samedi 31 mai 2014

Tapis de souris: danses tapies....



Godard: "Adieu au langage": bonjour au corps!

Adieu au langage est un film franco-suisse réalisé par Jean-Luc Godard sorti le 21 mai 2014. C'est le quarante-septième long-métrage du réalisateur, le premier tourné en 3D, et le septième présenté au Festival de Cannes, avec qui Godard entretient des rapports difficiles.
Avant la sortie du film, une bande-annonce et un résumé sibyllins sont diffusés, qui intriguent la presse française, ce qui est une habitude du réalisateur. Le casting, constitué d'acteurs inconnus du public, surprend également tout un chacun!
Prise de tête ou "prise de corps"?
Ilfaut savoir que les comédiens sont pour Godard des êtres de chair, de passion autant que des vecteurs de pensée en mouvement!
Et dans ce film là, c'est encore plus flagrant grâce à l'utilisation de la 3 D, plus vraie que nature, obligeant la pupille à une gymnastique nerveuse et neurologique très salvatrice.
Alors les émisphères fonctionnent doublement et développent nos sens, dessus, dessous.
Les corps nus de nos deux protagonistes inconnus, sont bruts de coffrages, simplicimes, sans éros ni tanatos!
La chère est gaies et légère, les propos sur l'animalité d'un chien, héros et figure fétiche du film,pleins d'enseignement: seul le chien s'aime moins que lui-même, et aime plus l'autre!
Couleurs fluo, relief agressif, images dédoublées: tout est vertige de l'amour, prises de corps comme dans les arts martiaux et si le verbe tente d'être roi, il est vite détrôné par la place prépondérante du corps dansant, chorégraphié malgré lui dans des espaces aussi singuliers qu'une cabine de douche ou un square de cité!
"Ah Dieu au langage" et sa "nature" ses "métaphore" surprendra encore longtemps!
On dire du Gallotta des premiers temps!

vendredi 30 mai 2014

"Le sens de la marche"par Martin Adamiec:belle dé marche à ne pas louper!

Trois étages de "marches" à grimper, et vous y êtes!
Avec Martin Adamiec, c'est toujours la surprise, la différence d'une expérience à l'autre!
Lecteur, comédien, metteur en scène, le voilà avec ce spectacle en appartement, toujours "en marche": une heure durant, il évoque à travers la lecture ou l'interprétation de textes de son choix des univers où l'homme est en marche, dans le bon sens, celui de la découverte, de la poésie du verbe, des mots.
"Avances" disait Jérôme Andrew à ses danseurs: bouger, se mouvoir comme ce vagabond, va-nu-pied qu'il incarne, sac à dos en main, dans un décor de feuilles vertes, au sol étalées, encore cassantes d'une récolte de verdure récente
Un parterre de feuilles de lectures, de pages noircies par des auteurs comme Maurice Chappaz, Guy Goffette, Philippe Jaccottet, Jean-Michel Maulpoix, Jacques Reda (le sens de la marche) , Gustave Roud.....
Martin incarne le verbe, s'en joue avec bonheur et malice dans une atmosphère intime et feutrée de bel appartement, en jachère, comme lui, dépouillé de ses attraits
A vif, abrupt, comme quand on marche, pense, réfléchit et danse (voir Nietsche)
Toujours dans le bon sens.
A l'épicerie "Fine" on trouve toujours au tourniquet, quelques ouvrages à kidnapper:ce que faisait notre héros dans la vie aussi pour glaner la quintessence de son savoir d'amoureux de la littérature et des livres!
Alors prenez le train dans le bon sens de la marche pour ne pas en louper une!

Du 29 Mai au 7 Juin
20H 30 28 rue Kuhn à Strasbourg chez Articulations
entrée libre corbeille
réservation: 06 64 99 80 31

« Ce qui importe dans la marche n’est pas son point d’arrivée, témoigne D. Le Breton, mais ce qui se joue en elle à tout instant, les rencontres, l’intériorité, le plaisir de flâner…, c’est exister, tout simplement, et le sentir  »

Des rêveries de Jean-Jacques Rousseau aux semelles d’Arthur Rimbaud, nombre d’œuvres littéraires et philosophiques ont d’ailleurs été composées « à l’air libre ». Le philosophe Frédéric Gros en a fait un livre, Marcher, une philosophie, qui a connu un joli succès. Pour lui, la marche a pour mérite de transformer le rapport du corps à l’espace. « Le paysage est un paquet de saveurs, de couleurs, d’odeurs, où le corps infuse… », affirme-t-il. Tel panorama paraît plus beau, plus propice à la méditation, à celui qui a fait l’effort de gravir la montagne pour y avoir accès. Tout se passe comme si la marche, la fatigue qu’elle entraîne, la persévérance qu’elle requiert étaient récompensées par un surcroît de beauté et de liberté offert au seul marcheur. L’esprit, alors, sautille et jubile, plus libre, moins contraint par ses références que lorsqu’il est immobilisé dans un bureau ou une bibliothèque.

