vendredi 15 février 2013

"Non mais pour qui se prennent-ils.....?" Pour ce qu'ils sont, diantre!

 Mais qui sont-ils donc ces saltimbanques qui osent se prendre pour ce qu'ils sont: des artistes! Tout court et tout bonnement!
Evelyne Chanut, danseuse et metteur en scène, joue avec bonheur sur le pari de réunir quatre fortes têtes, dont la sienne, sur le plateau de l'Illiade à Illkirch-Graffenstaden.
Rénate Pook pour la danse et la chorégraphie, Anita Pirman à l'accordéon, Christian Vidal au piano, Evelyne Chanut pour la voix!
Un spectacle de belle facture qui fait se mêler et s'entremêler quatre talents aux multiples résonnances.
Evelyne Chanut en pleine maturité vocale, interprète à sa façon, sobre, dosée mais toujours très habitée de gestes précis et jamais superflus, une panoplie de chansons. Connues ou pas, référencées comme Brel, Brassens ou Barbara. Sinon piochées au gré de ses recherches dans un répertoire de chansons à texte, pleines de suspens, d'émotions, de fantaisie.
Pendant ce temps là et parfois, le plateau s'anime des apparitions-disparitions de Renate Pook, tantôt discrète danseuse soulignant les paroles énoncées par la chanteuse, tantôt elle-même reine de la scène pour ce très beau "numéro" de Lola: Elle jaillit littéralement des coulisses, pérruquée fluo, endiablée, possédée par le démon du bond et du rebond, pitre à souhait dans une suave sensualité diabolique. Un grand moment!
Quant aux musiciens, ils se la jouent discrets mais pas tant que cela. Christian Vidal interprète, accompagne avec bonheur ce trèfle à quatre feuilles puis surgit lui aussi de l'ombre pour nous confier une lecture édifiante sur le destin du pianiste: faut-il évacuer ces génies de l'ombre qui semblent destinés à s'effacer pour de bon derrière les autres talents, les chanteuses en particulier?
Le spectacle va bon train, sans faille et l'accordéon d'Anita Pirman y ajoute une touche de nostalgie édifiante
CETTE BANDE DES QUATRE est bien efficace, enjouée, maline et séduisante, mordante et piquante à souhait. Tant et si bien qu'on a du mal à les quitter, à s'en séparer sans un dernier rappel.
Quelle bande de malins "culottés", sachant envouter et séduire, dérouter le public sans faillir le tenant en haleine sans jamais lui couper le souffle!