samedi 30 novembre 2013

"Liquidation" au TNS: les corps et les âmes meurtris ne dansent plus!

Une histoire, une mémoire, des destins qui se croisent...
L’éditeur Keserű est persuadé que son ami, l’écrivain B., a écrit juste avant de se suicider un ultime roman. Il se lance donc à la recherche de ce chef-d’œuvre. Peu à peu, tel un détective, il recompose la vie de B.…
Le texte d’Imre Kertész, prix Nobel de littérature en 2002, nous entraîne dans une enquête vertigineuse où l’écriture est intimement mêlée à la vie, où l’on découvre les rapports de fascination, de destruction, de passion et d’amour qui lient les êtres à cette énigme qu’est l’écrivain B.. Keserű découvre peu à peu que sa quête est celle de l’origine de l’être, de la création et, peut-être, à travers son œuvre, de l’immortalité.
Le décor et les costumes sont réalisés par les ateliers du TNS,l a pièce est interprétée avec la troupe du TNS et mise en scène par Julie Brochen, directrice de l'institution.

"Liquidation" est une pièce noire, sombre sur le souvenir, la mémoire des camps d'extermination juifs. Auschwitz hante l'écrivain hongrois, Imre Kertész, qui a connu encore plus tard 40 ans de dictature communiste.
C'est dire si son corps est meurtri et sa langue "coupée" bafouée. Reste le théâtre, les écrits, les livres pour témoigner, rendre compte, donner vie à l'holocauste.
Beaucoup d'humanité dans cette pièce, cette "liquidation" avant fermeture des mémoires et d'un patrimoine historique pas topujours réjouissant.
Et pourtant, il y a beaucoup de tendresse et de recueillement, de respect, dans le jeu des comédiens, dans leur façon a eu de réagir, de vivre ce "théâtre en pensée", ce manifeste de la vie qui continue malgré tout, "malgré nous" au delà de la souffrance et de ses blessures affigées au corps et àl'âme
Non, on ne danse pas dans cette aventure théâtre, servie par un décor sombre, celui d'une bibliothèque d'archives où les livres sont autant de petites parcelles de vie, d'écrits contre l'oubli.
Comme une librairie où "le manuscrit" trouvé quelque part par notre éditeur revivrait un jour hors d'un monde censuré, méchant et analphabète.Croire en l'écriture, la revendiquer, oser la donner à lire en vertu des droits de liberté, contre l'étouffement. Corps et voix ligotés, bailllonnés, sans mouvement possible.
Le scribe de la bible, du judaisme qui envahit le propos du spectcle est celui qui gagnera et renaitra de ses cendres.
Une chanson, de la musique pour clôture de la représentation y donnent un ton d'espoir et André Pommarat, en guenilles de va nu pieds donne la note: on est bien vivants, liés, solidaires et la chaine qui se constitue en guise de final et de salut le prouve bien.Le mouvement peut renaitre, reprendre, délivré du joug de la dictature, de la contrainte, de tout ce qui a été bafoué: les droits de l'homme, donc le droit aussi de chanter, de danser, de s'exprimer!
Pas de liquidation sans inventaire avant fermeture.
Et si Julie Bochen passait ainsi le flambeau à d'autres, en prémisse à son départ regretté de l'institution TNS ?

"Liquidation" au TNS à Strasbourg jusqu'au 19 Décembre.
www.tns.fr

vendredi 29 novembre 2013

"Les garçons et Guillaume, à table!": la sévillana, une danse de "fille"

Dans son merveilleux film, Guillaume Gallienne s'incarne en ce qu'il est, un homme avec de belles amours pour la femme, les femmes, sa mère et son identité masculine, féminine.
Les cours de sévillana qu'il prend à Madrid en compagnie de ses amies femmes sont beaux, drôles, plein de tendresse et quand il s'aperçoit que c'est une danse de fille, ilen sourit!
Mais c'est trop tard, on s'est déjà moqué de ses ronds de jambes relevés, de ses bras en couronne et de son sourire!!!
La "Norme" quand tu nous tient!!!!

"L'heure d'Alsacien": ne jetez pas Weckmann dans les orties: il danse au palais!.

Étirez la langue, faites le pied de nez aux "qu 'en dira-t-on"!
Donnez sa "langue" au chat!Et "basta" comme on dit en corse-russe et alsacien!!!!
"Parle comme le bec t'a poussé"! Comme ces cigognes qui craquettent, comme notre Kurt Schwitters Alsacien, André Weckmann!
Cette "Heure d'Alsacien", pièce multimédia échafaudée par la compagnie "Voix Point Comme" est un petit bijou du genre à la forme hybride. Logique car notre homme n'avait pas sa langue dans sa poche, ni de langue de bois, dont il se chauffe ardemment!On y danse de joie devant le buffet alsacien!

Ici tout est jubilation du verbe, des mots qui résonnent comme autant de petits feux follets, vifs, colorés et chatoyants.Et ceci, habité par trois comédiens, chanteurs danseurs dans l'âme comme dans le corps.
Jean Lorrain, habile et gracile fait tournoyer les mots entre ses lèvres, du fond du palais qui résonne en "grand palais" de la verve alsacienne. Malicieux, complice de Régine Westenhoeffer aux yeux écarquillés de tendresse et de Cathy Bernecker, solide et frondeuse interprète virulente et maligne.
Tobias Kempf est l'homme virtuel de la situation, filmé en gros plans, affichant une bonhommie remarquable et coquette aux yeux d'une caméra en connivence, en résonance.
De beaux portrait vidéo, échanges, dialogues entre texte et langue, entre voix et écrits pour mieux rendre "vivante" la langues, les langues alsaciennes.
Du galet du Rhin, il sera question comme l'objet du ricochet, du rebond qui valse et danse le plaisir, de la course folle qui anime le dialecte et les corps qui le parle, des orties,plantes vivaces et urticantes, sauvages et opiniâtres comme le parler alsacien qui perdure contre vents et marées! "et elles dansaient dans la brise".....
Que la langue alsacienne est belle, fondante, rieuse, sérieuse et musicale quand la syntaxe versatile de Weckmann en fait des poèmes, des nouvelles, des instants de bonheur.

Quatre volets fondent le spectacle:"l'heure d'Alsacien", comme à l'école où tout s'écrit, s'apprend, se répète à l'envi, histoire de s'approprier sa langue et de ne pas l'avaler!Petit livret de pédagogie à l'usage des "nuls" qui balbutient, babillent et causent!"Je voudrais que tu voudrais que je veuille"!
"Un calendrier alsacien", partie très musicale, psalmodiée, scandée qui met en valeur la rythmique de la pensée alsacienne dans le verbe incarné y fait suite.On dirait du Schwitters ou de l'Aperghis, made in alsacien!Et les deux musiciens d'épouser les textes et le jeu des acteurs de leurs intermèdes, entremets musicaux délicieux: Vincent Posty et Romain Pivard nous régalent de petites notes égrenées au saxophone, contrebasse, guitare électrique. Oui, l'alsacien est musique!
Et "l'amour" bien sûr dans l'aventure, comme une bouffée d'air pur donnée à cette langue "moribonde", force qui lui permet de survivre, d'être parlée, vécue, véhiculée!
Regardez l'alsacien: "i gsi di gar, ixidigar: ich seh dich gern, ich liebe dich: je t'aime": quoi de plus simple, il s'agit de le dire et de le faire savoir!
Quel souffle, quelle ardeur puise toute l'équipe dans les racines linguistiques pour mieux rendre la nécéssité intérieure d'un "dialecte" joyeux et "contagieux".
On en ressort charmé, ravi, capté par autant de découvertes délivrées par le collectif "voix point comme", voix point barre!!!
La poétique des textes est ici renforcée par une scénographie attirante, un espace architectural singulier fait de deux plaques verticales, écran possible pour des images vidéo de toute beauté: portraits, paysages, juxtapositions de fôrets et feuilles d'automne où passent les saisons et le cour des choses.Mise en scène très soignée de Christian Retz, images de Hector  Di Napoli, le spectacle présenté aux TAPS Scala à Strasbourg est un bijou qu'il ne faut surtout pas jeter aux orties! Ni aux oubliettes du passé car tout ceci fait bien aussi notre présent au quotidien, qu'on le veuille ou non!
Avec l'aide de l'association culture et bilinguisme rené schikelé gesellschaft et de l'OLCA.

jusqu'au 1 décembre aux TAPS Scala!

jeudi 28 novembre 2013

Traits d'union, sur-ligne et plumes accerbes: "une ligne satirique" au Musée Tomi Ungerer: ça danse!

tomi ungerer jazz festival
R.O. BLECHMAN, PAUL FLORA
WILLIAM STEIG, TOMI UNGERER :"une ligne satirique!", des plumes envolées!