Offrant un autre rapport à l’espace, la marche promet aussi – et peut-être surtout – un nouveau rapport au temps. Elle rappelle à chacun son statut d’Homo viator (lire Homo viator), avançant à son rythme, calme et régulier, en migration perpétuelle, depuis la nuit des temps. La lenteur est nécessaire pour apprécier le mouvement. Les grands marcheurs en font tous l’éloge. « Dans nos vies riches, bombardées de mots et de délais, le prix à payer est le temps qu’on nous vole, souligne ainsi l’écrivain-voyageur S. Tesson. Il est nécessaire de se laisser à nouveau traverser par le temps, de ne pas le fuir, de ressentir le flux des heures qui s’étirent, de faire l’expérience de l’infini de l’instant  »

"Platée" de Rameau à l'ONR:à plates coutures!

onr 2014
onr 2014
version Scozzi 2002

Comédie lyrique de Rameau créée à Versailles en 1745, Platée est l'opéra le plus populaire du compositeur dijonnais, avec Les Indes galantes. Véritable farce, opéra bouffon, Platée nous emmène avec beaucoup de malice au pays des grenouilles.
version Scozzi 2002

Le personnage central de l'opéra est la Folie, que l'on considère comme le double du compositeur lui même. L'histoire, digne d'une fable de La Fontaine, nous dira combien beauté et laideur sont relatives...
On retrouvait en 2002 dans cette production de l'Opéra National de Paris un duo de choc qui a fait ses preuves dans de nombreuses productions de Jacques Offenbach, autre grand « comique » français : le chef d'orchestre Marc Minkowski et le metteur en scène Laurent Pelly. Gags à répétition, magie des décors et des costumes, voici un opéra baroque qui ne cesse de nous émerveiller.
version Scozzi 2002
La distribution réunissait les meilleurs chanteurs de ce répertoire avec notamment Paul Agnew, Mireille Delunsch, Laurent Naouri, Vincent Le Texier... Une production absolument délirante, dont les costumes de la chorégraphe Laura Scozzi et les décors de Chantal Thomas étaient au top de l'inventivité.Divertissement garanti !
Aujourd'hui à c'est à l'opéra national du Rhin :
Ballet bouffon (comédie lyrique) en trois actes et un prologue
Livret d'Adrien-Joseph Le Valois d'Orville
Avant que Rameau ne compose Platée, l'humour n'avait pas souvent eu l'honneur des scènes lyriques, qui se devaient de montrer des héros nobles, valeureux, aux destins au-dessus de la moindre bassesse. Ici, le génial compositeur renverse tous les codes, mettant en scène une grenouille prétentieuse qui pense avoir réussi à toucher le cœur du dieu des dieux, Jupiter. Mais Rameau déborde largement le cadre du divertissement, et si l'outrecuidance de notre grenouille sera douloureusement châtiée par un finale cruel,
n'est-ce pas aussi que le compositeur souhaite mettre en lumière la violence que les puissants de ce monde font subir aux plus démunis ? Une fable que l'on dirait aujourd'hui « déjantée », où Rameau crée des musiques plus inventives, plus riches, plus virtuoses que jamais, mais où toujours pointe, sous l'apparent délire (la « Folie » elle-même fait partie des personnages !), une critique acerbe de la société du milieu du XVIIIe siècle.Avec bien sur les danseurs du Ballet du Rhin, coachés par Didier Merle, le "baroqueux"!

DIRECTION MUSICALE
Christophe Rousset
MISE EN SCÈNE Mariame Clément
DÉCORS ET COSTUMES Julia Hansen
LUMIÈRES Reinhard Traub
CHORÉGRAPHIE Joshua Monten
DRAMATURGIE Clément Hervieu-Léger

jeudi 29 mai 2014

Willi Dorner à Strasbourg! Cité en mutation...

