mercredi 3 février 2016

"Cabanes: Ma cabane + Cabane à Sauvage": l'architecture de l'urgence, utopie de l'homme sauvage!


Inspiré de Walden ou la vie dans les bois de Henry David Thoreau (1817-1862), Ma Cabane est un projet qui s’est construit tout au long d’ateliers menés avec des adolescents de Mulhouse et des environs, sous la direction du comédien et metteur en scène Gaël Chaillat et de Ramona Poenaru, artiste vidéaste.À mi-chemin entre théâtre et performance : un objet théâtral particulier
Une silhouette, recroquevillée, mimétise, tel un caméléon, couchée dans le décor entre réel et virtuel: réel par l'amoncellement de cartons, bien rangés en fond de scène et au sol, marqueterie savante d'une architecture éphémère. Et virtuelles fondations en décor, comme une découpe, un mur stratifié de lignes qui se croisent, se chevauchent, se recoupent
Le décor et l'action sont plantés:l'homme se redresse, évolue secrètement parmi ce fragile plancher, fiable malgré tout qui le porte et ne se dérobe pas sous son poids, sous ses pas menus et calculés. Il ote parfois ces blocs de cartons, y révèle de l'eau fictive qui sourd par le dessous et inonde ses pieds, joue comme avec des cubes et recompose une architecture de l'aléatoire, de l'urgence, du fragile
Alors qu'une bande son interroge des voix qui révèlent leurs vœux intimes sur des souhaits utopiques; des remarques pertinentes sur le mode de vie citadin, face à cette proposition plastique entre bucolique, sylvestre et urbain
La cité de maisons, de buildings se fait et se défait dans des lumières artificielles fort belles, des colonnes ou piliers comme des cariatides construisent un espace à vivre. Notre héros, habitant de la maison carton semble s'y plaire et s'y joue des matériaux, espaces

Petite pause entre " Ma cabane" et "Cabanes à sauvage", discusion avec les protagonistes: attention on casse le rythme du spectaculaire pour du "pédagogiquement correct"; ceci permet d'aprécier les gestes très éloquents de Ramona Ponéaru, danseuse, plasticienne, architecte en herbe ! Pendant ce temps notre homme sauvage, Robin des bois tisse des lianes de carton, bruyamment et les attachent ensemble pour former une sorte de géante cabane angulaire, suspendue comme une utopie architecturale à habiter .


Et tout s'illumine, abstraction des couleurs fondues sur ce socle aérien, cabane lacustre ou arborisée,aborigène en diable, suspendue à nos rêves
Magie des couleurs, des lumières au dessus de nos têtes, c'est beau, rassurant, calme et enchanteur
Le "bon sauvage" assume ses fantasmes et le voyage au pays des architectures utopiques fait mouche!
Ma "cabane au Canada" fera surement "un carton" et révélera nos âmes de bâtisseurs de rêves!


Note d'intention
"Une cabane mentale construite avec trois cent cinquante boîtes en carton qui s’érigent en un équilibre fragile. Les formes évoquent les créations humaines tout en offrant une surface de projection qui devient le support d’une narration vidéo, plus abstraite que figurative. Seule source d’éclairage, le vidéo-mapping laisse la lumière et la couleur composer avec l’architecture épurée des assemblages de cartons pour créer un monde virtuel, un espace de la pensée. Les mots d’adolescents et la pensée du philosophe, interprétée par le comédien et diffusée en voix off, se croisent, se répondent. Le spectateur traverse des tableaux sonores, par touches suggestives et glisse lentement vers une rêverie introspective.
Un second moment après le spectacle, Cabanes à sauvages, vient questionner la friction entre le sauvage et le civilisé sous la forme d'une installation créée à partir du sensoriel et du matériau vidéo. Prolongeant le temps de la réflexion, le TAPS convie ensuite le public à une rencontre avec un invité après chaque représentation."



Aux TAPS Laiterie jusqu'au 5 Février 20H 30

Exposition "une cabane en ville"au Syndicat potentiel jusqu'au 6 Février

1 commentaires:

Unknown a dit…

Merci pour ton regard et tes mots Genéviève
Ramona

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