Cette exposition est le second chapitre que le musée Tomi Ungerer consacre aux illustrateurs du XXe siècle. Elle présente près de 160 dessins originaux de R. O. Blechman, Paul Flora et William Steig, dont l’œuvre est ici présentée pour la première fois, et de Tomi Ungerer. Ce qui relie ces quatre géants des arts graphiques est la « ligne » de leur œuvre satirique, au sens propre et figuré du terme.
"Un plaisir de bal": l'Autriche y mène la danse sous la plume acérée du maitre autrichien: des traits précis, nets, vifs.
Coup de cœur pour Paul Flora, autrichien qui mène la valse!Il a tant à voir en regard avec l'oeuvre de Ungerer, que la filiation est évidente: satire sociale, humour, univers peuplé d'animaux, d'oiseaux rares, de suspens.
La narration dans ses images sourd dans l'évidence et le graphisme, vif argent est plus que convaincant.
En trois traits de crayon, voilà des univers absurdes, grotesques, satiriques à souhait!
Paul Flora (1922-2009) est un dessinateur dont l’œuvre a été peu diffusée en France mais qui est très connue en Autriche, son pays natal, ainsi qu’en Allemagne et en Suisse, où il a été souvent publié. Ses dessins, sobrement tracés à l’encre et en quelques coups de plume, vont à l’essentiel. Ils ont illustré, entre autres, les chroniques politiques et sociales de l’hebdomadaire allemand Die Zeit. Les œuvres de Paul Flora ont été prêtées parla Galerie Seywald à Salzbourg dans le cadre de la Présidence de l’Autriche du comité des Ministres du Conseil de l’Europe, avec le soutien de la Représentation Permanente de l’Autriche auprès du Conseil de l’Europe.
www.paulflora.com



mercredi 27 novembre 2013

"Sous leurs pieds, le paradis": Thomas Lebrun pour Radhouane El Meddeb et Oum Khalthoum: chansons de gestes



Sous leurs pieds, le paradis


Le chant, la danse, le soliste: tout un univers signé de l'iconoclaste et irrévérencieux chorégraphe "grassouillet", Thomas Lebrun.
Chanson de gestes, "Al Atlal", les ruines, se construit sous nos yeux!
Ce long poème d'Oum Khalthoum se tisse et s'incorpore dans tous les pores de la peau de Radhouane El Meddeb, un artiste à la mesure de ce pari audacieux.
Habiter les rythmes, la sensualité, la politique et la poétique des mots, des rimes.
Un solo sur mesure pour un interprète qui s'y prête et s'y apprête!
Tout commence par l'apparition d'un homme en short et tee shirt noir: il se revêt d'un pendrillon de scène, noir, pour s'en faire un tchador, puis s'en délivre et commence à esquisser de petits gestes précis des mains, des épaules. Il est rond "grassouillet", comme son chorégraphe et se joue de ses formes rondes avec bonheur dans une vélocité remarquable.
Les mouvements sont autant de rappels à des attitudes de femmes, de mère, et son identité se confond. Il est volubile, agile, net et tout un univers passe au travers de son corps, comme toute une histoire, une culture. Un homme qui danse, c'est tout.
Au fur et à mesure, il tourne, se love et nous hypnotise, nous ravit à l'envie.
Le regarder devient évidence, le suivre et se laisser guider par sa mouvance, une évidence!
La musique si nostalgique et hypnotique, si populaire, du fond des tripes et de la culture musulmane d'Afrique du nord d’Égypte est bien là, au creux du danseur; cette voix d'orient, éprise de liberté s'empare de son corps de danseur, d'homme, pour rayonner, résonner à l'infini.C'est grisant, enivrant!
Des gestes, des postures, de la gravité issue des mélopées et mélodies fougueuses, furieuses ou tendres de la chanteuse, voici en résumé sommaire la matière du spectacle, du solo, à deux, toujours: voix, corps.
"Le paradis est sous les pieds des mères" et cette part de dimension féminine en l'homme,demeure un leitmotif de la pièce.Et c'est bien la mère qu'on voit danser, vivre, se courber, ramasser, implorer, saisir, grandir dans l'espace;
On songe à "Les garçons et Guillaume, à table" le film de Guillaume Gallienne, en contrepoint, en réflexion, contrechamps, contre-chant.Quel corps pour quelle culture ou déterminisme social et fantasmagorique?
La mère façonne, inspire, forme, éduque, influence, transforme ou projette?

A voir et entendre les 25 et 26 Novembre à Pôle Sud à20H30.
www.pole-sud.fr

Sidi Larbi Cherkaoui par l'infatigable Rosita Boisseau: connivence.


Ce très bel ouvrage signé par l'infatiguable journaliste et rédactrice, Rosita Boisseau aux éditions Textuel est d'une incroyable richesse
Compagnonage entre le chorégraphe et l'écrivain cette monographie est unique et traverse l'oeubre de Sidi Larbi Cherkaoui, en images, en prose, en poésie, en connivence!
Le chorégraphe anversois a vu son succès décupler ces dernières années et son oeuvre est l'une des plus prisées de la scène contemporaine. 'Son' Boléro présenté en mai à l'Opéra de Paris a été ovationné. Cet ouvrage, nourri de très belles images et d'entretiens, valorisera les collaborations entre Sidi Larbi Cherkaoui et d'autres artistes : Akram Khan, Marina Abramovic, Anthony Gormley, Maria Pagès...
Les origines et le parcours de Sidi Larbi Cherkaoui, né dans une famille belgo-marocaine, nourrissent les motifs fondamentaux de son œuvre : reconnaissance de l'altérité, de la différence, acceptation de l'autre et de soi... Une vision optimiste jusque dans son inconfort qui explique l'adhésion du public. 