Millefeuille de corps, amas de danseurs, interstices urbains et failles comblées, architectures in situ pour revisiter l'esprit des lieux, leur ligne,leur tectonique, leurs secrets et recoins inconnus de nous jusqu'à ce jour!
Balade urbaine surprenante, visite guidée incongrue de notre capitale européenne, en danse capitale!
N'oubliez pas "Bodies in urban spaces" jeudi 14H 18H
vendredi et samedi 15H et 19H RDV Place Kléber!!!
Tête à queue, amoncellement, alignements et figures colorées, anonymes dans l'espace très "urbain" de notre cité en toute capacité de transformation, de maquillage, de non-camouflage!
Dans le cadre du festival "Nouvelles Strasbourg, danse, performance
www.pole-sud.fr

mercredi 28 mai 2014

Soirée "duo" à Nouvelles de danse Strasbourg: partenaires de connivence!


Deux spectacles hier soir au programme de l'avant-dernière soirée du festival"nouvelles".
Deux duos d'hommes, mais de facture si différente!
Quand la danse passe d'une forme à l'autre sans plus de discours: des deux circassiens Alexandre Fournier et Mathias Pilet pour "Nos limites" de Radhouane El Meddeb, on retiendra l'extrême précision des attitudes, gestes mesurés, calculés au milimère près pour mieux s'emboiter les uns dans les autres, s'emboiter.
Pour donner aux corps enlacés une dynamique hors pair, une fusion autant qu'une distance qui en disent long!
Plateau nu, tapis de sol blanc délimité au sol, silence total, sans musique de fond, hormis les sons des corps,les rythmes corporels qui soulignent et animent toutes les situations
On passe du cocasse de ces rencontres improbables, à une légèreté, une complicité redoutable entre le petit brun et le grand blond, vêtus soft, cool.
Du bout du tapis, ils s'observent, se regardent , se scrutent avant de passer a l'offensive de la rencontre, du choc tectonique entre les corps.
Ils activent tous leurs membres, les triturent, les exercent avant de se confronter l'un à l'autre dans une grande curiosité bienveillante.Tout fonctionne dans ce grand contrôle technique et l'on peut alors passer aux roulades, aux glissés, à la reptation commune qui relie les corps et en font de bons engrenages souples, bien huilés.Drôles d'esgogriffes, curieux partenaires de jeux, toujours accueillants l'un vis à vis de l'autre: jubilation des exercices très subtils d'élévation, de portés virtuoses où tout semble possible dans une grande poésie de la tendresse des sentiments
Deux compères qui tentent le tout pour le tout, le plus grand, aspiré par l'éther, le plus petit, malicieux et joueur, très terrien.Jeu de construction des corps en géométrie variable, formes en ronde bosse qui se sculptent dans l'espace scénique: on dirait un légo qui se fabrique à l'envi des humeurs des corps gracieux, déliés, savoureux au regard!
Fondu au noir:on découvre plus tard la virtuosité de la technique du "petit" malicieux: très belle démonstration de savoir-faire physique, performance qui laisse le spectateur en apnée, intrusion de la musique jusqu'alors absente....No limites!

Plus tard dans la soirée nous accueillent au studio, Edmond Russo et Shlomi Tuizer: un duo, deux hommes, tient donc!
Mais radicalement opposé!
Deux hommes, danseurs, vont se frotter à l'écriture poétique de Affari Esteri. C'est "Embrace".
La voix sera le fil conducteur, musical et sémantique des évolutions de ces deux hommes, complices pour une présentation souvent en miroir de leurs évolutions dans l'espace lumineux de rampes de spots, alignés en sculptures plasticiennes.Ils sont neutres, très coulants, fluides et en osmose: portés, relâchés, tiré-poussé très organiques animent leurs diagonales, lisses et sans faille.Musiques de Oren Bloedow pour faire vivre intensément cet "Embrace", évocation de l'étreinte:enlacer, contenir, comprendre dans toutes sortes de situations agrémentées d'objets, d'accessoires, de tissus, gants et autres sujets d'expérimentation.
L'entrave aussi, celle qui lie les corps à leur corps défendant!
L'autre comme partenaire, à l'amour , à la mort, à la vie et ses méandres harmoniques
Ecrire, décrire la danse, la frotter en dissonance ou polyphonie des corps en mouvement: un beau vocabulaire, riche et inventif fait de cette pièce un petit glossaire des risques et périls de la relation danse et verbe:la musique, le phrasé et la calligraphie de l'écriture en sortent bien indemnes!

