un être fantomatique sorti des brumes.....


Quant à Alonso King, c'est avec "Concerto for two violins// Quintett:: et Resin" qu'il révèle les contours du théâtre de l'Agora: un lieu magique, scène en plein air adossée à un mur grandiose!
Une danse inventive, sensuelle, virtuose où les interprètent débordent d'authenticité, de singularité, de personnalité.
On est fasciné par le jeu de Meredith Webster, une personnalité hors pair de la danse contemporaine. État de grace autant sur les musiques de Bach que les chants séfarades de "Resin"où les musiques tibétaines de "Quintett".Alonso King révèle ici un langage universel authentique, spirituel , trèsc aérien à la touche toujours virtuose, très lisse, agréable au regard, fascinante.Des incidents, des ruptures en font un charme irrésistible et l'on se font avec ravissement dans cet univers très personnel où les corps à l'unisson, en solo ou duos, vibrent à travers son écriture!
L'exposition de photos de Grégoire Korganow, hommage aux interprètes" sortie de scène" accompagne cette programmation d'un cru excellent, dans la cour de l'Agora: des hommes et femmes peuplent de leur regard et présence, cet espace et entourent de leur présence ceux qui y déambulent.
 Le visuel du festival, un petit cercle de femmes, mannequins de chez Lacroix, réunis en petit cercle intime et complice comme autant de "causeuses" à la Camille Claudel (photo de Korganow) résumerait très bien l'esprit des lieux, l'esprit de la touche et de la griffe Montanari 2014. Surtout être agoraphage et convivial!


mercredi 2 juillet 2014

"A la recherche de Vivian Maier": trouvée! Il y a pas photo!

Le corps à corps d'une photographe avec son image, son destin, insondable, dont la "part d'ombre" est ici dévoilée sans fioriture! Un film de Charlie Siskel et John Maloof.
L’incroyable histoire d’une mystérieuse inconnue, photographe reconnue aujourd’hui comme l’une des plus grandes Street Photographers du 20ème siècle. Née à New York, d’une mère française, avant de résider à Chicago, Vivian Maier était inséparable de son Rolleiflex et prit tout au long de son existence plus de 100 000 photographies sans jamais les montrer.
A LA RECHERCHE DE VIVIAN MAIER ou la découverte de la vie et du regard hors du commun de cette femme sur le monde.
Pour être libre d’exercer son art quand elle le voulait, Vivian Maier fut une nanny excentrique toute sa vie. Cachées dans un garde-meuble, c’est par hasard que John Maloof mit la main sur les photos de Vivian Maier en 2007. Depuis, il n’a cessé de chercher à mettre en lumière son travail et les expositions se multiplient partout dans le monde.