Le(s) temps de la Danse au Festival de Danse de Cannes 2013


rosas et ictus drumming live
Thème récurent du festival: traces, signes, temps, mémoire, reflets de la danse!
On retrouve aisément tous ces éléments dans le spectacle de la compagnie "Rosas" d'Anne Teresa De Keersmaeker, avec "Drumming Live" et la déferlante musique répétitive de Steve Reich!
Un feu d'artifice vif argent, des traces de rémanence de gestes précis, de courses, de reculs, d'avancées, de traversées vertigineuses de l'espace temps de la danse et de la musique en convergence!
Des entrelacs sempiternels de rythme dans des tempos toujours glissants, changeants où les "humeurs" des corps des danseurs chancellent dans un joyeux chaos organisé!
Les sourires sur les lèvres et les visages des dix danseurs en disent long sur la jubilation qu'ils resentent et transmettent en empathie directe avec le public
En fond de scène douze musiciens en live du groupe mythique Ictus, et voilà toute la "belge attitude" de la danse d'aujourd'hui devant nous.
On a envie de s'agenouiller devant tant de grâce.
Un moment unique où les partitions corporelles données à voir se lisent à l'envi, dans l'ivresse de la délivrance de la musicalité des corps, de la virtuosité et la dépense qui œuvre devant nous pour façonner la danse.Le don de soi.Et la mémoire de la gestuelle de la chorégraphe, inscrite aussi, bien dans le corps d'une "vétérante" comme Fumiyo Ikeda, que la jeune et tonique génération d'interprètes!

concerto jeune ballet

Le "Cannes Jeune Ballet " de l'école supérieure de Danse de Cannes Rosella Hightower, proposait un programme hors du commun, très construit illustrant une rétrospective possible sur l'oeuvre emblématique, fondatrice de la danse, "Le Sacre du Printemps": judicieusement introduite par une conférence attractive de Geneviève Vincent au sujet de la mémoire de la danse et de sa construction et constitution, cet après midi dominical fut édifiant, attrayant, constructif, éducatif à souhait!
Et divertissant dans la pluralités des propositions et points de vue sur l’œuvre de Stavinssky-Nijinsky et Roehrich.
 Revisitée par Jean-Claude Gallotta, Angelin Preljocaj, Josette Baiz et Christophe Garcia, le Sacre renait de ses cendres adapté, interprété selon d'autres narrations, d'autres histoire sur l'"élue" en état de grâce, de perdition, de rupture.
Les jeunes danseurs y sont excellents, experts en virtuosité et pour les plus avancés déjà dans des attitudes de comprendre et aimer ce qu'ils dansent!
La transmission et la passation opère avec discipline, écoute, intelligence des corps et des coeurs!
"Concerto" de Marco Cantaloupo et Katarzyna Gdaniec en est un bel exemple, reprise par quatre interprètes d'une oeuvre inspirée de La Table Verte de Kurt Joos.

Et puis, n'oublions pas de rendre compte sommairement hélas de la densité du colloque, parallèlement et en osmose avec la thématique du festival: "Le(s) temps de la danse", atelier de la danse n°6.
Organisé par l'Université de Nice Sophia Antipolis, UFR Lettres, Arts et Sciences Humaines, département des Arts, Section Danse, quelle forte et belle initiative, menée par Marina Nordera, Joelle Velet, avec la collaboration des doctorantes et de toute une équipe au service d'une passion: transmettre réflexion et pratique sur la danse, toutes les danses.
On retiendra la très belle intervention, lecture-démonstration de Virgilio Sieni, épris de liberté, iconoclaste de l'écriture et notation chorégraphique! Il édite entre autre à compte d'auteur une série d'ouvrages uniques sur sa pratique, ses sources d'inspiration, son esthétique, ses maitres en peinture ou architecture: un creuset, une mine d'or pour le chercheur, le spectateur désireux de rencontrer un processus de création en marche, en branle bas de combat!
La gavotte, la bourrée auvergnate furent évoquées pour leur historicité, l'analyse des glissements possibles dans le temps des figures et pas de ces danses traditionnelles folkloriques bien vivantes, confrontées à la notion de patrimoine à transmettre, à étudier, noter sans les figer dans des bocaux académiques muséaux!
Durant trois journées intenses et jouissives, ce colloque convivial, réflexif, exigeant fut une véritable plaque tournante d'échanges, de rebondissements, de réactions à chaud et de partage.
Beaucoup de démonstrations de danse en live attestaient d'une pratique réflexive qui traverse les corps, les histoires et le passé-présent et futur de chacun, vecteur  de sa danse de son "bougé".
Une initiative à reconduire sous toute forme possible, comme les penseurs ingénieux et ingénus de la danse savent l'inventer, lui donner d'autres formes qui sient àcette art et discipline multiple et complexe à saisir dans le "temps"!
La culture musicale de chacun y est particulièrement remarquable, tant elle rend la musique, compagne et complice de la danse, des ses pas, contre-points, contre-temps, relevés, silences, soupirs, souffles!!
Alessandra Sini


Et, cerise sur le gâteau, une surprise lors d'une intervention-performance à l'intérieur du colloque, celle de Alessandra Sini sur le temps, bien sûr! "Una" avec Stefano Montiaro à l'électronic live set!
Dans une des salles de travail du palais des festival, voici cette danseuse-chorégraphe venue de Rome, doctorante à Nice, performeuse soliste, 20 mn durant, seule dans l'espace qu'elle façonne, structure et rythme avec une sauvagerie archaique, archéologie du corps en mouvements primitifs sans jamais frôler l'anecdote ou l'illustration
Elle vous embarque dans son univers, ses espaces, ses divagations à la manière de Valeska Gert, Grete Palucca ou Dore Hoyer: sauvage, rebelle, massive, dans une épaisseur, une intensité unique.
Du solide, ou les masses visuelles qu'elle trace, suspend, dessine sont les sceptres de strates surgies dans une tectonique des plaques, des membre, des axes et angles géométriques du corps. Tout en soulignant, les courbes, les respirations et soupirs de la danse. Quel souffle, quelle énergie dans cette présence forte, pleinr d'impact, de vie, de foudre, sans concession.
Alessandra Sini

Pour clore cette édition, Marina Nordera fait appel à la mythologie grecque: Chronos, le dieu du Temps, celui qui dévorait les progénitures que Gaya, la déesse de la terre, lui offrait, se fait berner grâce à la danse: alors qu'elle accouche une fois de plus, Gaya fait venir une troupe de danseurs guerriers qui par leur rythmes et vacarmes, étouffent le son des cris de l'enfant qui sera ainsi sauvé: ce sera Zeus qui naitra de cette ruse dont la danse est l'acteur.
La légende en dit long sur la nécessité intérieure du mouvement!
Ceci est bien de la danse contemporaine!

www.festivaldedanse-cannes.com



Festival de Danse de Cannes: ghost save the dance! Frédéric Flamand, passe-murailles....

 "Esprit danse": le "Spectre de la rose" y aurait eu sa place! Un festival bien "incarné"!
Système Castafiore
Pour sa dernière signature de programmateur du festival de Danse de Cannes 2013l, Frédéric Flamand entraine le spectateur dans les "traces" du passé, les "reflets" de la mouvance d'aujourd'hui, les signes précurseurs du devenir de la danse de demain.Il scrute le paysage chorégraphique pour nous en proposer des contours possibles, sans limite, à la marge, la frange du possible.L'affiche en résume le propos: une femme fend une paroi pour s'y glisser, telle une nymphe passe-murailles, diaphane, fantomatique: elle regarde en arrière, va de l'avant et traverse le présent en suspension, presque à l'horizontale tant elle semble léviter, flotter à l'horizontale, à la dérive du temps.Orphée, Eurydice, le regard, la perte, la fuite ou le patrimoine et la mémoire trouvée?