Belle soirée cohérente, instructive et pleine de digression sur le duo, en apparence car ils'agit bien d'oeuvre collectives, polyphoniques et résonnantes, au delà de la simple présence charnelle des danseurs interprètes.
A Pôle Sud ce mardi 27 Mai.

mardi 27 mai 2014

"Sacré sacre du printemps" de Laurent Chétouane:son sacre!

Ils sont sept tout de noir vêtus. Bras et jambes en torsions. Le sacré sacre du printemps de Laurent Chétouane prend ses distances avec l’œuvre d’origine. Sans élue ni sacrifice, la pièce se donne le temps et marque une grande césure dans la partition de Stravinsky. Comme un vertige.
Plateau nu, trois écrans suspendus pour écrin.
Sept qui ne quitterons jamais la scène, aspirés par le rythme, au départ ceux de percussions, prélude à la partition de Stravinski, comme un appel à la scansion , à la cadence qui reliera tous et chacun dans cette fulgurante poursuite, course pour la vie, pour la survie.
Les gestes y sont fluides, les bras s'enroulent, les corps vêtus de shorts noirs, jupettes et soquettes noires évoquent la simplicité, la sobriété.
Echanges, pulsations, rebonds, choeurs ou solitudes, alignement et éparpillements dans l'espace qui se dessine, se fait et se défait sempiternellement.
C'est beau et émouvant et l'on ne se lasse pas devant le spectacle de la mouvance, née, éclose d'une musique sidérante, surprenante: autant celle de Léo Schmidthals que bien sûr celle du mythique Stavinsky.
Relecture du chef-d’œuvre, simplification des gestes d'origine-les en-dedans, le cercle chamanique, les pauses frustre profilées-...
Et Dalcroze d'y parader, en rythmique frappées des pieds, son des corps habités par le seul objet de la pièce:les percussions et les vents! Souffle salvateur sur cette oeuvre qui fit office d'excercice de style pour beaucoupde chorégraphes qui s'y coltinèrent.
Jérôme Bel en fut un des plus décapants, des plus dépouillés, des plus étonnants.
Chétouane s'y glisse en orfèvre, en joailler de la matière musicale et corporelle pour en faire un espace de jeu, ludique, spirituel, rituels àsouhait!

C’est en allant vers le théâtre qu’il a rencontré la danse. Natif d’Angoulême, Laurent Chétouane vit et travaille en Allemagne. Cet ancien ingénieur chimiste, s’est tout d’abord fait remarquer par son approche non orthodoxe de la mise en scène et des grands classiques.
Depuis le succès de paysage sous surveillance d’Heiner Müller, qui signe sa première collaboration avec un danseur, il poursuit le travail qui a contribué à sa réputation d’enfant terrible de la scène contemporaine.
Parmi ses éléments de prédilection, le corps et sa spatialisation, la présence et le temps. Ses thèmes : l’acceptation de l’autre et le partage d’espaces communs. Aussi, lorsqu’à son tour en 2013, année du centenaire de la scandaleuse chorégraphie de Nijinski, il crée son propre sacré sacre du printemps, c’est à contre-voie qu’il aborde le sujet.

Sa version participe de ses propres variations sur la dimension de « l’ouvert » et le rapport à la musique, autre élément marquant de sa démarche. L’interprétation musicale retenue date de 1960, elle est dirigée par son compositeur, Igor Stravinski et irradie ses ondes sur les corps. Les têtes bougent, les visages se débrident…
Au Maillon ce 28 Mai 20H 30
En collaboration avec Pôle Sud

"Le pantalon vosgien": en marche avec Manu Poydenot!

Le Pantalon Vosgien d'Emmanuel Poydenot

Un superbe livre en sérigraphie, 32 pages, 35 x 34 cm en dimensions, au bas mot.
Edité et imprimé à Strasbourg par Papier Gâchette.
Après "Le tronc", "Le lac", cet album met en scène un étrange personnage évoluant dans des paysages et villages des vosges En noir, en rouge, en blanc, les traits cernent des perspectives panoramiques, des mises en scène comme des tableaux de chasse!

"Encore un petit effort, il faut massicoter, coudre et coller, pour obtenir un bouquin de bel aspect.Le Pantalon Vosgien est imprimé!"

"Les coquins": lapin, lapine!!!! Marion Fayolle s'amuse!

Les corps en disent long dans ce livre de chevet érotique à souhait!
On s'y pame de plaisir et on y danse!
Le dernier ouvrage de Marion Fayolle, Les Coquins qui vient de paraître aux éditions Magnani est une charmante petite perle! Tenant dans la main, ce petit livre porte bien son nom, car tout l'esprit du livre tient dans celui-ci, Les Coquins.
Les dessins décrivent des situations coquines, restant "toujours très propres", des relations entre un ou des hommes et une femme, tournant évidement autour du sexe mais toujours imagées, et souvent "accessoirisées"!
Le trait personnel de Marion Fayolle y est encore sublime.
A acheter en plusieurs exemplaires et à toujours avoir en poche pour l'offrir autour de soir, à ses amis, dans les dîners en ville, le sourire coquin est assuré! Nyctalope oblige!

"No limites": El Medded, Pilet, Fournier: Arc en ciel.....

Le vide et son vertige, la chute mais aussi la silencieuse union de deux arts de la performance et du mouvement, le cirque et la danse font de “Nos limites”, une pièce où se consument le jeu et les enjeux de l’art. Plus qu’une réflexion, une méditation.
Au cœur de “Nos limites”, une absence. Mais aussi un hommage. Ce projet à l’histoire particulière est issu d’un tragique événement. Inutile d’en révéler la teneur, elle est évoquée sous la forme d’une installation visuelle présentée conjointement au spectacle. 
Composée par le chorégraphe Radhouane El Meddeb avec les circassiens Mathias Pilet et Alexandre Fournier, cette pièce épurée met en scène avec une sobriété des plus bouleversantes ce que le corps ne peut. Construite sur ce manque, ce vide, porteuse de défaillance, elle campe par soustraction, abstraction, la pleine essence de la présence. Motifs et raisons de l’art vivant, traversent les corps des deux interprètes dont les gestes, les figures, souples, attentives procèdent par soutient, accompagnement. Corps portés, en suspens, de la pesée à l’abandon. Parfois ils ploient et semblent se détacher du rêve qui les habite, échapper aux lois de la pesanteur pour se recueillir au sol ou ploient leurs membres comme sans force. Mais fluidité et douceur reprennent leur cours et redessinent ce rêve de vol, celui réinventé des corps empêchés. Danse au sol et acrobatie joignent leur gestes, leurs pratiques, leurs imaginaires dans un dialogue qui tel un arc, un pont, relie la terre au ciel._IF
à Pôle Sud le 27 MAI 20H 30

"Embrace": l'étreinte de Edmond Russo et Shlomi Tuizer

Ils se sont laissé toute la liberté du plateau pour questionner le cœur de leur sujet : les identités multiples du danseur, de l’interprète. En duo, les chorégraphes Edmond Russo, Shlomi Tuizer, ouvrent l’espace. "Embrace", joli nom, définit leur danse. Enlacer, contenir, comprendre. Un face à face subtilement modulé, du miroir gémellaire au récit amoureux.

De leur passage en tant que danseurs dans la compagnie du chorégraphe Hervé Robbe, ils ont gardé une approche du mouvement fluide et savamment composée. Depuis des années désormais, ils poursuivent en tandem leur démarche de chorégraphes. Autant de projets dédiés à la qualité des gestes dont ils renouvellent le questionnement.
Nuit, promesses, secret, l’étreinte, telle que le suggère le titre de cette pièce, soulève tout un imaginaire de l’intime. Nombre de notions, de questions, animent ce duo. S’ils dansent ensemble,  corps embrassés jusqu’à se confondre ou en face à face, c’est toujours entre contraintes et complicités. Les corps oscillent de la relation jumelle, voire duelle, à l’enlacement. Leur interprétation sensible fait évoluer l’aventure à deux que constitue l’écriture du duo en de multiples variations. Nappes lumineuses, musique rock, textes et voix de la poétesse américaine Christina Clark, contribuent à cette danse de la relation ciselée jusqu’aux moindres détails. Avec sa partition fragmentée, Embrace tisse les émotions dans un patchwork d’identités multiples, qui résonnent en écho les unes avec les autres._IF
à Pôle Sud le 27 Mai 22H 30

dimanche 25 mai 2014

Atelier ouvert chez Pascale Duanyer:le studio de l'artiste!




photos robert becker
Revu par votre charivarieuse:une interprétation de l'espace de travail et de vie de l'artiste à Geispolsheim, ce dimanche 25 Mai