Système Castafiore comme à son "habitude" habite un univers fantomatique avec grâce et désinvolture: c'est "Renée en botaniste dans les plans hyperboles", un titre évocateur d'une démarche originale, bizarre, singulière
Absurde, surréaliste ou simplement onirique leur regard sur le monde est celui d'un oeil d'or, orpailleur du secret, des srates de l'invisible de l'indicible.
Leurs personnages naviguent en eau profonde, traversent comme des fantômes l'histoire de la danse (évocation de Pina Bausch dans "Café Muller", de Rosella Higthower dans "Piège de Lumière", des "Algues" de Jeanine Charrat.....) De l'histoire du cinéma aussi avec ses cartons, ses dialogues référencés, ses artistes évoqués, ses chimères ou bestioles dignes des plus beaux films d'animation.Tati et Keaton veillent au grain dans l'ombre!
Beaucoupd'humour et de suspens, de gravité aussi, de tension.
La musique y a la part belle comme la vidéo et la scénographie qui flirtent avec le merveilleux, le fantastique. Architectures mouvante, des cubes et plaques circulent, avancent, reculent, se meuvent, tranchant des espaces réflexifs et ludiques charmants, ravissant l'âme!
Système Castafiore

Ce dispositif toujours très sophistiqué mais compréhensible au premier degré comme un univers magique, lumineux est bien la griffe du duo Karl Biscuit et Marcia Barcellos, les complices de bien des aventures:ici celles de débusquer les fantômes et spectres de la mémoire vive, ceux qui hantent chaque pas des cinq danseurs façonnés par les couches de l'inconscient.
Quelle belle délivrance d'aveux esthétiques enfouis et resurgis au grand jour pour mieux enchanter la vie réelle avec les artefacts du monde virtuel.

Virgilio Sieni


Virgilio Sieni dans "De Anima" trace et peint un univers à sa mesure, indiscipliné, indisciplinaire.
Inspiré des toiles de Tiepolo, de Piero de la Francesca, cet architecte, costumier, metteur en scène florentin, déborde de verve, d'allant et d'ingéniosité.
Univers inspiré par les pierrots lunaires ou arlequins de Picasso, le voici embarqué dans une aventure bondissante, pleine de charme, de poésie et de tendresse. Cinq danseurs, moulés de justaucorps peints de couleurs mordorées évoquent la comedia del'arte, la ruse, l'insouciance et la beauté.
Des carnets de croquis édifiants sont à l'origine de cette écriture singulière de sa danse, iconoclaste, anarchiste en diable.Comme autant de traces et signes d'une ébullition intellectuelle,qui confère tant de verve à cette pièce animée de turbulences, de chatoyances uniques. Clowns, saltimbanques pour ce festin, ce banquet de la vie à consommer sans modération.

Côté "showcase", deux coups de cœur: "Stimmlos" une maquette en devenir de Arthur Perole sur des extraits d'opéras de Wagner: comme une tempête apaisée de mouvements lents, lyriques, romantiques loin d'un néoclassisisme potentiel.
Du bel ouvrage très senti et bien interprété par des artistes en herbe, inspirés par les écrits de Baudelaire, comme autant d'êtres impalpables, de revenants venus nous parler du temps, nous dire "souviens-toi, vieux lâche, ilest trop tard"!
Et avec "Corps se Tait, mais le corps Sait Décorseter", la compagnie Reveida de Delphine Pouilly nous conte les élucubrations burlesques et tonitruantes d'un Woody Allen de la danse, manipulé par les fantasmes et interdits du judaisme!
Drôle, déroutante et autocritique, cette parodie des attitudes, poses, allures et autres postures socio-culturelles inonde le plateau d'ondes comiques et drolatiques.
Un univers de cabaret satirique et cocasse, très dénudé, impudique et cocasse!
Une belle œuvre en construction, un bel échafaudage à consolider dans la durée:prometteur et enthousiasmant travail!
Sharon Fridman

"Al menos dos Caras" de Sharon Fridman se révèle un joyau de la dépense de deux corps une heure durant, se confrontant dans un duo de contact-danse des plus étourdissant.
Hypnotique parade d'une énergie à vous couper le souffle, c'est une ivresse de mouvements incessants de deux interprètes qui s'entrelacent, se repoussent s'étreignent sans fin alors qu'un décor mouvant manipulé par un troisième partenaire, fait office de tremplin, de détonateur.
On en ressort stigmatisé par la vision de ces corps galvanisés par un flux de musique incessant qui lie les tensions et détente, qui vous met en apnée, en suspension dans une empathie étrange et envoutante.Ces deux êtres, saltimbanques déboussolés, déguenillés ont une fluidité gestuelle fascinante, captivante qui ravit, capture et méduse par son authenticité par sa prise de risque à fleur de peau, de corps.
Un instant de grâce chorégraphique qui échappe au temps et dont la rémanence opère longtemps.


Blanca Li
"ROBOT!"

Dans un tout autre registre, ce même soir, c'est au tour de Blanca Li, d'opérer sur le plateau palais des festivals, avec "Robot!. Quand la chorégraphe trouve les moyens de donner le jour à ses fantasmes, ça fait "boom" et ça décoiffe.
Comme un show, une comédie musicale à gros budget, nous voici entrainés dans une vaste épopée épique sur la robotisation, face à la danse. Terrain miné, tant la question philosophique s'est posée depuis Kleist et son traité sur la marionnette..
Blanca Li prend le taurreau par les cornes et livre ici un divertissement, une fable à la hauteur de ses délires visionnaires. A la haute technologie, elle marie la tendresse, la vie et l'humanité On est d'abord frappé par le travail plastique sur la lumière, qui prend les corps comme des écrans réfléchissant couleurs et rayonnement des faisceaux lumineux La Loie Fuller, Nikolais ou Decoufle ne pourraient renier leurs influences sur ce travail.Inspirée, Blanca Li: par de multiples réflexions sur l'homme machine, la marionnette, le futurisme....Et par sa complicité avec Maywa Denki, maître, facteur de robots extraordinaires, capables sur scène d'exécuter des mouvements quasi humains à la différence près qu'ils semblent programmés!Une artillerie donc de personnages sous-dimentionnés, à la merci de leurs manipulateurs ou désobéissant à l'envi pour mieux arpenter ou danser en chorus.
La poésie demeure dans ce grand chaos spectaculaire, tentaculaire, signature de la chorégraphe, éprise de fantaisie et frôlant ici le "déus ex-machina" pour emprunter les voies de la recherche sur le mouvement.
On demeure impressionnés par cette figuration d'une révolution possible: le robot remplaçant le danseur?
Fiction et réalité se frôlent à chaque instant, exubérance, folie et overdose y sont les ingrédients pour savourer sans restriction les impacts subliminatoires d'un tel chantier.A déguster sans modération pour le plaisir de décoller de terre un instant: rêve de danseur depuis bien des "sylphides" ou autre Coppélia du genre!La musique et ses robots magiques et drolatiques y tient aussi le haut du pavé, tenant tête à la danse et parfois s'y substituant!Tonitruant! Ovations du public en liesse ce soir là pour la clôture du festival en grandes pompes!

Très belle et forte édition que ce cru 2013:du Festival de Danse de Cannes, la "city zen cannes " du mouvement!
Il va falloir au "successeur", du respect du travail accompli et encore de l'inventivité dans le champ du "curator", celui qui livre un choix, une programmation au delà des chapelles ou des canons sans soucis de bienséance ou de manières démagogiques.
A Frédéric Flamand qui "ose" depuis toujours les marges, les franges, les équilibres instables pour mieux bâtir en architecte, les fondamentaux de la danse et de ses spectateurs, coupde chapeau!!
Pour apprivoiser, ravir, capter, capturer et captiver ces publics multiples désormais aguerris, à l'affut à présent, aux aguets des expressions plurielles d'un médium multiple: la danse: un point, c'est tout: point-barre!!!

mardi 26 novembre 2013

Mathilde, puisque te v'la!!!! Le CND sur une autre voie (voix)!

Mathilde Monnier va désormais monter les marches du CND, celles du magnifique parvis de cette ancienne gendarmerie-mairie de Pantin!
Après avoir durant plus de 10 ans, monté celles du couvent-prison des Ursulines à Montpellier!!!
Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, a proposé au Président de la République de nommer Mathilde Monnier aux fonctions de directrice générale du Centre national de la danse (CND), pour succéder à Monique Barbaroux.

Mathilde Monnier est une grande dame de la danse. Elle sait, elle qui dirige le prestigieux Centre chorégraphique national de Montpellier depuis 1994, faire dialoguer les arts. On l’aura vu littéraire avec Christine Angot, musicale avec Philippe Katerine ou plastique avec Dominique Figarella.
Elle saura donc employer l’inspiration nécessaire pour diriger le Centre national de la danse, lieu essentiel pour le développement des politiques publiques dans le champ chorégraphique.
Comme le rappelle Aurelie Filippetti : « Depuis sa création en 1998, le Centre national de la danse est un précieux centre de ressources, ouvert à toutes les danses. Il assure des missions de formation des danseurs et d’accompagnement de la vie professionnelle et contribue activement à la préservation et à la valorisation du patrimoine chorégraphique pour le développement de la culture. Dans son projet pour l’établissement, Mathilde Monnier aura à cœur de mettre un accent renforcé sur le soutien et l’accompagnement de la création artistique et sur la diversité des langages et des expressions du champ chorégraphique. Elle développera la relation du CND aux publics, notamment par le biais de l’éducation artistique. »
Visuel : © Marc Coudrais


Mamma mia aux USA!!!! version virtuelle et charnelle!

De qui s'agit-il?????
De quel "jean"?

rébus: ils sont deux et plasticien....

Rats de fer de Jenny Niess: l'Opé(t)ra des villes et des champs!

Voici la dernière œuvre de Jenny Niess, experte des entrelacs de fer: comme Calder et sa Joséphine Baker de fil de fer? Du filà retordre pour cette artiste férue d'oiseaux, de danseurs et de sculptures inédites pleines de charme! Récemment exposée à la galerie AIDA à Strasbourg!
www.aida-galerie.com

lire "Joséphine Baker, la danse libérée" de Marianne Stjepanovic et Pauline Sciot chez "A dos d'âne" !

jeudi 21 novembre 2013

ST'ART à Strasbourg: François Genot à découvrir!

St'Art 2013: c'est parti!
On ira direct aux coups de coeur:
L'exposition exceptionnelle  des oeuvres de Olivier Debré, celles des années 1940, noires, très influencées encore par sa fréquentation avec Picasso et de son Guerina!
Les œuvres de Pierre André Arnal à la Galerie Convergences-Intuiti, du groupe Support -surface.
Les magnifiques Bernard Quesniaux au Centre Culturel Français de Karlsruhe: un retour à ses hommes "breloques"!
Dance de Cameron Rudd


Cameron Rudd pour "Break dance" à la Galerie Elisabeth Couturier....
Et François Génot pour son exposition exceptionnelle, rétrospective, l'artiste qui entre autre a habillé les bus de la CTS de ses coups de traits comme au fusain gris et noir, végétal, emprunts de gestes comme des fusions d'énergie et de danse! Une œuvre à retrouver sur son site:http://www.francoisgenot.com/

ST'ART  www.st-art.com jusqu'au 25 Novembre parc expo strasbourg wacken

mercredi 20 novembre 2013

Tirer sa "révérence"! Irrévérencieux!

Une belle image, certes très "classique", mais non moins dénuée de charme!
La révérence, c'est aussi le titre d'un ouvrage"Splendeurs et tyrannies à l'Opéra de Paris" de Elise Ropers.

La danse à l'Opéra de Paris, le spectacle magique de ces corps éthérés qui s'envolent vers la lumière ! On se prend à les envier. Et pourtant... Dernièrement, un rapport officiel dénonçait en ces lieux la souffrance imposée, le harcèlement moral, les indignités infligées aux enfants et aux adultes. Quelques danseurs ont timidement corroboré ces déclarations mais, la plupart du temps, la loi du silence triomphe. Elise Ropers, elle, n'a pas voulu se taire. Sans tomber dans le pamphlet revanchard, elle nous montre ici comment l'Opéra l'a détruite. Les insultes en guise de conseils, l'encouragement à la délation, l'alternance chouchoutage-rejet, et la menace suprême qui vous fait tout accepter : si vous ne filez pas droit, vous ne monterez pas sur scène. De quoi briser les rêves les plus passionnés. Et pourtant, quel rêve !
Faut-il vraiment pour accéder à cet Olympe payer le prix de l'irrespect humain?


Foot, version Manga et fête brésilienne! Ca va danser!

Visuels d'une victoire non annoncée!Danse de joie?

mardi 19 novembre 2013

Danser devant le buffet:danse de la "fringale"?

Dans les soirées dansantes où les victuailles sont présentées sur un buffet, tout le monde danse devant lui ou à proximité immédiate.
Et quand le signal du repas est donné et que les fauves sont lâchés, c'est du chacun pour soi où, en général et sauf sous-estimation manifeste des quantités, tout le monde arrive quand même à glaner et avaler au moins un petit quelque chose (même si c'est les mains en sang pour avoir pris deux ou trois coups de fourchette ou de couteau au passage).
Si, devant ce buffet-là, tout le monde mange quand même un morceau, d'où ailleurs peut bien venir cette expression ?

Il s'agit en fait ici du buffet qu'on peut trouver dans une cuisine qui, lorsqu'il est malheureusement vide et quelle qu'en soit la cause, ne permet pas de manger.
Mais, alors que le moral devrait être plutôt bas devant une telle situation, qu'est-ce qui justifie de danser devant ce buffet ?

Eh bien cela vient simplement d'un calembour datant probablement de la fin du XVIIIe siècle.
En effet, au XVIe siècle et encore longtemps après[1], le verbe 'fringaler' signifiait 'danser'. Il était une combinaison de 'fringuer' pour 'sauter' ou 'gambader' et de 'galer' pour 'se réjouir'. Et chacun sait que la 'fringale', ce n'est pas une nouvelle danse, mais la faim ou l'appétit.
Alors "d'avoir faim devant le buffet vide" à 'fringaler' donc 'danser' devant lui, il n'y eut qu'un pas (de deux).

La cigogne qui a dansé:elle ne fait pas qu'apporter des bébés!

Un très bel ouvrage, conte chinois, "La cigogne qui a dansé": pas tout l'été!
Et comme on le sait, le claquement du bec est à l'origine de la danse flamenca et des claquettes, l'animal alsacien migrateur séjournant souvent au pays ibérique, d'où elle rapporte aussi des bébés!
Elle "craquette", et on craque pour elle!
A voir et entendre à l'Orangerie!

Danse des "maenele", des "petits pains" chez Chaplin:moelleux et tendres à la fois!

La danse des petits pains, c'est aussi la danse de marionnettes, d'objets entre les mains de Charlot!
Quelle dextérité, quelle grâce dans cet épisode fondateur du film "La ruée vers l'or"
Le film raconte l'histoire des chercheurs d'or dans le Klondike, au nord-ouest du Canada, en 1896. La file des chercheurs d'or s'étire au creux des montagnes enneigées.
Charlot, prospecteur solitaire, trouve refuge dans une cabane isolée, où il est bientôt rejoint par Big Jim. La faim les tenaille : qui sera mangé ? Un ours à la chair fraîche vient mettre fin à l'horrible dilemme.
À la ville, Charlot est séduit par Georgia, la fille du saloon. Elle feint de répondre à ses avances et accepte une invitation à dîner. Mais elle lui fait faux bond, et le pauvre petit homme se retrouve seul, faisant danser ses petits pains.Un joyaux du gente, séquence en plein cadre fixe: seuls bougent les petits pains et les yeux de Chaplin, attendris, désireux, songeurs: cette danse très érotique est celle du désir, de la convoitise, du rêve!
Les directions de son visage, les mimiques tout est danse chez cet ex danseur de folklore irlandais!
Big Jim, qui a perdu la mémoire au cours d'une bagarre, a besoin de Charlot pour retrouver l'emplacement exact de la montagne d'or qu'il avait auparavant découverte. Après quelques péripéties, les deux compagnons retrouvent enfin la mine.
Devenu milliardaire, Charlot, à l'occasion d'un reportage, joue les paumés sur le paquebot du retour. Georgia, prise de remords, et le prenant pour un passager clandestin, se précipite vers lui et trouve la fortune.

Andy Wahrol esquisse la danse de Saint Guy!

La danse comme thématique chez Warhol: à découvrir!!!
Et  en 1937 il est alors atteint de la maladie de la danse de Saint Guy. Souvent alité durant sa maladie, il est mal-aimé dans son école, et passe la majorité de son temps avec sa mère avec qui il tisse un lien très fort. Lorsqu'il est confiné à son lit, Andrew dessine, écoute la radio et collectionne des photos de stars de cinéma. Plus tard, Warhol décrira cette période comme très importante dans son développement personnel et celui de ses goûts. En 1942, Andrew, qui a alors 14 ans, perd son père après trois ans de maladie. Il termine sa scolarité en 1945 avec la remise du diplôme du lycée.Incroyable!!!!



Ill. : Andy Warhol, Alexandra Danilova, 1952, encre sur papier manila, 42,2 x 35,2 cm, Courtesy Andy Warhol Foundation for the Visual Arts et galerie Thaddaeus Ropac, Paris/Salzburg

S’il y a encore une facette de Warhol à découvrir, c’est l’univers fascinant de ses dessins. En collaboration avec l’Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, la galerie Ropac a dévoilé un ensemble d’esquisses sur la danse datant du début des années 1950, jamais montrées de son vivant.

Warhol venait alors d'arriver à New York et s'intéressait de près au monde de la danse, dessinant inlassablement chorégraphes et danseurs, du ballet classique à la danse moderne ou exotique. Saisissant la personnalité de chacun avec une extraordinaire acuité, ces « portraits psychologiques » vifs et épurés, tracés d'une main libre à l'encre sur papier manila sont d'une virtuosité impressionnante (de 15 000 EUR à 35 000 EUR). Exercices de style spontanés, ils ont probablement été réalisés d'après des photographies de revues comme le Dance Magazine et évoquent des personnalités tels John Butler, « top of the list » pour sa beauté d'éphèbe, Jacques d'Amboise, Nala Najan, adepte de danse indienne, la ballerine russe Alexandra Danilova ou des danseuses cambodgiennes. Il y a le brio d'un Matisse dans la justesse d'évocation de ces dessins si intuitifs.

Danse des Abeilles, danse dite "frétillante"!

Dansent-elles vraiment quand elles ont bu de l'hydromel?
Les animaux "dansent" ils où font-ils plutôt des parades amoureuses, des signes, des figures imposées par l'instinct ou la détermination? Vaste sujet!!!
La danse des abeilles est un terme utilisé en apiculture et en éthologie pour désigner un système de communication animale par lequel des abeilles butineuses ou exploratrices (en moyenne 5 à 25 % des butineuses qui sont les plus âgées, les plus expérimentées, les autres étant des réceptrices attendant le signal de l'éclaireuse) transmettent aux réceptrices restées dans la colonie la distance et la direction de la source de nourriture où elles peuvent obtenir le nectar et le pollen des fleurs nécessaires à la production de miel. Au cours de ces danses, elles émettent avec les ailes un son particulier et transmettent l'odeur du nectar dont elles veulent communiquer leur position. Les réceptrices restent en contact avec la danseuse. Ces danses exécutées sur les rayons d'alvéoles sont d'autant plus vives, et de longue durée, que le nectar est abondant et riche en sucre, renseignant également sur les plantes qui cessent d'être productives et sur celles qui le deviennent. Alertées, les abeilles jusque-là inactives s'envolent à la recherche de cette nourriture. Grâce à ces mécanismes de communication, les colonies peuvent s'adapter et localiser efficacement les sources de nourriture disponibles.
C'est à l'éthologue autrichien Karl von Frisch (1886 - 1982), dans son ouvrage Vie et mœurs des abeilles, que l'on doit la description de ce qu'il nomme « langage des abeilles » et la compréhension des « danses » des abeilles. Ces découvertes de Karl von Frisch poursuivies par son élève Martin Lindauer ont pu être confirmées en 1986, à l'aide d'un robot miniature capable d'exécuter cette danse des abeilles.

lundi 18 novembre 2013

Wolberger: l'effet Papillon ou Sylphide!!!! Black Papillon est né de sa chrysalide!

Pour mieux papillonner et faire tournoyer en dansant sa coiffe alsacienne, voici une bonne recette.
Pour mieux s'envoler, faire sa sylphide affublée d'ailes magiques, être en apesanteur et plein d'ivresse!
Toujours dans l'allégresse et la légèreté donc!
La Maison Wolfberger, célèbre pour ses bulles si prometteuses (voir la gamme de Crémants d'Alsace : cuvée "Prestige", "Pineau gris", "Vielles vignes", bio...rosé etc...) vient de sortir une édition spéciale "Black Papillon" assemblage secret de cépages (on soupçonne du pinot gris, du muscat et un inconnu dissimulé)
C'est festif, long en bouche et cela résonne au palais de façon étonnante!
L'étiquette en dit long sur les ambitions du designer: un cerf, auréolé d'une coiffe alsacienne semble bramer de plaisir!!!


Un autre cerf, celui du photographe Charles Fréger, ethnologue plasticien de l'image, bientôt exposé à La Chambre à Strasbourg!!! Berger d'un bestiaire humain fabuleux!
Qui a peur du grand méchant cerf??? (ou Loup!) Le "wolf", tant séduisant par ses fragrances bachiques exceptionnelles!
www.la-chambre.org

www.wolfberger.com

Danse et art contemporain: deux ouvrages édifiants!

Bien au-delà d'un simple panorama de la danse contemporaine, ce livre montre comment la chorégraphie depuis les années 1970 construit son histoire en relation avec l'art contemporain. Cette grille de lecture fait surgir des points de vue autres sur le geste dansé, l'évolution du spectacle chorégraphique depuis le début du xxe siècle et le métier même de chorégraphe.
Christian Gattinoni signe également "Des annonces faites au corps" danse et arts contemporain et élargit sa pensée sur les rapports de la danse aux autres champs des arts contemporains, à leurs espaces d'abord fondés sur l'opposition analogique entre boite noire et white cube, avant d'inaugurer d'autres scènes multimédia et d'autres logiques
Ces deux ouvrages remarquables très philosophiques proposent un éclairage scientifique et construit sur la pensée de la danse comme médium multiple, lui-même enrichi de la connivence avec d'autres disciplines, d'autres univers et espaces de création.
Au centre, le corps, toujours. Dansant, évidemment!
Ces annonces en oeuvres montrent l’évolution d’un corps vecteur à un corps atmosphérique jusqu’à l’avènement d’un corps de l’entre deux.

Bashung et la danse avec Hamid Ben Mahi: deux apaches se rencontrent!

"Le Corps juste" est un regard en textes et images sur la dernière création chorégraphique d’Hamid Ben Mahi dans son déroulement, son travail, ses questions, ses engagements et leurs échos personnels chez les auteurs du livre. C’est une façon d’évoquer deux univers : celui d’Hamid Ben Mahi et du chanteur rock: rien en commun apriori, sauf beaucoup de chosescque nous racontent Christophe Dabitch pour les textes et Christophe Goussard pour les photos.
Un bel hommage un témoignage sur le travail militant de Ben Mahi au regard du chanteur-acteur Bashung
Un "juste au corps" qui sied parfaitement aux deux artistes!

Pièce chorégraphique pour cinq danseurs et deux musiciens
Inspirée de l’univers d’Alain Bashung
Apache n’est pas une biographie d’Alain Bashung, encore moins le récit de ses morceaux. Apache est la réunion de deux cultures en apparence contrastées : le Rock et le Hip Hop. Les danseurs nous racontent l’histoire d’une communauté résolument inscrite dans notre présent. Au sein du groupe, les codes et les repères sont admis. Mais quelle communauté reste inerte aux sentiments, aux débordements de ses individus ? Au son des volutes rock, les corps hip hop se métamorphosent, développent une gestuelle nouvelle, marquée par la présence de l’autre. Jalousie, amertume, tendresse…
Les nappes sonores, si caractéristiques au monde de Bashung, accompagnent ce concert corporel. Les oeuvres musicales du chanteur, réadaptées par ses propres musiciens, constituent la toile de fond de cette histoire, en dessinent le cadre. Les protagonistes d’Apache sont comme chargés d’un passé et d’un avenir communs, d’un cercle vertigineux dont ils peinent à se défaire.
C’est l’occasion de décloisonner la danse hip hop, d’oser braver les tabous de la culture urbaine (sensualité, sexualité, fragilité…), de poursuivre le métissage des danses, d’amener les publics à appréhender différemment la danse hip hop, à avoir une autre vision, une meilleure approche de l’univers artistique du chorégraphe.

"Ghost Exercise":Yasmeen Godder et Itzik Giuli, spectres de la rose!

Yasmeen Godder, une des personnalités de la danse israélienne, propose avec cette pièce au titre intriguant, une vision de ses propres fantasmes à travers l'évocation de l’indicible, du fantomatique, du spectral.
Elle s'inspire des espaces cinématographiques avec un oeil très "focal" qui ne cesse de zoomer sur les corps, les personnages:un oeil caméra avec reflets!

Ses points de vue rejoigent ceux du 7ème art dans la mesure où ils délocalisent les sujets, l'action et en font aussi de la matière virtuelle, onirique, impalpable.Hantée par les possibilités de décaler, de dépasser le réel, la voici donc dans l'investigation du royaume de matière fantomatique, qu'elle creuse comme un bon terreau.
Le "revenant" questionne la part intime de la danse, celle de l'interprète; la chorégraphie se réfléchit, se reconstruit entre fiction et abstraction.
Un projet qui s'inscrit dans le cadre de "dance trip", échange culturel porté par le Rhin supérieur, porté par Pôle Sud, le Maillon, le Theater Freiburg et la Kaserne Basel
A Pôle Sud les 21/ 21/ 22 Novembre à 20H30
La scène est nue, occupée par une chaise de plastique blanc: deux personnages surgissent, deux femmes vraisemblablement, dont les visages sont dissimulés par un châle noué, comme un masque, occultant les expressions du visage.
Un duo démarre, duel, confrontation de ces deux entités magnifiquement costumés d'étoffes chamarrées et chatoyantes, talons hauts, très Leigh Bovery au féminin. Deux espèces d'êtres vivant, fantômes de fantasmes, ectoplasmes de pacotille, spectres de nos désirs, de nos frustrations aussi
L'autre est semblable et différent. Les gestes s'amplifient au fur et à mesure, la tension augmente au son des effets musicaux qui hantent l'espace. La chaise devient partenaire, ennemi, source et objet de menace....Un manteau gabardine va servir à brouiller les pistes, masquer le corps de l'une pour mieux "avancer masquée" et se confondre avec des formes évoquant le fantôme Puis elles disparaissent pour ne plus faire place qu'à l'une d'elle: elle est nue, de dos et va revêtir la même étoffe que le rideau de scène, brillant, lisse, réfléchissant la lumière quadrillée.La danseuse se love dans le tissu, ses mouvements basculent, ondoient et l'on se retrouve face à un spectre.Un vrai?
Travail très plastique, recherche sur le tissu, la matière: on est proche du travail de sculpture de Daniel Firman, ses personnages de taille réelle, vêtu et dont le visage est toujours cagoulé ou dissimulé.
Une performance unique que cette pièce "ghost exercise" qui parle de l'étoffe des fantômes autant que de l'altérité de chacun.
Franziska Jacobsen séduit par la beauté et la plasticité des costumes, les interprètes par leur présence sur le plateau durant toute leur prestation.
Un "dance trip" très onirique!

Bientôt Noel: danses sous le sapin qui penche!

Un peu de mouvement avant de prendre les rennes!!!!
Pour danser autour du sapin de Strasbourg, qui "penche" énormément!
Comme à Pise, l'axe se décale et on aura donc un "penchant" pour cet arbre "pensant"!!!
Honni soit qui mal y penche!!!

dimanche 17 novembre 2013

La danse à Cannes fait aussi son cinéma:city zen cannes!On ne s'y "croisette" pas les bras!

Affiche du festival
"Traces et reflets": une ligne éditoriale bien singulière pour cette édition qui démarre le 19 Novembre dans la cité du mouvement "cinématographique", mais aussi cinétique et kinésiologique à cette occasion!
On connait la connivence qui lie le travail de Frédéric Flamand, son directeur artistique avec l'art vidéo, les nouvelles technologies, l'image...Traces de danse, signes, mémoire vivante, autant de pistes de recherche pour lui, prétexte à nous fournir une programmation éclectique, mais non moins savante et érudite, tout en restant "grand public" et accessible: ceci est de la danse contemporaine aux multiples facettes, kaléidoscope merveilleux d'une discipline qui "bouge", réfléchit ses propres pratiques et nous livre du rêve autant que de la réalité!Au programme donc, et sans être exhaustif, Jonah Bokaer et les vidéos de Irit Batsry, Shen Wei Dance Arts compagny, avec "Rite of spring", Victor Hugo Pontes à découvrir, Marie Chouinard, l'iconoclaste chorégraphe canadienne, irrévérencieuse à souhait...
Michel Kéléménis, le Ballet de Marseille avec "Titanic", Système Castafiore, Virgilio Siéni, Sharon Fridman et Anne Teresa De Keersmaeker pour "Rosas et Ictus" et pour terminer en feu d'artifice "Robot" de La furieuse Blanca Li!
 WWW;festivaldedanse-cannes.com
Robot de Blanca Li


Pour mémoire:
Créé en 1984 par la Ville de Cannes, le Festival de Danse compte incontestablement parmi les plus grands festivals internationaux.
La création de ce Festival s’inscrit dans une relation historique de la Ville de Cannes avec le monde de la Danse grâce notamment à la dynamique suscitée par l’ouverture du Centre de Danse International Rosella Hightower en 1961.
Depuis 1993, au rythme d’une biennale, la manifestation a su trouver son identité, s’appuyant sur de nombreuses créations, résolument axée sur la danse contemporaine et présentant non seulement les nouveaux talents de la scène chorégraphique que le travail de grandes compagnies internationales.
Depuis 2011, la direction artistique du Festival de Danse est confiée à Frédéric Flamand, chorégraphe et directeur du Ballet National de Marseille.  Sur la thématique des « Nouvelles Mythologies » en 2011 puis « Traces et Reflets » en 2013, celui-ci façonne un programme qui rend compte des multiples sensibilités créatives et témoigne de l’évolution stylistique et technique de la scène chorégraphique internationale  contemporaine.
Robot de Blanca Li

« Sur le corps, on trouve le stigmate des événements passés, tout comme de lui naissent les désirs, les défaillances, et les erreurs ; en lui aussi ils se nouent et soudain s’expriment, mais en lui aussi ils se dénouent, entrent en lutte, s’effacent les uns les autres et poursuivent leur insurmontable conflit.  Le corps : surface d’inscription des événements… » - Michel Foucault « Dits et écrits » Gallimard 1994
TRACES / REFLETS
En 2011, j’ai proposé pour le Festival de Danse de Cannes une thématique : les nouvelles mythologies – ou comment les mythes anciens traversent notre monde contemporain avec l'émergence des nouvelles technologies et la prédominance de l’image.  C’était aussi l’occasion de réfléchir, à partir d’écritures chorégraphiques très diversifiées, à ce qui est spécifiquement humain, à la danse en tant que réappropriation du corps à un moment où les repères identitaires suivent la mutation de l’organisation de l’espace.
En prolongation de cette thématique, et pour affiner le propos, j’ai souhaité pour cette édition 2013 explorer la notion de Traces et Reflets.
Des correspondances dans diverses démarches chorégraphiques mettent en avant la notion de traces : traces d’un corps mémoire toujours présent mais aussi traces d’un corps en mouvement qui crée une calligraphie sensible, intérieure, une cartographie nouvelle, au-delà des notions d’archivage ou de notation de la danse, pour déceler comment chaque trace intime, par le biais de l’exploration des pulsions du corps, peut rencontrer l’écoute et l’entendement de l’autre.

Cette recherche est mise en avant dans plusieurs spectacles du festival : Shen Wei crée un labyrinthe de lignes de fuites tracées au sol - Marie Chouinard rejoint Henri Michaux pour une danse très écrite en écho aux dessins du grand artiste dans un cosmos fiévreux - Anne Teresa de Keersmaeker nous propose une partition éblouissante avec des tracés au sol qui entraînent les danseurs dans un vertige tout en spirale - Victor Hugo Pontes propose à partir d’un ancrage au sol unique, celui d’un tapis volant figé, une chorégraphie de dissonances, d’apparitions et disparitions – Virgilio Sieni s’inspire du De Anima d’Aristote et fait resurgir entre humour et mélancolie toute une mémoire transfigurée des personnages de Tiepolo ou des arlequins de Picasso.
Nous vivons aujourd’hui dans un grand théâtre des apparences où le corps est souvent confronté à son « reflet » ; comme le dit le philosophe Michel Bernard, : « la réalité du corps est façonnée par nos fantasmes inconscients qui sont eux-mêmes le reflet des mythes forgés par notre société ».
D’autres types de reflets interpellent notre regard et notre sensibilité : reflets d’autres disciplines qui entrent en interaction avec la danse chez de nombreux créateurs :
Jonah Bokaer dont la chorégraphie s’intègre au multimédia, réalisé par Irit Batsry et interroge de manière inattendue le Mépris de Godard – Système Castafiore nous entraîne dans une fiction fantasmagorique où images vidéo et mouvements imposent une nouvelle mythologie – En ce qui me concerne, je remonte aux origines de mon travail sur les rapports danse/architecture dans une interrogation sur le mythe du progrès - Blanca Li nous offre un spectacle décalé avec 8 robots avec la complicité d’un collectif d’artistes japonais et se penche sur les rapports Homme / Machine plus que jamais présents dans notre société – Michel Kelemenis nous parle d’un dialogue entre l’homme et l’éternité avec en filigrane un film envoûtant sur l’oasis de Siwa en Egypte – Martin Harriague nous offre une création pour le festival, une odyssée explosive et sensuelle – enfin, Sharon Fridman nous entraîne dans une danse fulgurante dans des « espèces d’espaces » à la Perec, en continuelle métamorphose, où le corps reste l’élément dominant.
A partir de l’expérience du mouvement et de sa composition, les danseurs et chorégraphes de cette édition 2013 ne manqueront certainement pas de relancer les questionnements sur les rapports corps / mémoire dans le monde contemporain.
En conclusion, une très belle citation de Dotremont : « …C’est le corps qui se lance à sa propre poursuite pour se reprendre, cueillir à toute allure et comme il peut ses forces qui se répandent, qui s’émiettent, les ressaisir fuite après fuite, bribe après bribe, refaire son unité perdue, se reconstituer à mesure qu’il s’écoule, se perd, rattraper son éparpillement, et de la sorte mettant au monde l’espace ».
Frédéric Flamand,
Directeur Artistique


La fleur du dimanche danse!

Un peu de mouvement et de poésie en ce dimanche!

samedi 16 novembre 2013

Revue "chorégraphiée"à la "Choucrouterie":sang pour sang pur "boeuf"!!! ou bluff!

"Regardez la chorégraphie"!
Un effet "bœuf" pour cette édition 2013/ 2014 de la traditionnelle revue satirique à la Choucrouterie!
Roger Siffer et ses compères ont concocté une revue tonitruante, truffée de gags, sketchs et autres saynètes désopilantes sur la politique, bien sûr!
Tout y passe en période pré-électorale:racing, Loeb, et dans un bon rythme, orchestré et mis en scène par le "tandem" Diependale/ Ziegler, tout se déroule sur les chapeaux de roues: le plus beau et tendre sketch: celui de Loeb, en "voiture", pétillant de mimiques, d'humour: jubilatoire!
On retiendra, "La bravitude" sur l'alsatitude et ses jeux de mots en virelangue, le "racing" toujours aussi mordant et cruel (un beau théâtre de la cruauté), la "cigogne" où "regardez la chorégraphie" est désopilante!!!
Que du bon travail pour ce cru 2013/2014, brut de cofrage, nu et cru comme à son habitude avec faits et gestes très controlés et maitrisés sous la houlette de Louis Ziegler, chef de file de ce genre d'intervention.
Surement pas facile de faire bouger ces rebelles indisciplinés, ses fanfarons, pitres et saltimbanques du verbe et du geste!!!C'est pas que du "boeuf" et cela fait un effet "boeuf" à celui qui comme Juda regarde à travers l’œil de bœuf ce petit monde s'agiter!Oui, "la moitié des conseillers municipaux sont des bœufs"!






Détail:
du 15 novembre 2013
au 23 mars 2014

relâche les lundis et mardis
et cf. calendrier
du mer au sam
Als : 20h30 Fran : 20h45
le dim Als : 17h00 Fran : 17h15
Mise en scène et chorégraphies Pierre Diependaële et Louis Ziegler
Piano Erwin Siffer et Sébastien Troendle
Avec Laurence Bergmiller, Michèle Balmer, Sébastien Bizzotto, Arthur Gander, Tobias Kempf, Susanne Mayer, Sabrina Rauch, Guy Riss, Roger Siffer.
La revue satirique de la Chouc' fête ses 20 ans et, pour le cru 2013, elle écorne, une fois de plus, ses élus préférés.

"Cette année vous avez de la matière..." De tous côtés, on entend plus que ça. C'est vrai que matière il y a, mais, combien éphémère, comme la politique parfois. La défiance envers le monde des affaires est une vieille tradition en Alsace. D'où notre titre inspiré d'une blague attribuée à un villageois anarcho-éthylique qui, à l'heure de l'apéro, a hurlé dans le bistrot : "La moitié des conseillers municipaux sont des bœufs". La suite est à découvrir sur scène...

A la Chouc', nos spectateurs ne feront pas d'overdose électorale car nos sketches de société sont multiples : le mariage des prêtres, l'euro, les maisons de retraite, le Racing, la malbouffe, les éoliennes, le rallye, etc...

Même si comme chaque année, nous réserverons une mangeoire spécialement fournie à Chilbert Meyer et Grossmann Robess...